Magie

«La Magie est l'étude et la pratique du maniement des forces secrètes de la nature» — Papus.



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Définitions :

«La Magie est l'étude et la pratique du maniement des forces secrètes de la nature» — Papus[1].

Dans de nombreuses cultures, les moyens mis en œuvre par la magie comme science occulte s'opposent, en effet, aux raisonnements scientifiques, ainsi qu'aux religions établies.

Les évolutions des connaissances scientifiques, qui permettent d'expliquer des phénomènes comme la foudre, les mouvements des planètes, ou les réactions chimiques, ont progressivement diminué la croyance en la magie.

Anneau ancien reprenant le symbole du pentagramme, fréquemment associé à des pratiques magiques

C'est la magie des magiciens, des elfes, des fées, des sorciers...

Étymologie

La majorité des linguistes trouve la racine du mot français "magie" dans les mots grecs magos (μάγος), "mage", ou mageia (μαγεία), "magie", ou "magikos" (μαγικός), "magique[2]. "

Il faut aller jusqu'en Perse. "Mage" (maguš) est visible pour la première fois sur une inscription gravée en 515 av. J. -C. à Béhistoun (Perse antique, Iran actuel), sur les exploits de Darius Ier, roi de Perse, qui a renversé en 522 av. J. -C. Gaumâta, un mage mède qui s'est proclamé roi de l'empire perse. "Darius le Roi dit :'Par la suite il y avait un homme, un Mage, du nom de Gaumâta'[3]. " En perse, mag veut dire "science, sagesse". Héraclite (vers 500 av. J. -C. ) est le premier à utiliser le mot, en énumérant "les somnambules, les mages (μάγοι), les bacchants [initiés à Dionysos], les ménades [initiées à Dionysos], et les initiés[4]. " Hérodote, vers 420 av. J. -C., précise le sens : "Les tribus mèdes sont : les Bouses, les Parétacènes, les Strouchates, les Arizantes, les Boudiens, les Mages (μάγοι) [5]. " En réalité, les Mages forment la caste sacerdotale des Mèdes[6], comme les Brahmanes sont la caste sacerdotale des Indiens. Certains Mages sont prêtres. Ils ont diverses fonctions : interpréter les songes, pratiquer la divination, sacrifier au Soleil, à la Lune, à la Terre, au Feu, à l'Eau ainsi qu'aux Vents, chanter la théogonie, participer au pouvoir politique, faire des sacrifices royaux, procéder à des rites funéraires. Comme le montre une sculpture de Kizkapan, ils portent un bonnet qui couvre la bouche, ils officient sur un autel du feu. Le mot "mage" existe par conséquent en Occident depuis le Ve s. av. J. -C.

Vers le milieu du IVe siècle av. J. -C. le mot Mageia (en latin magia) est employé par les Grecs comme doctrine issue de la Perse, surtout avec Zoroastre, dit aussi Zarathushtra (vers 590 av. J. -C.  ?) [7]. Parmi les Mages perses (et non plus mèdes), ou prêtres de Zoroastre, les plus célèbres sont : Ostanès le Mage [5] et Hystaspe, qui seraient venus en Occident dès 480 av. J. -C. Ils auraient accompagné Xerxès Ier, roi de Perse, en pleines "guerres médiques", jusqu'à Abdère[8].

Le latin magus paraît dès 506 au concile d'Agde[9].

Définitions

Le mot "magie" sert à désigner tantôt une technique ("les arts magiques"), tantôt des procédés, des opérations, tantôt une action, un effet, mais cela n'est pas si gênant. A titre d'exemple, la magie de Merlin concerne soit l'art magique (art occulte : Merlin connaît et pratique des procédés occultes pour produire des effets merveilleux), soit des procédés magiques (techniques occultes : Merlin utilise des formules secrètes), soit des effets magiques (puissances mystérieuses : Merlin rend invisible).

Apulée : "La magie est la science de la piété et du divin (... ). Mes adversaires, cependant, peuvent adopter le sens du vulgaire, selon lequel le mage, étant en communauté avec les dieux immortels, a le pouvoir de tout faire par la vertu mystérieuse des incantations[10]. "

Helena Blavatsky : «La magie, reconnue comme science, est la connaissance des principes et de la voie par laquelle l'omniscience et l'omnipotence de l'Esprit et son contrôle sur les forces de la nature peuvent être acquis par l'individu tandis qu'il est toujours dans le corps. Reconnue comme art, la magie est l'application de ces connaissances à la pratique.»[11] "La magie est la science de la communication avec les Puissances supra-mondaines éternelles et de leur direction, mais aussi du commandement de celles de ces puissances appartenant aux sphères inférieures ; connaissance pratique des mystères cachés de la nature connus uniquement du petit nombre parce qu'il est particulièrement complexe de les acquérir sans tomber dans les péchés contre nature[12]. "

Aleister Crowley : "Magick is the Science and Art of causing Change to occur in conformity with Will. La Magie est la Science et l'Art d'occasionner des Changements en accord avec la Volonté[13]. "

Pierre A. Riffard : "La magie est l'action efficace sur un objet réel ou mental, par la parole, le geste, l'image ou la pensée, indépendamment des catégories de l'être (espace, temps, causalité), mais conformément à des correspondances soit analogiques [par exemple, rouge = le fer, le mardi] soit mécaniques [rouge → excitation, mûrissement][14]. "

Définition d'un dictionnaire (Hachette)  : "Science occulte qui permet d'obtenir des effets merveilleux avec moyens surnaturels. "

En général, on lie l'idée de magie à ces notions : admettre l'existence de forces surnaturelles et secrètes, contraindre les puissances du ciel ou de la nature, recourir à des moyens d'action qui ne sont ni religieux ni techniques mais occultes, distinguer magiciens et sorciers, obtenir des effets merveilleux, occuper dans la société une position qui génère une certaine crainte. On peut distinguer mage, magicien, magiste. 1) Le mage est un sage, qui connaît les secrets de la nature ("les rois mages"). 2) Le magicien est un praticien, il réalise des merveilles ; dans les années 1760, on disait le comte de Saint-Germain magicien, car, soi-disant, il vivait depuis l'époque de Jésus, ne mangeait pas, créait des pierres précieuses, faisait disparaître les taches des diamants, transmutait les métaux en or... 3) Le magiste est un sage praticien, il est à la fois savant comme le mage et habile comme le magicien ; au XIXe s., on considérait Helena Blavatsky et Papus comme des magistes. - D'autre part, 4) le sorcier (en anglais sorcerer) cherche à faire du mal, par diverses techniques magiques. "La puissance du magicien est merveilleuse, celle du sorcier diabolique et infernale[15]. 5) Le mage noir (en anglais witch) nuirait par lui-même, du fait de sa présence ou de ses pouvoirs supposés maléfiques[16]. "

D'autres personnes font des "miracles", mais autrement. Le prestidigitateur et le "fakir" utilisent l'illusion ; le médium et le prodige ont un don ; le saint et le mystique comptent sur Dieu.

