Judaïsme

Le terme judaïsme sert à désigner la tradition, la culture religieuse et le mode de vie des Juifs, constitué des descendants des Israélites provenant de l'antique terre d'Israël...



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  • On considère que le judaïsme est né avec la restauration de la Loi (Ve siècle... Dieu a sauvé le peuple juif de la misère pour lui attribuer la Torah.... (source : linternaute)
  • Le judaïsme est la totalité des règles de vie que le peuple Juif observe depuis près de 4000 ans. Les fidèles du judaïsme observent la Torah.... (source : www2c.ac-lille)
Judaica (dans le sens des aiguilles depuis le haut)  : chandeliers de Chabbat, cruche pour le lavage des mains, Houmash et Tanakh, pointeur de lecture de la Torah, shofar, et boîte à etrog

Le terme judaïsme sert à désigner la tradition, la culture religieuse et le mode de vie des Juifs [1], constitué des descendants des Israélites provenant de l'antique terre d'Israël et des quelques minorités les ayant rejoints par la conversion et s'étant mélangées à eux au fil de leur diaspora de deux millénaires[2], [3]. Le judaïsme comporte des éléments religieux mais ne s'y limite pas dans la mesure où il contient, hormis son code de conduite, une législation, des rites, et des coutumes non particulièrement religieuses.

Selon ses textes fondateurs, surtout le Tanakh[4], la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait basée sur une alliance contractée entre Dieu et Abraham[5], qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse[6].

Les juifs fondent le judaïsme sur la religion abrahamique qui fleurira ensuite dans la Loi mosaïque (la Torah), les écrits prophétiques (des Neviim) et les autres Écrits (dits Ketouvim), collectivement désignés par l'acronyme Tanakh, dont le texte forme la Miqra ou Bible hébraïque.

Cette religion se fonde sur le culte du Dieu[7] d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, au Nom ineffable, qu'elle conçoit comme une Essence éternelle (YHWH), qui détient l'ensemble des pouvoirs (Elohim), transcendant Seigneur des seigneurs (Adonaï) qu'elle considère Un et Unique et qu'elle qualifie ainsi : omnipotent, omniscient, juste et miséricordieux. Cette religion professe aussi que le rassemblement de l'ensemble des puissances (Elohim) manifesta le créateur du monde qui continue de s'impliquer dans sa destinée en faisant irruption dans son Histoire[8], comme quand il fit sortir d'Égypte les enfants d'Israël. Les cohanim du Temple de Jérusalem par deux fois détruit assuraient Son culte. Les rabbanim ont transmis ensuite la tradition juive jusqu'à nos jours.

Le judaïsme est l'une des plus anciennes traditions religieuses monothéistes toujours pratiquées actuellement. Les valeurs et l'histoire du peuple juif sont à la source de la fondation d'autres religions abrahamiques, tels le christianisme, l'islam et le bahaïsme. Il n'est cependant pas à la base du samaritanisme, qui est une tradition israélite concurrente.

Fondements du judaïsme

Article détaillé : Courants du judaïsme.

Le judaïsme révère l'Autorité suprême dans le respect de Sa Loi, révélée à Moïse (la Torah), et non dans le chef d'un ou de plusieurs individus autocrates comme en d'autres cultures. La tradition de cette Loi, en premier lieu orale, fut ensuite couchée par écrit dans la Bible (le Tanakh), puis commentée au fil des siècles, générant ainsi une grande diversité d'interprétations[9]. Le judaïsme est moins une orthodoxie constituée de dogmes qu'une orthopraxie visant à régler au mieux les pratiques quotidiennes d'une existence sanctifiée par le respect méticuleux de la Loi juive, conçue comme l'expression de la Volonté suprême de Qui jugera les siens à l'aune de leur bonne conduite.

Tous les courants du judaïsme, anciens et modernes, professent néanmoins quelques croyances communes :

Le premier courant juif, qui date de l'Exil à Babylone[10], fut celui du judaïsme pharisien, qui lisait la «Torah écrite» à travers le prisme de la «Torah orale» que la tradition pharisienne disait reçue de la bouche même de Moïse lors du don de la Torah, et dont l'exégèse orale fut transmise au judaïsme rabbinique, qui date de la destruction du Temple par les romains[11], puis compilée par les «répétiteurs» Tannaïm[12] de la Mishna avant d'être rédigée par les «prédicateurs» Amoraïm[13] sous la forme des Talmuds galiléen[14] et babylonien[15].

