Ostensions limousines

Les Ostensions sont une tradition religieuse et populaire, profondément ancrée dans l'histoire du Limousin, elles ont lieu à Limoges et dans 18 communes de la Haute-Vienne, de la Creuse, de la Charente et de la Vienne.



Catégories :

Tradition limousine - Culte et liturgie - Religion - Dévotion catholique

La place de la Motte, à Limoges, décorée pour les Ostensions 2009
Quelques bannières des communes et paroisses ostensionnaires
Décorations dans les rues de Rochechouart
Procession d'ouverture des ostensions, Limoges, 18 avril 2009
Chasse, procession d'ouverture des ostensions, Limoges, 18 avril 2009

Les Ostensions sont une tradition religieuse et populaire, profondément ancrée dans l'histoire du Limousin, elles ont lieu à Limoges et dans 18 communes de la Haute-Vienne, de la Creuse, de la Charente et de la Vienne.

Historique

La légende fixe l'origine de cette fête religieuse à l'an 994[1], tandis que le Limousin, comme une grande partie de l'Aquitaine, se trouvait aux prises avec le mal des ardents, ou ergotisme, épidémie qui se déclenche à la fin des moissons. Cette intoxication est causée par la consommation de pain de seigle contaminé par un champignon parasite, dû à la fermentation de l'ergot de seigle. Elle provoque une sensation d'atroce brûlure (d'où l'appellation «ardent», du latin ardere, brûler), des crises de convulsions et des spasmes douloureux, des diarrhées, des paresthésies, des démangeaisons, des maux de tête, des nausées et des vomissements. Les malades peuvent aussi avoir des hallucinations ressemblant à celles déclenchées par le LSD, et des troubles psychiatriques comme la manie ou la psychose. Les chroniqueurs ont décrit en plus le noircissement, la nécrose puis la chute des mains et des pieds chez les personnes atteintes. Les morts se comptent par centaines.

En 994, cette maladie est perçue comme un châtiment de Dieu. À Limoges, les malades, venus implorer la protection divine, s'entassent dans les églises. Face à l'étendue du drame, l'évêque Hilduin et son frère Geoffroy, abbé de Saint-Martial, décident d'organiser un grand rassemblement autour des reliques de plusieurs saints limousins.

Des ambassadeurs sont envoyés dans toute l'Aquitaine pour convier les archevêques de Bordeaux et de Bourges, les évêques de Clermont, du Puy, de Saintes, de Périgueux, d'Angoulême et de Poitiers, à se réunir en concile à Limoges. Le 12 novembre 994, après trois jours de prières et de jeûne, le corps de saint Martial, premier des évêques de Limoges et protecteur de la cité, est levé de son tombeau, positionné dans une châsse d'or, et porté en procession depuis la basilique du Sauveur (place de la République actuelle) jusqu'au mont Jovis, hors des murailles. Cette colline porte ce nom qui veut dire Mont de la joie depuis cette époque. Elle est localisée, actuellement, en pleine ville de Limoges.

La procession est conduite par l'ensemble des prélats, les moines de l'abbaye de Saint-Martial, et Guillaume IV duc d'Aquitaine, suivis de nombreux pèlerins. Une foule immense se presse tout au long du parcours, progressivement rejointe par des groupes de moines chargés de reliques venues de Figeac, Chambon, Salagnac, et de nombreuses autres paroisses. Arrivées sur la colline dominant la ville. les reliques des saints limousins sont offertes à la vénération de la population en détresse. Cette manifestation de masse est la toute première ostension (une appellation qui trouve son origine dans le verbe latin ostendere, qui veut dire montrer, ou exposer, et qu'employa pour la première fois Bernard Itier, moine bibliothécaire de l'abbaye Saint-Martial, en 1211). Le 4 décembre, tandis que le corps de saint Martial est ramené jusqu'à son tombeau, l'épidémie a cessé de sévir. Les chroniques de l'époque font état de plus de sept mille guérisons.

Le clergé, avec l'appui de Guillaume, duc d'Aquitaine, profite par conséquent exceptionnel et de cet inhabituel climat de ferveur pour conjurer un autre mal, jugé plus pernicieux que le mal des ardents : la guerre. Ils lancent alors un appel solennel au respect de la paix de Dieu», et amènent les seigneurs limousins à prêter serment, ainsi qu'à s'engager à faire régner la justice et la paix. La guerre doit être limitée aux combattants. Les populations et leurs biens doivent être respectés. Ceux qui ne respecteraient pas ces prescriptions seraits frappés d'interdit.

Au début du XIe siècle, le souvenir du miracle des Ardents, donne lieu à un récit, élaboré au sein de l'abbaye Saint-Martial, et reproduit ensuite dans une grande variété de manuscrits. La pratique des Ostensions est tout d'abord reprise ponctuellement, sans date fixe, lors de la venue à Limoges d'un personnage important (Saint Louis et Blanche de Castille en 1244, le pape Clément V en 1307, Louis XI en 1462, Henri IV en 1605) ou en cas de grandes catastrophes, guerres, épidémie. À partir des XVe-XVIe siècles, les ostensions deviennentt régulière, l'ensemble des sept ans[2].

Les communes ostensionnaires

* Abzac : ancien prieuré-cure du diocèse de Limoges réputé pour ses ostensions septennales des saints Lucius et Emerite qui commencent le lundi de Pâques.

Chaque localité a un cérémonial respectant les traditions donnant lieu à des fêtes religieuses à caractère folklorique.

Liens

Site de la préparation des ostensions 2009 à Pierre-Buffière en Limousin

Le grand livre des ostensions 2009 : http ://www. ostensions. com

Sources

Notes

  1. Odile Vincent, «Les retrouvailles anachroniques d'une communauté avec son fondateur : saintes reliques et définitions territoriales dans la région de Limoges», L'Homme 2002/3, no 163, p 83
  2. Odile Vincent, op.  cit. , p. 83
  3. Odile Vincent, op.  cit. , p 79
  4. Odile Vincent, op.  cit. , p. 84

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"Châsse de St Martial"

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