Facteurs pratiques de l'action magique

La pratique de la Magie repose sur la croyance que l'esprit humain est tout-puissant sur le monde qui l'entoure et qu'une pensée déterminée, bien orientée, bien concentrée, peut se concrétiser, influer sur les choses et les êtres. Mais comment cette concrétisation de la pensée serait-elle envisageable ? Selon les esprits matérialistes et la majorité des savants[Qui ?], c'est un phénomène physiquement impossible et dépourvu de fondement scientifique. Selon les magiciens[Qui ?], un pouvoir ou une force secrète servirait de truchement entre le monde mental et le plan de la réalité physique. La Magie est , en effet, présentée par ses adeptes comme l'utilisation d'un pouvoir ou d'une force pour influencer une cible donnée (le praticien lui-même, une tierce personne, une collectivité, une chose). Les adeptes de la Magie occidentale[Qui ?] contemporaine définissent ainsi le rôle des pratiques magiques : mettre en action cette fameuse force ou ce pouvoir pour influencer la destinée d'une cible. La connexion peut être facilitée par des accessoires, comme les encens ou des ingrédients.

D'après certaines théories magiques[Lesquelles ?], l'opérateur doit établir une connexion psychique avec la cible de son action. Il doit ensuite imaginer cette cible dans la situation qu'il souhaite lui voir arriver. Tout cela s'effectue par concentration et visualisation mentale, mais les magiciens s'aident aussi de la parole (alors nommée "incantation"). Cependant, l'être humain ne peut rester concentré sur le même objet bien longtemps. Pour remédier à cela les magiciens utilisent un objet magique (appelé «témoins». Ce dernier, mis en scène dans un rituel, a pour fonction de favoriser la connexion en question, en aidant le praticien à se concentrer sur sa cible d'une part et sur l'effet qu'il désire d'autre part. Il existe habituellement deux sortes de témoins : les témoins d'action (représentations de l'effet désiré, de la situation telle qu'on voudrait qu'elle soit) et les témoins-cibles (représentation de l'individu ou de la collectivité visée). Tous deux entrent dans les facteurs de base de l'action magique.

Glyphes astrologiques. Un rituel magique peut inclure l'emploi d'un glyphe spécifique, déterminé selon l'influence planétaire qui correspond au but poursuivi.

Les témoins d'action, qui ont par conséquent pour fonction d'aider le magicien[Qui ?] à se concentrer sur l'effet désiré, à s'immerger dans son désir, peuvent être des dessins, des symboles (astrologiques…), de l'encens, des bougies d'une certaine couleur, des huiles… ayant des correspondances de type analogique, archétypal, avec l'effet voulu.

La couleur noire le nombre des bougies sont déterminés selon le but poursuivi, selon des codes ésotériques de correspondances.

Dans le cas d'un sort d'amour, le témoin d'action peut être : le dessin d'un cœur, le symbole de la planète Vénus (du fait que celle-ci est associée en astrologie à l'amour), de l'encens de rose (car la rose est habituellement associée à la notion d'amour), de l'huile principale de rose, une ou plusieurs bougies de couleur rouge (cette couleur étant associée à la passion), etc. Les correspondances peuvent s'appliquer jusqu'à la quantité de bougies : le 15 sera ici de rigueur, car ce nombre est , en numérologie, le signe de l'amour. En somme, un témoin d'action est la représentation symbolique, archétypale, de l'effet désiré.

Remarque : Cet exemple, un sortilège pour attirer l'amour, est soumis à des règles et des lois comme tout. Il faut savoir que l'amour ne peut être directement ni créé, ni détruit. Il ne peut qu'être imité, ce rituel créra chez la cible une obsession pour l'opérateur du rituel.

Le témoin-cible est un objet qui représente l'objet visé par l'opération magique. Ce peut être le magicien lui-même, une autre personne, ou encore une entité composée de plusieurs personnes (comme une association, un groupe, une entreprise…). Le témoin-cible doit aider le magicien à se concentrer sur l'individu ou la collectivité visée. Il n'est pas forcément utilisé comme objet à contempler, mais il est quelquefois manipulé. Ces manipulations sont une «mise en scène» de l'action désirée sur la cible, et sont censées favoriser la concrétisation de l'effet voulu.

Principes théoriques de l'action magique

Personne, vraiment, ne sait expliquer la magie, ni même si elle est véritablement efficace. Mais des théories existent. [style à vérifier] La magie orientale - mésopotamienne, égyptienne, iranienne - explique ses exploits[style à vérifier] par l'archétype, le modèle divin ou cosmogonique. À ses yeux, pour agir magiquement il faut faire comme font les dieux ou faire comme ce fut à l'origine. Les dieux sont des exemples, des créateurs, des tout-puissants, les origines sont des moments forts, ils concentrent des puissances parfaites, des possibilités. C'est par conséquent magique, par identification, ressemblance. On lit fréquemment sur les papyrus égyptiens ou gréco-égyptiens[17] : "Je suis Isis", "Je suis Osiris".

Bôlos de Mendès, le premier des occultistes, explique la magie par les "sympathies et antipathies" et par les "vertus occultes[18]. " Selon lui, la salamandre et le feu sont en sympathie, le coq et le lion en antipathie, en inimitié ; la dépouille d'un serpent a la propriété merveilleuse de faciliter les menstrues.

Pic de la Mirandole, en néoplatonicien, explique la magie par l'amour. "Les merveilles de l'art magique ne s'accomplissent que par l'union et l'actualisation des choses qui sont latentes ou scindées dans la nature. (... ) Faire de la magie n'est pas autre chose que marier le monde (Magicam operari non est aliud quam maritare mundum). " Tout comme le vigneron fait une greffe de la vigne sur un ormeau, le magicien lie l'inférieur au supérieur, le matériel au divin, sur le plan du caché, du latent, du séminal. Pour faire un talisman il faut lier le signe gravé ou inscrit à un esprit planétaire, à un des sefirot de l'arbre des kabbalistes[19].

Paracelse explique la magie par l'astral, autant l'Esprit sidéral que le corps astral (corpus siderem), d'autre part il explique par la volonté et l'imagination du mage. "L'Esprit sidéral" est la lumière répandue dans notre esprit tout autant que la Raison universelle. "Même les choses insensibles, les plantes, les graines, les fruits, les pierres, etc., tout a un corps astral", ce dernier est un "aimant" qui attire "les influx sidéraux", un "moteur" qui donne vie et esprit au corps élémentaire[20]. Le mage sait capter et diriger "les forces célestes", "les puissances astrales" dans les objets terrestres, mais également utiliser les images, les lettres, les chiffres, les mots, les sons. Hélas, la pensée de Paracelse reste complexe à comprendre. [style à vérifier]

Agrippa de Nettesheim, Giambattista Della Porta, Swedenborg, la majorité des auteurs expliquent la magie par les ressemblances et correspondances[21] pour le côté abstrait, par les liens ou les déliements pour le côté concret. C'est la fameuse notion de "ligature" (serrer un lien, faire un nœud). On a là une idée magique de tous temps et pour tous lieux. Exemple : il y a, selon le magicien, ressemblance, ressemblance, métaphore, apparentement entre l'amour et un lien, un nœud, un enchaînement, par conséquent, pour créer un amour de façon magique, le magicien fera un nœud. L'ressemblance créera le lien. Recette du IVe siècle : "Charme surprenant pour lier une femme aimée. Fais 365 nœuds. " Recette de 1997 : "Pour attirer l'amour. Dans un ruban rouge vous aurez écrit vos deux noms avec le sang de l'un des deux. Liez le ruban de façon à faire joindre les noms[22]. " L'action magique transfère à deux personnes le pouvoir qu'a le nœud sur deux cordes, celui d'unir, de rapprocher. Un mage d'une part scrute, connaît, d'autre part manipule, transfère les équivalences symboliques.