L'autorité de cette Loi orale fut contestée à l'époque des Temples par les Sadducéens, puis au VIIIe siècle de l'ère courante par un courant scripturaliste appelé karaïsme. La Torah orale fut ignorée aussi des Samaritains, mais aussi des communautés juives trop éloignées des centres d'enseignement et de diffusion de cette Loi, comme les juifs de Chine et de l'Inde, et les falashas d'Éthiopie.

La foi juive

Article détaillé : Principes de foi du judaïsme.

Insistant sur l'orthopraxie le judaïsme exige énormément d'actes et peu de croyances (comme déjà référé, le juif croit que Un Créateur Unique du monde libéra d'Égypte Son peuple et lui donna une Loi). Au temps de Flavius Josèphe (de 37 à 100 EC), la bonne application des prescriptions de la Loi (et essentiellement celle de la circoncision) était reconnue comme plus déterminante de l'identité juive que les conceptions religieuses professées.

Plus tard, devant l'augmentation du nombre de juifs adoptant des croyances nouvelles, comme le dualisme, les penseurs du Talmud posent la question de savoir qui, selon ses idées, appartient vraiment au peuple d'Israël[16]. Puis le temps passant, et sous l'influence gréco-musulmane, diverses déclarations de foi sont rédigées, ayant pour but de définir les croyances qui différencient les juifs des non-juifs. Ces axiomes sont fréquemment définis en prenant le contre-pied des doctrines contestées. Une des listes d'articles de foi les plus connues, celle de Moïse Maïmonide, comporte treize articles parmi lesquels l'un s'oppose à la doctrine aristotélicienne de l'éternité du monde, un autre à l'idée de «Nouvelle Torah» ou de changement de celle-ci. Le judaïsme déborde progressivement de l'orthopraxie dans l'orthodoxie.

Si les articles de foi du Maïmonide sont actuellement reconnus obligatoires par les tenants du judaïsme orthodoxe, les courants du judaïsme réformé et du judaïsme conservateur se gardent d'imposer quelque formule à leurs fidèles, ils diminuent le nombre d'articles de foi, et en autorisent de multiples interprétations. Les courants les plus progressistes, comme celui du judaïsme reconstructionniste, n'hésitent pas à remettre en cause certains principes parmi les plus fondamentaux chez les juifs, comme la croyance en la Révélation de la Torah, ou celle d'être un peuple élu.

Le monothéisme

Article détaillé : Monothéisme.

Les Juifs considèrent que le monothéisme fut la première croyance humaine, dévoyée par la génération des petits-fils d'Adam[17], et retrouvée par Abram et sa descendance. Le «second commandement du Décalogue» interdit d'avoir «d'autres dieux devant Ma face». Cette prohibition inclut le syncrétisme, le culte de «divinités mineures», d'esprits, ou d'incarnations, les doctrines de dualité (shtei reshouyot) ou de trinité, reconnues comme apparentées au polythéisme[18].

Le judaïsme a fait de la proclamation du monothéisme sa profession de foi biquotidienne, à déclamer lors de son dernier souffle[19].

Pour les tenants de la critique biblique, le second commandement indique l'existence d'un hénothéisme primitif originel. Le monothéisme se serait développé ensuite en réaction aux Hellènes.

La Torah, «Loi de Dieu»

Articles détaillés : Torah et Tanakh.

Le judaïsme enseigne que Dieu se révéla aux enfants d'Israël (dans leur ensemble et non à une seule personne) sur le mont Sinaï, et leur donna la Torah (la Loi). Celle-ci a un caractère saint, unique et intouchable.

La Loi de Dieu consiste, hormis les croyances, en prescriptions (mitzvot) rituelles, surtout les rites sacerdotaux des sacrifices dans l'enceinte du Temple de Jérusalem, ou éthiques, régissant chaque aspect du quotidien. Elle comporte aussi des parties narratives et poétiques, retraçant le destin du peuple d'Israël depuis la création du monde jusqu'à leur entrée en terre d'Israël après la sortie d'Égypte et une traversée du désert de 40 années.

Cependant, si la Torah est une et unique, les interprétations qu'on en fait divergent fortement entre groupes et personnes. Les Sadducéens, classe sacerdotale du Second Temple de Jérusalem ne reconnaissent que son autorité, tandis que les autres courants considèrent les Neviim (Livres des Prophètes) et les Ketouvim (Autres Écrits ou Hagiographes) comme aussi inspirés par Dieu. Le canon biblique juif, nommé Bible hébraïque, ou Tanakh est fixé aux alentours de 450 ÆC. À partir du Ier siècle, le terme «Torah» désignera le Tanakh.