Franz Anton Mesmer (1766) et tout le mouvement du magnétisme animal expliquent par un "fluide magnétique universel", ou plus prosaïquement par l'électromagnétisme.

Éliphas Lévi explique par la volonté[23]. "Savoir, oser, vouloir, se taire, voilà les quatre verbes du mage (... ). Vouloir, vouloir longtemps, vouloir toujours, mais ne jamais rien convoiter, tel est le secret de la force ; et c'est cet arcane magique que le Tasse met en action dans la personne des deux chevaliers qui viennent délivrer Renaud et détruire les enchantements d'Armide. (... ) Ce qui rendait Jeanne d'Arc toujours victorieuse, c'était le prestige de sa foi. "

Frazer, ethnologue anglais, explique par les associations d'idées[24]. "Les hommes confondent l'ordre de leurs idées avec l'ordre de la nature, et , par conséquent, imaginent que le contrôle qu'ils exercent ou semblent exercer sur leurs pensées les autorise à pratiquer un contrôle correspondant sur les choses. " Frazer distingue, dans son analyse de la magie, trois lois, qui marchent par associations (similitude, contiguïté, contrariété). Première loi, la similitude, la sympathie par imitation : "Tout identique nomme l'identique, ou un effet est comparable à sa cause" ; par exemple, la technique d'envoûtement consiste à percer d'une aiguille une poupée imitant la personne qu'on veut blesser. Deuxième loi, la contiguïté, la sympathie par contact, la contagion : "Les choses qui ont été une fois en contact continuent d'agir l'une sur l'autre, alors même que ce contact a cessé" ; par exemple, un magicien peut blesser une personne en piquant les empreintes de pas laissées par cette personne. Troisième loi : "le contraire agit sur le contraire" ; par exemple, pour contrecarrer une blessure on peut susciter son contraire sous forme d'une image de cicatrisation.

Mikhaël Aïvanhov, un maître spirituel bulgare, explique par l'aura[25]. "Être un mage, c'est créér. Le mage véritable est entouré d'un cercle de lumière, son aura, ce halo de lumière invisible qui émane de lui et qu'il a constitué grâce à son travail spirituel ainsi qu'à la pratique des vertus. Pour créer, le mage utilise les mêmes moyens que Dieu Lui-même : il projette une image ou prononce un mot qui traverse son aura, et c'est l'aura qui apporte la matière pour la manifestation. " Il existe "trois grandes lois magiques : 1) la loi d'enregistrement, 2) la loi d'affinité, 3) la loi du choc en retour[26]. "

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Fonctionnement

Chaque tradition ou culture possède ses propres définitions des catégories magiques.

Intention : magie noire, magie blanche

Depuis la fin du Moyen Âge, vers 1450[27], les savants posent la distinction entre deux sortes de pratiques, selon leurs buts moraux : la magie noire ("nigromancie") et la magie blanche ("mageia"). Jusque là on voyait dans chaque magie du mal et du bien. Les statuts de Narbonne (1638) exposent la séquence suivante, décroissante en valeur : magiciens, devins, enchanteurs, sorciers.

La distinction magie noire/magie blanche recoupe presque la distinction entre magie illicite (ars prohibita) et magie licite, mais également la distinction entre magie diabolique (qui repose sur l'aide de démons) et magie naturelle (reposant sur un agencement correct des causes physiques). J. Pic de la Mirandole dit sur cette dernière distinction : "Il y a une double magie. L'une relève tout entière de l'activité et de l'autorité des démons (... ). L'autre n'est rien d'autre que l'achèvement absolu de la philosophie de la nature (exacta et absoluta cognitio omnium rerum naturalium) [29]. "

L'Eglise Catholique ne fait pas de distinction entre différentes magie, elles sont toutes associées aux démons plus ou moins explicitement.

Au Tibet, la religion Bön et ses adeptes Bön-po, étaient versés dans la magie noire et la magie blanche. La magie noire est un des thèmes du film Milarépa : La voie du bonheur. Aujourd'hui, les Bön-po ne pratiqueraient plus que la magie blanche.

Méthode : magie opératoire, magie naturelle

Une deuxième opposition met face à face deux magies, l'une rituelle, l'autre physique : la magie opératoire et la magie naturelle. Agrippa insiste sur cette distinction[31].

Usage : magie médicale, magie divinatoire...

La magie, ça sert. Elle a ses spécialités et ses spécialistes. [style à vérifier]

Supports extérieurs : plantes, astres, nombres, symboles...

Un texte magique grec pointe déjà le sujet : "Ce sont dans les plantes, les formules et les pierres que résident tout l'art et la faveur et le pouvoir magique de l'effet cherché[38]. " Marsile Ficin fait une liste des sept choses qui peuvent attirer les influences célestes, selon les planètes, en commençant par les supports extérieurs, physiques : Lune (pierres, métaux, etc. ), Mercure (plantes, fruits, animaux), Vénus (poudres, vapeurs, odeurs), Soleil (mots, chants, sons), Mars (émotion, imagination), Jupiter (raison), enfin Saturne (contemplation intellectuelle, intuition divine) [39]. Il recommande "les émotions, le chant, l'odeur et la lumière" pour capter les divinités planétaires.

"les caractères [écritures et symboles occultes], les mots et les sceaux [images astrologiques] ont en eux-mêmes une force scrète en rien contraire à la nature et n'ayant aucun lien avec la superstition[44]. "

Jean Pic de la Mirandole mentionne "les paroles et les mots", "les nombres", "les lettres", "les caractères, les figures", la musique[45]. Le magicien puise fréquemment dans des "images sacrées", des "images divines". Il s'agit de symboles graphiques (comme le pentagramme), de "charactères" (lettres ou hiéroglyphes, "sceaux planétaires"), de symboles, de "carrés magiques", de talismans ou amulettes ; pour le magicien, agir sur ces figurations de forces équivaut à agir sur les forces figurées elles-mêmes. Le magicien mésopotamien ou égyptien, par exemple, fait couler de l'eau sur une statue couverte d'inscriptions magiques : l'eau entraîne les caractères, et sera utilisée, en boisson, comme médicament ou potion. L'usage de figures, dessins est bien connu. Toute représentation d'un magicien le montre avec la figure d'un pentagramme ou d'un sceau de Salomon. Un sommet de la magie des images est "l'art notoire", développé au XII° et XIII° siècles : le sujet, généralement un moine ignorant, "en jeûne et oraison", contemplait longuement des figures géométriques ("notes") représentant une science, et il comptait ainsi pouvoir l'acquérir, par magie de contagion[46].

Supports intérieurs : parole, geste, imagination, volonté, foi

Le magicien peut puiser en lui-même une force magique de différentes manières :

  1. La parole magique est efficace. Toujours faut-il, disent les magiciens[Qui ?], connaître l'intonation correcte et les mots magiques (voces magicæ). La parole magique est , au choix, une prière, une incantation, une formule, des "mots barbares[47], " un nom d'ange, une invocation, une onomatopée, une suite de voyelles... Les magiciens citent la parole biblique : "Que la Lumière soit", ou la formule de consécration romaine Si fas est ("si c'est permis", selon les lois divines ou par les lois naturelles).
  2. Le geste magique est un acte supposé efficace, surtout le sacrifice. Le geste magique exige fréquemment des instruments. Les plus connus sont la baguette magique, le miroir magique, le caducée d'Hermès, l'étoile flamboyante. Il faut ajouter des objets plus courants, comme les cierges liturgiques, les coupes d'eau lustrale.
  3. L'imagination magique, par visualisations, symbolisations, rêves, fantasmes, poésie, peut changer les choses. Le magicien n'invente pas une image, il trouve en esprit la vraie image des choses, par exemple pour l'homme celle d'un pentagramme, pour la planète Saturne celle d'un vieillard. Le rôle de l'imagination a été souligné par Marsile Ficin[48], Paracelse.
  4. La volonté magique est , selon les mages[Qui ?], une force aussi réelle que la volonté physique ou la vapeur. La magie, dit l'illuministe Jacob Böhme[49], «n'est en soi rien qu'une volonté, et cette volonté est le grand mystère de toute merveille et de tout secret : elle s'opère par l'appétit du désir de l'être.» La pensée unit telle chose à telle chose, selon sa volonté.
  5. La foi soulève les montagnes (Marc, XI, 22). Paracelse privilégie trois moyens : la force sidérale des choses, les caractères magiques, mais, au-dessus de tout, la foi. Il répète : "Le Christ a prononcé une parole pérenne :'Si vous avez la foi, vous ferez de plus grandes choses toujours !'"[style à vérifier]

Supports spirituels : angélologie, démonisme, chamanisme, théurgie

Lorsque le magicien ne peut compter ni sur lui-même ni sur les choses, il pense à d'autres esprits qui pourraient lui venir en aide : les démons, les incubes et succubes (démons sexuels), les esprits de la nature, les âmes des morts, les fées, les anges, les dieux. [style à vérifier]

Les magiciens ont quelquefois recours à un assistant magique, nommé "parèdre", qui est un démon, un dieu, un génie, un esprit, l'âme d'un mort. "On prend un démon comme assistant : il te dira tout, il vivra, mangera et dormira avec toi[50]. "

Bref la magie qui invoque des diables ou démons malfaisants, c'est de la goétie, celle qui invoque des anges bienfaisants ou dieux, c'est de la théurgie ; les deux forment la "magie cérémonielle[57]. "

Fréquemment, l'ensemble des supports interviennent. Soit le "rituel d'appel de forces". "Il faut en premier lieu se procurer une feuille de parchemin animal [symbole] sur laquelle on écrira sa demande. Le rituel s'effectuera en lune ascendante [astre], soit dans l'oratoire, soit en plein air [condition de lieu], la nuit [condition de temps]. Sur l'autel sont disposés : le parchemin enveloppé de soie, deux cierges liturgiques [Élément Feu], de l'eau lustrale [Élément Eau], un bol de terre ou un crâne [Élément Terre], de l'encens dans un brûle-parfum [Élément Air]. On tracera [expression par geste] le cercle de protection. On prend son couteau rituélique à manche noir [instrument] et on dit [expression par parole] : Introïbo ad altare Demiurgi, puis on lit les psaumes 2, 6, 101, 129 et 142. On visualise [expression par imagination] alors sa demande : si on souhaite de l'argent, on voit des piles de beaux billets. On nomme le génie qu'on a choisi [démonisme]. On attend jusqu'à ce qu'on sente la présence de l'entité nommée [expression par volonté], et , croyez-moi, on la sent. On lit à nouveau le texte du parchemin, puis on récite la formule suivante : Demiurgus Cæli... [58]"

Théories sur la Magie

La Magie selon les philosophes

Plotin, dans son traité 28, explique la magie par les antipathies et sympathies (comme Bolos de Mendès), par l'Amour et la Haine cosmiques (comme Empédocle), par la sympathie cosmique (comme les stoïciens), par les démons (comme Pythagore et Xénocrate) [59]. "Pour les actes de sorcellerie (gœtéia), comment les expliquer ? par la sympathie, par le fait qu'il existe par nature une harmonie entre les identiques et une opposition entre les contraires, par la variété des nombreuses puissances qui se mettent en œuvre pour réaliser l'unité de l'être vivant. D'ailleurs, sans que personne n'intervienne, énormément d'attractions et de sortilèges se produisent ; car la vraie magie c'est l'amour qu'il y a dans l'univers et vice versa la haine. " "Ces sages antiques, qui cherchaient à s'assurer de la présence des êtres divins en érigeant des sanctuaires et des statues (... ) comprirent que cette Âme [du monde], quoiqu'elle soit partout présente, peut être captée d'autant plus aisément qu'un réceptacle correct aura été prévu à cet effet, un lieu spécifiquement approprié pour en recueillir quelque portion ou phase, quelque chose qui puisse la reproduire ou capter son image à la manière d'un miroir[60]. "

Les humanistes de la Renaissance. Les grands noms sont Marsile Ficin, Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, Pic de la Mirandole. On sent que leur connaissance du sujet est livresque.

Marsile Ficin opère une révolution dans l'histoire de la magie en en donnant une version subjective, totalement spirituelle. Il limite le pouvoir de la magie au seul esprit du mage[61]. Comme les stoïciens et Plotin, il pense qu'un Esprit cosmique (spiritus mundi), intermédiaire entre l'Âme du monde (Anima mundi) et le Corps du monde (Corpus mundi), de la nature de l'éther, qui "vivifie tout", qui est "la cause immédiate de toute génération et de tout mouvement", traverse le Tout ; la mage peut attirer cet Esprit qui peut canaliser l'influence des astres, "attirer la vie céleste".

Selon Pic de la Mirandole, alors âgé de 24 ans, "nulle science ne confirme davantage la divinité du Christ que la magie et la Cabbale". Mais il fait l'effort de séparer la magie naturelle qui est en fait le mot respectant les traditions pour la science ou la philosophie, de la magie démoniaque qui est rigoureusement à condamner. "Je dis et je répète que ce nom de'magie'est un terme équivoque et veut dire autant la nécromancie, où on procède par pacte et accords étroits avec les démons, que la partie pratique de la science de la nature, qui n'enseigne rien d'autre qu'à accomplir des œuvres merveilleuses grâce aux forces naturelles[62]. " Dans ce sens là et sous cette restriction principale "Faire de la magie n'est autre que marier le monde. " Pour lui la connaissance n'est pas que spéculative : elle conduit à l'action sur le monde. Il croit en quelques principes : l'animisme (tout est vivant et providentiel), la latence (le magicien peut "actualiser ou réunir" à une autre toute force cachée), Dieu (toute œuvre doit être rapportée au Créateur), les ressemblances. Pour Pic, la magie consiste à s'appuyer sur l'astrologie pour lire le Livre de la nature et sur la kabbale pour interpréter la Bible.