Le Tanakh reprend l'histoire du peuple d'Israël depuis la traversée du Jourdain sous la conduite de Josué jusqu'à l'édification du Second Temple après un exil à Babylone.

Après la destruction du Second Temple de Jérusalem en 70 EC et le second exil des Juifs, l'interprétation prévalente de la Bible hébraïque a été celle de la secte des Pharisiens, selon laquelle la Torah ne peut être correctement interprétée qu'à travers le prisme d'une tradition d'exégèse orale initiée conjointement au don de la Torah sur le Sinaï, nommée Torah orale. Seul le karaïsme, un mouvement entré sur la scène de l'Histoire au VIIIe siècle, a contesté cette interprétation, quoique les mouvements progressifs du judaïsme rabbinique nés du mouvement de la Haskala au XIXe siècle aient eux aussi jugé cette Torah orale en incorrection avec l'époque moderne et procédé à des aménagements abrogeant plus ou moins complètement ses décrets.

Sur le plan rituel, les Juifs lisent publiquement une section de la Torah lors de chaque commémoration, et lors de l'office du sabbath. Cette lecture est agrémentée d'une haftara tirée des Livres prophétiques. La Torah est lue au cours d'un cycle annuel.

La centralité de la terre d'Israël

Selon la Torah, Dieu promet à Abraham une terre peuplée par sept nations canaanéennes, et réitère cette promesses à Moïse. Dans le Deutéronome, Moïse revient sur la fertilité de cette terre et les bienfaits qu'elle représente, précise que Dieu donne à Israël une terre habitée, et en particulier que c'est par Sa volonté qu'Israël l'acquiert, et non par le mérite du peuple. Bien au contraire, le peuple démériterait-il que Dieu le chasserait de Sa terre comme Il chasse devant eux les Canaanéens. Cependant, leur exil ne serait pas définitif, et au terme d'une pérégrination d'humiliations et de souffrances, Dieu ramènerait Son peuple sur cette terre.

Des commandements spéciaux se rapportent à la terre d'Israël, tels que celui d'y habiter. La législation doit y est conçue de manière à y vivre au rythme divin, en respectant le repos du septième jour et le repos de la terre de la septième année; l'année suivant sept cycles de sept ans, c'est-à-dire chaque cinquante ans, est une année jubilaire durant laquelle les terrains doivent retourner à leurs propriétaires et les serviteurs à la liberté.

Reconnue comme propriété inaliénable du peuple d'Israël, cette terre sainte comporte des villes saintes, dans l'enceinte desquelles il est interdit d'enterrer les morts, et des lieux saints, centres importants de l'histoire israélite et juive. Une ferveur spécifique entoure Jérusalem, capitale fondée par le roi David, où se situait le Temple de Salomon, sur le mont du Temple et où siégeait le Sanhédrin.

La souveraineté juive sur la terre d'Israël est une constante de son histoire, et les mouvements armés au cours de l'histoire n'eurent que sa restauration pour but[20], y compris le mouvement sioniste en 1948.

Cependant, le sionisme, mouvement politique, n'est pas unanimement accepté par les Juifs, tant par des religieux qui le considèrent comme une tentative d'outrepasser la volonté divine, qui peut seule mettre un terme à l'exil, que par des non-religieux qui se sentent davantage intégrés à leur pays d'accueil, et ne reconnaissent pas la légitimité de l'état d'Israël.

Le messie et les temps messianiques

Articles détaillés : Messie dans le judaïsme et Temps messianiques.

Selon le judaïsme, le Messie est un homme, issu de la lignée du roi David, qui amènera le monde à venir, une ère de paix et de bonheur, éternelle et dont bénéficieront l'ensemble des nations de la terre. Il n'est pas encore venu : le fait d'avoir cru en la messianité de Jésus a scindé les juifs des premiers chrétiens, et certains Juifs hassidiques sont aujourd'hui soupçonnés d'hérésie pour avoir affirmé la messianité de Menachem Mendel Schneerson.
D'ailleurs, un certain nombre de faux-messies ont été écartés tout au long de l'histoire juive, à la lumière des critères cités plus haut.

Cependant, si les temps messianiques sont une croyance le plus souvent partagée, les avis sur le Messie divergent, et nombreux sont les Juifs, surtout les Juifs réformés, qui estiment pouvoir s'en passer.

En ce qui concerne le monde à venir, plusieurs conceptions se côtoient dans le judaïsme, et il n'y occupe en fin de compte qu'une place particulièrement accessoire.