Pour Agrippa, les plantes, les planètes ont chacun une âme rationnelle. Les influences vont du supérieur à l'inférieur, verticalement, comme chez Platon : Dieu, Idées, Âme du monde, Figures et Nombres, rayons des étoiles, esprits et âmes humaines, choses matérielles[63].

La Magie selon les anthropologues

Depuis la fin du XIXe siècle, la magie est pensée par des spécialistes de sciences humaines[64]. Edward Burnett Tylor fait une différence radicale entre magie et'approche. La magie repose sur "l'erreur consistant à prendre une ressemblance parfaite pour une connexion réelle[65], " par exemple le raisonnement du magicien infère du fait que le coq chante lorsque le Soleil se lève l'idée que si on fait chanter le coq le Soleil se lèvera. En tout cas, la magie donne une explication du monde. Dans son ouvrage Le Rameau d'or[66], James George Frazer théorise l'hypothétique passage de l'humanité par trois stades intellectuels : magie, religion, science, et par là s'approprie la simplification «progrès = rationalisation». Frazer distingue ces trois étapes et mentalités selon l'intention, la rationalité et l'autonomie de l'agent. La magie est le stade le plus ancien et le bas. Magie et science veulent ensemble l'autonomie de l'agent et changer le monde, mais la magie, à la différence de la science, n'est pas rationnelle, elle a des principes tout autres. Magie et religion admettent ensemble l'existence de puissances surnaturelles, mais la magie a un but pratique et veut forcer les puissances surnaturelles, tandis que la religion n'a pas de but pratique et cherche à se concilier les puissances surnaturelles (Dieu, anges, démons... ).

Pour Hubert et Mauss[67], la religion a pour extrême le sacrifice, alors que la magie a pour extrême le maléfice ; la religion recherche le grand jour et le public, alors que la magie les fuit ; la religion se montre comme un "culte organisé", alors que la magie se montre fréquemment sous un aspect "irrégulier, anormal, et peu estimable". Le magicien a une position sociale, on lui attribue des pouvoirs spéciaux, "c'est par conséquent l'opinion qui crée le magicien et les influences qu'il dégage". "Et le magicien se dupe lui-même. " Dans Les formes élémentaires de la religion, Émile Durkheim[68] sépare magie et religion : individualiste et anti-sociale, la magie ne se prête pas à des manifestations collectives, et elle est viscéralement anti-religieuse. Mauss, ensuite, centre son approche sur la notion de mana. "Le mana est en premier lieu l'action spirituelle à distance qui se produit entre des êtres sympathiques. C'est aussi une sorte d'éther, impondérable, communicable, et qui se répand de lui-même. Le mana, en outre, fonctionne dans un milieu qui est mana. "

Pour Lucien Lévy-Bruhl, la magie relève d'une mentalité prélogique, car elle ignore les principes de non-contradiction et d'identité ; elle se centre sur la notion de participation mystique, qui veut que "les objets, êtres, phénomènes peuvent être à la fois eux-mêmes et autre chose qu'eux-mêmes", par exemple un primitif pense être lui-même et son totem.

Pour Bronisław Malinowski[69], la magie est pragmatique, elle répond à des buts précis, en particulier en cas de malheur et d'échec, et elle est individuelle. On recherche son efficacité et on trouve ses fins par les rites. La religion est plus abstraite, désintéressée que la magie, la magie intervient où la technique échoue. Magie comme religion ont pour dénominateur commun leur fonction apaisante pendant des périodes de troubles ou de doutes psychologiques ; cependant, si les progrès de la science vont diminuer la magie, la religion continuera à rassurer.

Pour Claude Lévi-Strauss[70], la magie n'est pas une fausse science (comme le dit Frazer), une pensée prélogique (comme le soutient Lévy-Bruhl), mais une autre rationalité, une façon de donner du sens. Elle met en place un dispositif de classification.

Efficace, la magie ?

Avis partagés.

Réponse de l'historiographie. Peu de faits magiques sont attestés. Il s'agit fréquemment de racontars, d'événements mal présentés ou mal datés. Prenons la "malédictions des Templiers". "La légende veut qu'à l'instant de succomber dans les flammes, Jacques de Molay ait lancé une malédiction à l'attention du roi et du Pape :'Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !'La malédiction du templier allait s'avérer : Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement et Philippe le Bel décède en novembre 1314 d'un ictus cérébral ; ses trois fils mourront dans les 12 années à venir, sans laisser de descendance mâle. " En réalité, la malédiction est due à une confusion de Paul Émile, dans le De Rebus Gestis Francorum (1548) avec la malédiction d'un autre Templier. Les biographies racontant Pythagore, Appolonius de Tyane, le comte de saint Germain, Helena Blavatsky, Franz Bardon, le guérisseur Serge Alalouf, sont certes fascinantes, mais sont-elles vraies ? et si vraies, ne sont-elles pas réductibles à une explication rationnelle (prestidigitation de l'auteur, illusion du spectateur, mécanismes cachés, hasard... )  ?

Réponse de la parapsychologie. Certains "pouvoirs magiques" sont examinés par des parapsychologues, mais ils ne sont guère reproductibles, et on peut les interpréter différemment. Toujours est-il que la psychokinèse, l'influence à distance du magnétiseur, les guérisons paranormales, l'efficacité thérapeutique de la prière n'ont jamais été scientifiquement prouvées.

Réponse de l'épistémologie. La magie n'est jamais vérifiable et elle trouve toujours une justification. Si le rite échoue, le magicien dira que les conditions n'étaient pas remplies.

Réponse de la sociologie. Mauss[71] croit en une "suggestion collective". La société a une influence sur l'individu. La société ou un groupe croit en la magie, et l'effet se produit, par insinuation. A titre d'exemple, une hantise de la mort, d'origine purement sociale, peut entraîner la mort. Certains aborigènes d'Australie pratiquent le sort de "l'os pointé" par exemple, qui consiste à viser celui qui doit mourir avec un os d'une longueur de 15-22cm, d'origine humaine ou animale[72].

La magie dans le christianisme

L'Ancien Testament rejette les pratiques magiques : "Tu ne laisseras pas vivre la sorcière" (Exode, XXII, 18). "Vous par conséquent, n'écoutez ni vos prophètes, ni vos devins, ni vos songes, ni vos augures, ni vos magiciens" (Jérémie, XXVII, 9). La magie est assimilée aux sacrifices d'enfants par le feu, à la sorcellerie, à la nécromancie, et attribuée aux étrangers, Égyptiens, Mésopotamiens, Perses, Cananéens.

Dans le christianisme, la magie a mauvaise réputation. Les gouvernements, de 311 à 361, ont prohibé la magie, l'haruspicine (l'interrogation des entrailles des victimes sacrificielles en vue de la divination), les cultes syriens. Constantin, en 321, punit la simple connaissance de la magie, même sans pratique. Saint Justin (Dialogue contre Tryphon), Ambroise, saint Augustin (De la doctrine chrétienne), les théologiens condamnent, en ne distinguant pas la magie des autres sciences occultes et en y voyant un culte des démons ou une hérésie. L'Église aussi se montre sévère. Le Décret de Gratien, rédigé aux alentours de 1140 et qui rassemble plus de 3800 textes, contient quantité de condamnations.


Selon l'apocalypse les magiciens sont excommuniés de facto, ils n'ont pas accès à la vie éternelle, ils vont directement en enfer.

Histoire de la Magie occidentale

Préhistoire et Antiquité

La magie occidentale a probablement pris à d'autres cultures. Les Grecs en étaient conscients, surtout lorsqu'il s disaient qu'Apollonios de Tyane avait "rendu visite aux Mages de Babylone, aux Brahmanes des Indes ainsi qu'aux Gymnosophistes d'Égypte[76]. "

La magie est contrôlée politiquement, elle menace l'autorité. À Rome, la Loi des douze tables (450 av. J. -C. ) sanctionne quantité d'opérations magiques, surtout contre les terres d'autrui. L'empereur romain Constant Ier, en 341, interdit la magie, sous peine capitale. L'Église s'inquiète plutôt de paganisme, hérésie, concurrence à la création divine : le concile de Laodicée (Laodicæa ad Lycum), vers 364, dans son 36° canon, interdit aux prêtres de s'occuper de magie et de sorcellerie.

L'Église distingue les arts magiques et la magie lors du concile d'Ancyre, en 314.

Moyen-Âge et Renaissance

«Les magiciens (magi) sont ceux qu'on sert à désigner vulgairement sous le nom de'malfaisants' (malefici) à cause de l'ampleur de leurs méfaits. Ils perturbent les éléments, troublent l'esprit des hommes, et , sans absorption d'aucune potion, uniquement par la violence de leurs incantations, ils tuent. Ils osent tourmenter grâce aux démons qu'ils ont invoqué, pour que tout le monde anéantisse ses ennemis par ces arts mauvais. Ils utilisent même du sang et des victimes et touchent fréquemment au corps des morts[77]. "

Le 4° concile de Tolède, présidé par Isidore de Séville en 633, distingue quand même les magiciens des devins (aruspices, arioli, augures, sortilegi) [78]. Il faudra énormément d'efforts, attendre le XVI° s. pour séparer la magie non seulement des autres arts occultes (comme la divination), mais toujours de la sorcellerie, de l'hérésie, du paganisme, de la nécromancie.

La confusion des mots s'accompagne d'une terrible répression, de censure, d'Inquisition. En 343-381, le synode de Laodicée exige que "les membres du haut clergé et du bas clergé ne soient pas des magiciens, des enchanteurs ou des faiseurs d'horoscopes ou des astrologues et qu'ils ne produisent pas ce qu'on nomme des amulettes, qui sont des entraves à leur propre âme[79]. " Dès 438, le code théodosien interdit magie, divination. En 506, le concile d'Agde condamne les enchanteurs (les magiciens), mais il distingue la magie de la religion et il énumère ce qui relève de la magie : les incantations, les phylactères, les maléfices, les prodiges[80]. Le concile de Rome, en 721, interdit les incantations (incantationes).

La notion de magie, isolée, différente du paganisme ou de la sorcellerie, n'apparaît qu'au début du XIII° s. En 1277, l'évêque Tempier condamne les traités de géomancie, de nécromancie, les recueils de sortilèges et d'invocations de démons[81]. Giovanni Balbi (Jean de Gênes) distingue le prestigium (prestidigitation), qui relève de l'illusion des sens, et le maleficium, qui implique une soumission des démons au pouvoir des magiciens (Catholicon, 1286).

Le rôle des traducteurs est important. Le roi de Castille et de Leon, Alphonse X le Sage, fait traduire en latin le Sefer Raziel, traité kabbalistique en hébreu, puis en 1256 le Picatrix, traité en arabe.

Les textes importants au Moyen Âge sont Le secret des secrets du pseudo-Aristote[7], le Picatrix [8] de l'Arabe pseudo-al-Majrîtî, le Des rayons des étoiles de l'Arabe al-Kindî, Le Grand Albert (1245 ss. ), le Livre des visions de Jean de Morigny (1323), La magie sacrée d'Abramelin de Mage (1450 ? ou faux du XVIII e s.  ?). On parle en particulier de vertus occultes, d'esprits, de talismans, d'astrologie. À partir de 1250 des ouvrages de "magie salomonienne" circulent, dont la Clavicula Salomonis (Petite clé de Salomon, XVe siècle) [9], et le Lemegeton (plus tardif, XVIe siècle). Ils traitent de figures magiques, de noms d'esprits, anges ou démons à invoquer pour obtenir ce qu'on désire. Le Livre de l'ange Raziel fait le lien entre magie et kabbale car il recueille des fragments d'Éléazar de Worms avec divers tableaux et images. kabbalistiques. [10]

Hugues de Saint-Victor, dans son Didascalicon (vers 1135) distingue cinq types de magie : la mantique (divination), la mathématique, les maléfices, les ortilèges, les prestiges.

XVIIe et XVIIIe siècles

XIXe et XXe siècles

La contribution la mieux organisée, la mieux pensée à la magie vient d'une organisation initiatique, fondée en 1888 par deux Anglais : la Golden Dawn. Elle a élaboré de rituels, des symboles magiques de toutes sortes et attiré dans ses rangs les plus grands mages et magiciens, dont Samuel MacGregor Mathers, Arthur Edward Waite, Aleister Crowley, Isræl Regardie. Crowley est "the most controversial and misunderstood personality to figure in the new era of modern day witchcraft (La personnalité la plus controversée et la plus incomprise à figurer dans la nouvelle ère de la sorcellerie moderne) ".

Deux mouvements émergent au XIXe : la Société théosophique de Helena Blavatsky et le néo-occultisme d'Éliphas Lévi et Papus. Les théosophistes utilisent des notions orientales, les néo-occultistes veulent concilier la magie avec la science.

Franz Bardon est un grand nom de la magie du XXe s., style occultiste.

Membre de plusieurs organisations initiatiques, Gerald Gardner a fondé en 1939 une tradition de sorciers et sorcières qui devint la Wicca ; en Angleterre, la peine capitale infligée aux sorcières a été abolie deux fois (Witchcraft Act de 1735 et 1951). L'accent est mis sur la magie, une magie païenne, sous l'influence d'un ouvrage de Margaret Murray consacré au sorcières[84], [85].

La "magie du chaos", fondée par Austin O. Spare (vers 1905), mêle, comme Crowley, bien et mal, sexe et magie.

Le New Age, né en 1970 aux USA, sans être magique, baigne dans une atmosphère magique. La grande idée du New Age, c'est qu'on peut créer sa propre réalité grâce à des visualisations ou à des affirmations telles que "Je suis Dieu[86]. " La magie consiste à participer mystiquement à l'enchantement du monde ainsi qu'à augmenter spirituellement son pouvoir d'enchantement.


Duel de magie, deux magiciens transformistes s'affrontent, l'un prenant la forme d'un serpent, l'autre d'un rapace.
peint par Yoshitsuya Ichieisai — Japon, années 1860.