Le culte

Le culte israélite originel s'appuie en grande partie sur des offrandes de bétail, d'oiseaux ou de farine devant l'autel localisé dans le sanctuaire. Il est assuré par les cohanim descendants d'Aaron et extensivement décrit dans le Livre du Lévitique (Vayiqra). Il comporte trois offrandes quotidiennes, dont une oblation de farine, mais aussi des offrandes supplémentaires lors de jours désignés comme convocation sainte, dont la nouvelle lune, les jours d'assemblée et les fêtes. Ces jours sont chômés.

Cependant, les prophètes critiquent vivement ce culte purement rituel s'il ne s'associe pas à des intentions véritables (Isaïe 1 :11-18), et considèrent que la prière peut remplir son rôle (Osée 14 :2).

L'ordonnance du culte, et de l'impact de la Torah dans la vie quotidienne, font ensuite l'objet de furieuses discussions entre prêtres sadducéens et sages, les premiers s'appuyant sur une interprétation littérale de la Torah, tandis que les seconds se fient aux traditions reçues des ancêtres (qui les auraient reçues des leurs, et ainsi de suite jusqu'à Moïse) et sur des méthodes d'exégèse légalistique pour déterminer la halakha (conduite religieuse). Le point de vue des sages l'a emporté après la destruction du Second Temple en 70 EC et , à l'exception de la dissidence karaïte qui se fie seulement à l'exégèse personnelle, a imposé sa Halakha : celle-ci s'est développée dans la Mishna, puis les Talmuds et la littérature rabbinique ultérieure. Divers codes ont été rédigés pour déterminer les principes généraux mais aussi des responsa pour des cas spécifiques. L'ouvrage de référence en la matière est le Shoulhan Aroukh, rédigé au seizième siècle. Cependant, l'exégèse se poursuit jusqu'à nos jours, la Halakha devant prendre en compte l'évolution de la société.

Offices de prières

Article détaillé : Offices dans le judaïsme.
Un Juif en prière, revêtu de son Talit

Il y a trois offices dans une journée, correspondant aux trois moments du service dans le Temple : Sha'harit («Prière du matin»), Min'ha (littéralement «oblation de farine») et Ma'ariv («prière du soir»).
Le sabbath et les jours saints, un service supplémentaire, le Moussaf («Ajouté»), est intercalé après la Sha'ahrit.

Les services de prière orthodoxes sont conduits par un hazzan (chantre) ou un shalia'h tzibbour (officiant) en hébreu, avec quelques passages en judéo-araméen. Ils possèdent différentes parties, scindés entre eux par différentes versions du Kaddish. L'Unité divine est proclamée soir et matin dans le Shema Israël. La prière elle-même, récitée debout d'où son nom de 'Amida, est composée en semaine de dix-neuf bénédictions, de sept le sabbath. Hommes et femmes sont scindés, et seule la voix des hommes se fait entendre.
La tenue d'un office nécessite la tenue d'un quorum de dix hommes, le minyan (prononcer «miniane»), car certaines prières nécessitent une réponse collective.
Le culte est réalisé tête couverte. Le matin, l'orant se couvre d'un talit (châle de prière) et noue à son bras ainsi qu'à sa tête les tefilin (phylactères contenant 4 sections de la Torah), sauf le sabbath, où seul le talit est de rigueur.
Chaque sabbath matin, une section de la Torah est lue en public, de manière à avoir lu les 54 sections hebdomadaires de la Torah en une année juive. Une lecture abrégée de la section est aussi effectuée le lundi et le jeudi précédant le sabbath, mais aussi le samedi après-midi. Seuls les hommes sont nommés à lire la Torah.

Les Juifs non-orthodoxes ont institué diverses variantes selon la communauté. Parmi les plus habituelles figurent l'abolition de la séparation entre hommes et femmes, permettant à celles-ci de participer à l'office ou de le diriger, et l'invocation des matriarches (Sarah, Rébecca, Léa et Rachel, les épouses des patriarches)  ; les femmes peuvent aussi lire la Torah, et porter talit et tefilin. Le service réformé est sensiblement plus court que celui des orthodoxes, et est quelquefois conduit dans la langue du pays de résidence, quoique certains conservent l'hébreu.

À Yom Kippour, le jour le plus saint et principal du calendrier juif selon certains, les Juifs jeûnent et prient afin d'obtenir le pardon pour leurs péchés, individuels ou communautaires -- Tableau de 1878.