Bibliographie

Traités de magie

(par ordre chronologique)

Grimoires de magie

voir à grimoire

Romans de magie

D'une manière plus générale, l'ensemble des romans appartenant au genre de la fantasy.

Études sur la magie

(par ordre chronologique)

Références : fims, jeux...

Films et séries télévisées

(par ordre chronologique)

Jeux de rôles axés sur la magie

Énormément de jeux de rôle incluent de la magie, mais ceux qui suivent en ont fait le pivot de leur univers.

Notes et références

  1. Papus, A. B. C. illustré d'occultisme (1922, posthume), Saint-Jean-de-Braye, Dangles, 1984, p. 395.
  2. Définition étymologique de magie du Centre national de ressources textuelles et lexicales. http ://elearning. unifr. ch/antiquitas/fiches. php?id_fiche=30. Pierre Chantaigne, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, t. 3, 1974. Voir sur le mot "magus" et les réactions de l'Eglise : Jean-Baptiste Thiers, Traité des superstitions, 1741, 4 vol.
  3. "Inscription de Béhistoun" (515 av. J. -C. ), en écriture cunéiforme et en trois langues (vieux perse, babylonien, élamite), [1]
  4. Héraclité, fragment B 14 : Les présocratiques, Paris, Gallimard, "Pléiade", 1988, p. 149.
  5. Hérodote, L'Enquête, livre I, 101, trad. du grec, Gallimard, "Folio", t. 1, p. 95.
  6. Sur les Mages mèdes : R. C. Zæhner, The Dawn and Twilight of Zoroastrianism (1961), Phœnix Press, 2002, p. 160 sq. G. Widengren, Les religions de l'Iran (1965), trad., Paris, Payot, "Les religions de l'humanité", 1968, p. 134 sq. Pierre A. Riffard, Ésotérismes d'ailleurs, Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 1997, p. 503-511.
  7. A. de Jong, Zoroastrianism in Greek and Roman Literatute, Leyde, 1997.
  8. Diogène Laërce, VII, 109 ; IX, 34. J. Bidez et F. Cumont, Les mages hellénisés. Zoroastre, Ostanès et Hystaspe selon les traditions grecques (1938), Paris, Les Belles Lettres, 2 t., 1973. Textes mis en grec vers 270 av. J. -C., sous Ptolémée II Philadelphe. Textes en grec au t. I.
  9. Gian Mansi, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima collectio (31 vol., in-folio, Florence et Venise, 1758-1798), vol. VIII.
  10. Apulée, Apologie, ou de la magie (vers 158), XXVI, 6, trad. du latin, Classiques Garnier, 1933, p. 47. Lire Adam Abt, Die Apologie des Apuleius von Madaura un die antike Zauberei, Giessen, A. Töpelmann Verlag, 1908.
  11. Helena Blavatsky, Isis dévoilée (1877), t. 2 : Théologie, trad. de l'an., Adyar, 2000.
  12. Helena Blavatsky, Glossaire théosophique (1892), trad., Adyar, 1981, p. 226.
  13. Aleister Crowley, Magick in Theory and Practice (1929-1930), Routledge and Kegan Paul, 1975, p. 125.
  14. Pierre A. Riffard, Dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 1983, p. 198.
  15. René Bailly, Dictionnaire des synonymes de la langue française, Larousse, 1971, p. 356.
  16. Edward Evans-Pritchard distingue ainsi witchcraft et sorcery (Witchcraft, Oracles and Magic among the Azande, Oxford, Clarendon Press, 1937, trad.  : Sorcellerie, oracles et magie chez les Azendés, Gallimard, 1972.
  17. K. Preisendanz et Albert Henrichs, Papyri Græcæ Magicæ. Die Griechischen Zauberpapyri, 2e éd., 1974, 2 vol. Stuttgart, Teubner. Trad.  : Michaël Martin, Les papyrus grecs magiques, Éditions Manuscrit-Université, "Histoire", 2002, 284 p.
  18. Sur Bôlos de Mendès : A. -J. Festugière, La révélation d'Hermès Trismégiste, t. 1 : L'astrologie et les sciences occultes (1944), Paris, Les Belles Lettres, 1981, p. 193-238.
  19. Jean Pic de la Mirandole, 900 conclusions (1486), n° 782 et 784, trad., Paris, Allia, 1999, p. 195.
  20. Paracelse, La grande astronomie (1537, 1ère éd. 1571), trad. de l'all., Paris, Dervy, 2000, p. 88, 106, 179. Sur la magie p. 166-175.
  21. Sur les ressemblances et correspondances : Pierre A. Riffard, L'ésotérisme, Robert Laffont, "Bouquins", 1990, p. 335-349 ; Wouter J. Hanegraaff (dir. ), Dictionary of Gnosis and Western Esotericism, Leyde, Brill, 2005, t. 1, p. 275-279.
  22. Grand papyrus magique de la Bibliothèque nationale de Paris (IV° s. ), trad. du grec : Manuel de magie égyptienne, Paris, Les Belles Lettres, "Aux sources de la Tradition", 1995. Éric Pier Sperandio, Le guide de la magie blanche. Recettes de sorcières (1997), Paris, J'ai lu, "Aventure secrète", 2004, p. 54.
  23. Éliphas Lévi : Secrets de la magie, p. 54, 203-204, 824-826.
  24. Frazer, Le Rameau d'or, t. 1 : Le roi magicien dans la société primitive (1890), chap. 3, trad., Robert Laffont, "Bouquins". Voir Marcel Mauss, Esquisse d'une théorie générale de la magie (1902-1903), in Sociologie et Anthropologie, PUF, 1950, p. 56-66). Les "lois d'associations d'idées" remontent au philosophe David Hume.
  25. Omraam Mikhaël Aïvanhov, "Cherchez le Royaume de Dieu et sa Justice", VI, 3 : "La magie divine", Fréjus, Éditions Prosveta, "Synopsis", 1998, p. 463-478. Voir Le livre de la magie divine, Fréjus, Prosveta, "Izvor".
  26. O. M. Aïvanhov, La livre de la magie divine, Fréjus, Prosveta, "Izvor", chap. 11.
  27. Voir Jean-Baptiste Thiers, Traité sur les superstitions qui regardent les sacrements selon l'écriture sainte, les décrets des Conciles et les sentiments des Saints Pères et des Théologiens, Paris, 1741, 4 vol. [réf.  incomplète]|date=7.8.2009
  28. Grimoire pour conjurer l'esprit d'un lieu, etc.
  29. J. Pic de la Mirandole, Discours sur la dignité de l'homme (1486). De même dans Apologia, 1489.
  30. Simon Blocquel, La magie rouge, crème des sciences occultes naturelles ou divinatoires, par l'helléniste Aaron, 1843, 160 p.
  31. Agrippa, Paradoxe sur l'incertitude, vanité et abus des sciences (1531), chap. 41-46, trad. du latin 1608.
  32. Sur le cercle magique : Théophraste, Recherches sur les plantes (IIIe s. av. J. -C. ), IX, 8, trad. du grec, Les Belles Lettres, "Budé", t. 3, 1989 ; Pline l'Ancien, Histoire naturelle (vers 70), livre XXX, 49 et 107, trad. du latin, Les Belles Lettres, "Budé", 1974.
  33. Guillaume d'Auvergne, De la foi et des lois (De fide et legibus) (vers 1230).
  34. Roger Bacon, De l'admirable pouvoir (De secretis operibus artis et naturæ) (vers 1260), trad. du latin, Gutenberg Reprints, 2008. Texte en ligne : [2]
  35. Claude Élien, Traité sur la nature des animaux (IIIe s. ), II, 14, trad. du grec. Voir Michaël Martin, Magie et Magiciens dans le monde gréco-romain, Paris, Errance, 2005, p. 204.
  36. Claude Postel, John Dee. Le Mage de la ruelle d'or, roman, Les Belles Lettres, 1995, p. 106. Selon John Dee, A True and Faithful Relation of What Passed for Many Years between Dr. John Dee and Some Spirits, 1ère éd. Casaubon, 1659. [3].
  37. Sophocle, Les trachiniennes (415 av. J. -C. ), 585.
  38. C. C. A. G. Catalogus Codicum Astrologorum Græcorum, Bruxelles, 12 tomes en 20 volumes, 1898 à 1953, VIII, 2, p. 143, trad. Festugière.
  39. Marsile Ficin, Les trois livres de la vie (De triplici vita) (1489), III, 21 : Opera omnia p. 562. D. -P. Walker, La magie spirituelle et angélique. De Ficin à Campanella (1958), Dervy, 1988, p. 26-27.
  40. Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, La philosophie occulte, t. 1, p. 1.
  41. Jacques de Voragine, La légende dorée (vers 1250), trad., Paris, Gallimard, "Pléiade", 2004, 1550 p.
  42. Selon Grégoire de Tours (VIe s.
  43. Porphyre, Vie de Pythagore, § 48, Les Belles Lettres, p. 59.
  44. (Pseudo-) Paracelse, Liber secundus Archidoxis magicæ, Bâle, 1570. Trad. Claude Lecouteux, Le livre des grimoires, Imago, 2002, p. 38.
  45. Pic de la Mirandole, 900 Conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques (1486), conclusion XXX, trad. du latin, Paris, Allia, 1999, p. 197-201.
  46. Sur l'art notoire : études de Julien Véronèse, dont L'Ars notoria au Moyen Âge ainsi qu'à l'époque moderne. Étude d'une tradition de magie théurgique (XIIe-XVIIe siècle) , thèse, Paris X-Nanterre, 2004.
  47. Euripide, Iphigénie en Tauride (414 av. J. -C. ), 1336.
  48. Marsile Ficin, Théologie platonicienne, XIII, 1 : Opera omnia p. 284.
  49. Jacob Böhme, Sex puncta mystica, 1620.
  50. Papyrus de Berlin. Voir Fritz Graf, La magie dans l'Antiquité gréco-romaine, Paris, Les Belles Lettres, 1994, p. 126-134, 223-226.
  51. Johannes Reuchlin, De arte cabalistica (1517), trad. François Secret : La kabbale, Aubier-Montaigne, 1973. [réf.  incomplète]
  52. Dion Cassius, Histoire romaine (III° s. ), livre LXXII, 8, trad. du grec, Paris, Les Belles Lettres, "Budé".
  53. Aleister Crowley, Book of the Law. Liber Legis (1904).
  54. Roberte Hamayon, La chasse à l'âme. Esquisse d'une théorie du chamanisme sibérien, Paris, Société d'ethnologie, Université de Paris X, p. 533. Michel Perrin, Le chamanisme, Paris, PUF, "Que sais-je ?", 1995, p. 39.
  55. Hérodote, L'enquête, IV, 15. Voir M. Eliade, Le chamanisme et les techniques archaïques de l'extase (1968), Payot, p. 86, 305.
  56. P. Riffard, Dictionnaire de l'ésotérisme, Payot, 1983, p. 340.
  57. Saint Augustin, De la doctrine chrétienne (397-427)  : opposition à la magie (II, 36-38), notion de "pacte avec le diable" (II, 24)  ; Cité de Dieu (420-429), livres V, VIII et X. 9. Agrippa de Nettesheim, La philosophie occulte, t. III : La magie cérémonielle. P. Massé du Mans, De l'imposture et tromperie des diables, devins, enchanteurs, sorciers, noueurs d'esguillettes, chevilleurs, nécromanciens, chiromanciens... , 1579.
  58. R. P. Johannès, Manuel pratique de sorcellerie berrichonne, Paris, Guy Trédaniel-Éditions de La Maisnie, 1986, p. 63-65.
  59. Plotin, Ennéades (III° s. ), traité 28 (Ennéade IV. 4), trad. du grec, Traités 27-29, Garnier-Flammarion, 2004.
  60. Plotin, Ennéades, IV, 3, 11.
  61. Marsile Ficin, Les trois livres de la vie (1489), livre III ("Comment organiser sa vie de façon céleste" De vita cœlitus comparanda), trad. du latin, Paris, Fayard, "Corpus des œuvres de philosophie", 2000, 276 p. Voir Daniel-P. Walker, Magie spirituelle et angélique de Ficin à Campanella (1958), trad. de l'an., Paris, Albin Michel, 1988.
  62. Jean Pic de la Mirandole, Apologia (1487), apud H. Crouzel, Une controverse sur Origène à la Renaissance, Vrin, 1977.
  63. Agrippa, La philosophie occulte, I, chap. 11. Voir Platon, Timée, 29-50.
  64. Frédéric Keck, Les théories de la magie dans les traditions anthropologiques anglaise et française», Methodos, 2, 2002.
  65. Edward B. Tylor, La civilisation primitive (1871), trad. de l'an., Paris, Reinwald, 1876, 2 t.
  66. James Frazer, Le Rameau d'or (1911-1915), trad. de l'an., Robert Laffont, Collection Bouquins, 1981-1984, 4 vol.
  67. Marcel Mauss, Esquisse d'une théorie générale de la magie (1902-1903), in Sociologie et Anthropologie (1902-1934, 1ère éd. 1950), Paris, PUF, 2004, p. 1-141.
  68. Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912), PUF, 2007, 647 p.
  69. Bronislaw Malinowski, Les jardins de corail (1935), trad. de l'an., Paris, La découverte, 2007. Archipel des Trobriand, au large de la Nouvelle-Guinée. Alfred R. Radcliffe-Brown, Structure et Fonction dans la société primitive (1952), trad. de l'an, Seuil, "Points Essais", 1969 ; Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé (1937), trad., Gallimard, 1972. Au Niger.
  70. Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Plon, 1958 ; «Le sorcier et sa magie», «L'efficacité symbolique».
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  86. Wouter J. Hanegraaff, New Age Religion and Western Culture SUNY (State University of New York) Press, 1998, p. 394.

Citations

Voir aussi

Techniques / Outils

Abracadabra - Baguette magique - Exorcisme - Incantation - Invocation - Thérianthropie (généralisation de la lycanthropie)

Rapports science / magie

Épistémologie - Pensée magique - Science - Zététique


Liens externes

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