Célébrations dans le judaïsme

Le calendrier juif est basé sur un cycle lunisolaire métonien, selon une méthode de calcul instituée par le Sage Hillel II, la détermination du mois à partir de l'observation de la nouvelle lune ayant été abolie à la disparition du Sanhédrin.

Quatre autres jeûnes ont été institués par les prophètes, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem. La fête de Pourim a été instituée à la suite des évènements décrits dans le livre d'Esther. La fête de Hanoukka a quant à elle été proclamée suite à la révolte des Maccabées. Ses rites ont été déterminés par les rabbins, mais aussi deux rites mentionnés dans le Talmud : Tou Bishvat, fête des arbres et Tou BeAv, fête de l'amour et des amoureux.


Les lois alimentaires : la cacherouth

Article détaillé : Cacher.

Kasher (ou cacher, ou cachère, etc. ) veut dire propre à la consommation. Cependant, ce terme particulièrement général s'entend le plus souvent dans le sens de lois alimentaires juives. Un mets non kasher est taref (fém. treifa), qui veut dire littéralement «déchiré», consommé à partir d'un membre déchiré à l'animal (mort ou encore vivant), manger comme une bête, et non comme un homme, qui doit être saint comme Dieu est Saint. La cacherouth peut par conséquent se définir comme la sanctification de l'alimentation.

Les lois de la cacheroute sont enseignées dans le Lévitique. On apprend de ce contexte qu'elles concernent tant la pureté rituelle et la sainteté que la santé. Parmi les lois de la cacherouth figure l'interdiction de consommer le sang, les animaux qui se nourrissent d'autres animaux, ce qui exclut les animaux de proie comme les lions, le requin, l'aigle ou le brochet (parmi d'autres), ceux qui parcourent les fonds des mers à la recherche des déchets laissés par les autres, comme les fruits de mer, etc.
De même, c'est la restriction la plus célèbre, le lait et la viande ne peuvent être consommés au cours d'un même repas, car tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère (à propos du plat de venaison accompagné de crème qu'Abraham offre aux trois anges, le Midrash enseigne que les laitages furent servis avant la viande, ce qui est permis, et que, de toutes façons, les lois alimentaires n'avaient pas encore été édictées).

Bien que énormément n'y voient qu'une règle d'hygiène diététique ritualisée, l'objectif avoué de la cacherouth est de faire prendre conscience que les seuls aliments autorisés sont ceux qui proviennent de sources dont les aspects «spirituellement négatifs» comme la douleur, la maladie ou la malpropreté sont absents, et dont la préparation ne s'est pas assortie de pratiques comme la chasse, la torture…

Pureté familiale

Article détaillé : Nidda.

Les lois de la nidda («éloignement») se rapportent à l'éloignement obligatoire de la femme durant sa période menstruelle, (le mari et son épouse ne dorment pas dans le même lit) et sont nommées «lois de la pureté familiale», les rapports avant mariage étant prohibés, et le mariage survenant vers l'époque de la puberté (au temps bibliques). Diverses autres lois régissant les rapports entre hommes et femmes s'y rattachent, comme la tsniout (la «pudeur», c'est-à-dire la modestie dans l'habillement), et sont perçues comme des facteurs vitaux de la vie juive, surtout chez les Orthodoxes, mais ils sont rarement suivis chez les autres.

Les lois de la nidda elles-mêmes édictent que les rapports sexuels ne peuvent avoir lieu tant que dure le flux menstruel. La femme doit ensuite vérifier ses pertes jusqu'à totaliser sept jours «propres», après quoi elle se rend au mikvé pour se purifier. En suivant ce rite, la femme n'est permise à son mari qu'à partir à peu près du douzième jour de son cycle et jusqu'à que son prochain cycle survienne.

Événements au cours de la vie d'une personne juive

Il s'agit d'événements survenant au cours de la vie d'une personne, et qui la lient à la communauté.

Question de Halakha : Quelles sont les conditions pour dire qu'une personne est juive ?

Article détaillé : Qui est Juif.

Habituellement, est reconnue juive la personne née de mère juive ou convertie en accord avec la Loi juive.
Les sources en sont :

Le Talmud (Kiddoushin 68b) s'interroge pourquoi on ne parle pas du «cas inverse», où la mère non-Juive détournerait son enfant de la religion de son père. Réponse : parce que l'enfant d'une non-Juive n'est pas Juif.

Les mouvements libéraux, comme le judaïsme reconstructionniste, déclarent aussi Juifs les personnes nées de mère non-Juive si le père est juif et si l'enfant a été élevé dans la pratique du judaïsme. Cependant, ces personnes ne sont pas reconnues juives par les mouvements orthodoxes ou conservateurs, pas plus que ne le sont des personnes converties par un beth din (tribunal rabbinique) non orthodoxe.

Un Juif cessant de pratiquer, de croire, fût-ce aux principes fondamentaux, reste juif. Il en va de même pour un Juif converti à une autre religion. Donc, un converti au judaïsme qui se reconvertit, reste juif halakhiquement.
Cependant, dans ce dernier cas, la personne perd le statut de membre de la communauté juive, et ne peut compter dans un miniane (cf. infra). Dans le passé, la famille et les amis du converti faisaient son deuil, comme s'il était mort.

La question reçut un nouveau retentissement quand, dans les années 1950, David Ben Gourion, en vue de former un État juif laïc, demanda plusieurs opinions, dans le monde religieux mais également dans la communauté intellectuelle internationale, quant à savoir qui peut, étant reconnu Juif, bénéficier de la «loi du retour» (octroi automatique de la nationalité israélienne à qui en fait la demande, pour tout autant qu'il soit Juif).
La sentence, connue sous le nom de loi Mihou Yehoudi («Qui est Juif») ne satisfait pas à l'opinion orthodoxe, puisqu'on peut remonter à un (seul) grand-parent juif pour se considérer juif et prétendre à la loi du retour. C'est pourquoi la question n'a pas été complètement résolue et refait surface dans les débats politiques israéliens de temps en temps.

Symboles du judaïsme

Depuis le treizième siècle environ, le symbole du judaïsme est l'Étoile de David qui, selon la tradition, était l'emblème du roi David. Le plus ancien symbole du judaïsme est la Ménorah, chandelier à sept branches, qui se trouvait dans le Temple de Jérusalem.
Au fronton des synagogues sont aussi figurées les Tables de la Loi.

Lieux de culte

Article détaillé : Synagogue.
Intérieur de l'Esnoga, la synagogue portugaise d'Amsterdam, fleuron de la communauté sépharade après l'expulsion des Juifs de la péninsule ibérique en 1492. La tébah (plate-forme de lecture) est à l'avant-plan, l'Eikhal (Arche Sainte, où sont rangés les rouleaux de la Torah) est à l'arrière.

Le terme Synagogue (Grec, "sunagôgon", lieu de rassemblement, traduction du terme hébraïque beit knesset) sert à désigner des lieux de culte et d'étude juifs. Ce dernier rôle a si bien caractérisé les synagogues du monde ashkénaze qu'on les nomme en Yiddish shul (prononcer "shoule", cf. allemand "Schule", école).

Les synagogues comportent généralement des pièces scindées pour la prière (le sanctuaire principal), de plus petites pièces pour l'étude, et fréquemment une pièce destinée au rassemblement communautaire (d'où leur nom) ou aux tâches éducatives.

Il n'y a pas de plan préétabli, et l'architecture, tant d'extérieur que d'intérieur, fluctue largement. Cependant, on retrouve le plus souvent les éléments suivants :

D'autres bâtiments d'importance sont les yeshivot, Institutions d'études des textes du judaïsme, ou les mikvé, où se trouvent les bains rituels.

Texte et textes juifs

La "littérature juive" est le plus souvent divisée en :

Littérature biblique

Le Tanakh est le livre le plus saint pour le peuple juif, et la Torah est la partie la plus sainte du Tanakh. Elle a été dictée, selon la tradition, à Moïse par Dieu.
La fixation du canon biblique a été réalisée à l'époque de la Grande Assemblée : y figurent les livres inspirés par Dieu, en sont exclus ceux qui ne proviennent que de la sagesse humaine. La Torah n'a fait l'objet d'aucune discussion quant à son caractère divin, tandis que les livres des Prophètes mais aussi les Autres Écrits faisaient l'objet de débats intenses.
La cantillation de la Torah a été fixée par les Massorètes.

Littérature talmudique

Selon le Rav Adin Steinsalz, la Torah a été soumis à une continuelle exégèse depuis qu'elle fut donnée aux enfants d'Israël (on considère généralement les Neviim comme le premier jalon de celle-ci). Le gros de l'exégèse fut cependant oral, avant d'être codifié. Il s'agit de :

La Mishna est la première compilation, suivie de la Tossefta, qui s'en veut déjà commentaire. Laconique et sans références, elle nécessite cependant sa propre exégèse pour relier Lois orale et écrite. Celle-ci fut réalisée en deux centres scindés de la vie spirituelle juive, Babylone et la Galilée, pour donner le Talmud de Babylone et le Talmud de Galilée, improprement nommé "Talmud de Jérusalem", moins étudié que le premier.
Des ouvrages de cette époque non intégrés dans le Talmud ont été regroupés sous le terme de "Traités mineurs", non du fait de leur importance mais de leur peu de volume.
C'est autour de la Mishna et du Talmud que repose principalement l'enseignement dans les instituts talmudiques aujourd'hui.

Une littérature exégétique se développe parallèlement au Talmud : le Midrash, dont il existe de nombreuses déclinaisons. Le Talmud y fait quelquefois allusion et que certains enseignements se retrouvent dans l'un et l'autre.
Les Sages du Midrash sont le plus souvent ceux du Talmud :

Le Midrash Halakha est une exégèse légalistique. Il se fonde sur des principes herméneutiques pour en déduire (lehidaresh) la substance légale.
Le Midrash Aggada est un ensemble de récits non-normatifs, dont l'objectif est d'explorer les parties non-législatives de la Torah ou de favoriser son apprentissage, y compris dans la partie légale. C'est dans cette catégorie qu'on range certains ouvrages pseudépigraphiques postérieurs, comme les Pirqei de Rabbi Eliezer.

Littérature rabbinique

Si elle s'occupe principalement de codifier les lois dispersées dans le Talmud sans organisation apparente, la littérature rabbinique se diversifie, traitant de poésie, de philosophie, de théologie ou d'ésotérisme. Une partie importante est aussi consacrée à la littérature polémiste, pour pourvoir aux besoins des Juifs pris dans une disputation publique (dont l'esprit est rarement ouvert).

Fonctions religieuses dans le judaïsme

Clergé

Article détaillé : Cohen (judaïsme) .

Il existe dans la Bible une caste sacerdotale, les cohanim, composée des descendants israélites mâles d'Aaron ben Amram le Lévite, eux-mêmes distingués parmi le peuple d'Israël pour avoir rallié Moïse lors de l'épisode du Veau d'or. Cependant, Lévites et Cohanim ne sont plus en activité depuis la destruction du Second Temple.

Les Cohanim s'occupaient essentiellement des sacrifices, les Leviim de la manutention du Temple (portiers, chantres, etc. ). Ils pouvaient être déchus de leur rang, en s'adonnant à des rites païens, en contrevenant à leurs obligations, etc. Ces règles sont toujours en vigueur dans le judaïsme orthodoxe, dans l'espoir que les Cohanim reprendraient leurs fonctions lors de la reconstruction du Temple.
Bien que ne pouvant plus assurer le service du Temple, les cohanim sont toujours tenus à certaines prérogatives comme le rachat du premier-né, la bénédiction sacerdotale… Les Lévites ont un rôle plus modeste.

Rabbinat

Article détaillé : Rabbin.

Aux temps de la Mishna, le Rabbi était un érudit occupant une position officielle au sein de la législation judéenne religieuse. Après la dissolution du Sanhédrin, il n'était plus envisageable d'ordonner les rabbanim, et ceux dont l'érudition permettait de statuer sur des questions d'observance de la Loi, justifiant un titre recevaient désormais celui de Rav (hébreu, ?? beaucoup ou grand).
Rav sert à désigner par conséquent les grands parmi le peuple d'Israël, reconnus (nismakhim) parmi leurs pairs, indifféremment de leur origine (c'est-à-dire Cohen, Lévi ou Israël). Dans les pays musulmans, Al-Rabb étant l'un des 99 noms d'Allah, les Sages étaient nommés hakhamim.

Bien que détenteurs d'une autorité spirituelle de plus en plus grande dans le judaïsme, cumulant les fonctions d'arbitre en matière d'observance religieuse, de maillon dans la chaîne de transmission du savoir, d'autorité morale, d'exemple, d'officiants, les rabbins ne furent pour tout autant jamais reconnus comme des intermédiaires entre Dieu et les hommes, ce rôle n'étant tenu que par les prophètes.

Le rabbinat devint une profession officielle en France sous Napoléon, les rabbins devenant ministres du culte, soumis à une hiérarchie (rabbin, grand rabbin, etc. ) et rémunérés pour cette fonction spécifique.

L'accès des femmes au rabbinat fut un sujet polémique, au sein du judaïsme orthodoxe comme du judaïsme réformé, où quelques femmes, comme Pauline Bebe en France, deviennent rabbin. Il reste cependant exceptionnel en Europe que les femmes tiennent un rôle majeur dans l'organisation des offices ou deviennent rabbin. Par contre, aux États-Unis d'Amérique et au Canada où les formes libérales du judaïsme sont majoritaires, les femmes rabbins sont plus nombreuses.

Officiants

Il est habituel qu'une même personne cumule ces différentes fonctions, ou que plusieurs personnes capables d'assumer ces fonctions se "relaient" au cours des différents offices.

Le Gabbaï et le Chamach

Le Gabbaï, nomme les différentes personnes à lire la Torah, sert à désigner l'officiant. Le Chamach ou bedeau s'occupe de l'entretien de la synagogue.

Autres positions religieuses spécifiques

Conversion au judaïsme

Le judaïsme ne manifeste aucune velléité de prosélytisme. Il peut accueillir l'individu adulte qui demande à se convertir après avoir longuement examiné ses motivations, mais ne va en aucun cas le solliciter. Les rabbins exigent une forte motivation et une adhésion sincère à la Torah chez ceux qui désirent se convertir. Ainsi la conversion ne peut avoir pour seuls motifs la satisfaction d'un conjoint juif et de sa famille.

Quelques conversions de groupe, plus ou moins spontanées, jalonnent l'histoire mais elles peuvent correspondre aussi à l'assimilation partielle aux populations environnantes de groupes juifs coupés de leurs traditions (légendes des "Dix Tribus" disparues)  :

Notes et références

  1. * Juif s'écrit avec une majuscule, comme «Français» ou «Espagnol», lorsqu'il sert à désigner un membre du peuple juif.
    • Quand il qualifie une appartenance religieuse, juif s'écrit avec une minuscule, comme chrétien ou musulman.
  2. En pratique, ce phénomène qui est négligeable à l'échelle d'une génération unique prend un impact non-négligeable au cours de la succession des générations, et il est aujourd'hui peu probable qu'un Juif puisse être d'ascendance exclusivement hébraïque
  3. http ://www. monde-diplomatique. fr/2008/08/SAND/16205
  4. acronyme de Torah la Loi, Neviim les Prophètes, et Ketouvim les autres Écrits
  5. datée selon des computs d'historiographie religieuse, comme le Seder Olam Rabba aux alentours du second millénaire avant l'ère commune.
  6. cinq siècles plus tard selon les sources citées ci-dessus.
  7. par respect pour leur Autorité Suprême les juifs haredim orthographient ainsi Son Nom pour éviter de l'offenser.
  8. c'est une Histoire Sainte et non de la science historique contemporaine !
  9. de ce texte existent des versions variées : la Bible samaritaine ne reconnaît d'autorité qu'au Pentateuque et au Livre de Josué, la Bible hébraïque (ou Tanakh ou Miqra) comporte 24 livres, la version grecque des Septante s'alourdit de livres deutérocanoniques, des versions moins «canoniques» existent aussi, tels les manuscrits de Qumrân ou la Bible des Esséniens, et la Bible des chrétiens reprend des écrits antiques tels Judith, Tobie, Baruch, Sirach, le livre de la Sagesse de Salomon et les deux livres des Maccabées tous ouvrages non reconnus comme sacrés par les juifs, mais qui furent néenmoins quelquefois commentés par les rabbins.
    La seule version de la Bible aujourd'hui reconnue par le judaïsme est le Tanakh dont le texte fut fixé par les Massorètes vers le IXe siècle de l'ère courante.
  10. de -586 à -538.
  11. en l'an 70 de l'ère courante.
  12. dont la période couvre à peu près de l'an 10 à l'an 200 de l'ère courante.
  13. de circa 200 à 500 de l'ère courante.
  14. connu aussi sous le nom de Talmud de Jérusalem, fut édité vers l'an 450 de l'ère courante.
  15. édité à Babylone aux environs de l'an 500 de l'ère courante, il signale la fin de la période des Amoraïm, et l'entrée dans la période des Saboraïm qui précède celle des Gueonim.
  16. traité Sanhédrin 10 :1. Voir aussi les polémiques de Rabbi Abbahou avec les Minim - Sanhedrin 39a, 99a; Pessa'him 56a; Yer. Ta'anit, ii. 65b; Yalḳ., Gen. 47; Gen. R. 25; Shab. 152b).
  17. Genèse 4 :26
  18. Il est à noter que le Zohar adopte une doctrine trinitaire
  19. Dictionnaire encyclopédique du judaïsme [détail des éditions]
  20. Raul Hilberg, la Destruction des Juifs d'Europe, pxxx

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie en français (à compléter par la bibliographie des ouvrages cités)

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