Sorcières de Salem

Le procès des sorcières de Salem est un épisode fameux de l'histoire coloniale des États-Unis qui entraîna la condamnation et l'exécution de personnes accusées de sorcellerie en 1692 dans le Massachusetts.



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Le procès des sorcières de Salem est un épisode fameux de l'histoire coloniale des États-Unis qui entraîna la condamnation et l'exécution de personnes accusées de sorcellerie en 1692 dans le Massachusetts. Le plus souvent analysé comme découlant d'une période de luttes intestines et de paranoïa puritaine, ce procès se solde par l'exécution de 25 personnes et l'emprisonnement d'un énormément plus grand nombre.

La salle d'audience, illustration de 1876

Les faits

En 1692, à Salem Village (aujourd'hui Danvers et non, au contraire de ce qu'on croit, dans la ville voisine de Salem où le procès se déroula), quelques jeunes filles, surtout Abigail Williams, Ann Putnam et Betty Parris, accusent certains concitoyens de les avoir envoûtées et d'être des sorciers ou des magiciens, alliés de Satan.

La communauté, assiégée par les Amérindiens et dépourvue de gouvernement légitime, prête foi aux accusations et condamne les personnes mises en cause à avouer les faits de sorcellerie ou à être pendues. Les accusations s'étendent rapidement. En moins de deux mois, les communautés suivantes sont concernées : Andover, Amesbury, Salisbury, Haverhill, Topsfield, Ipswich, Rowley, Gloucester, Manchester, Malden, Charlestown, Billerica, Beverly, Reading, Woburn, Lynn, Marblehead, et Boston.

Début de l'affaire

Arrestation d'une "présumée" sorcière, illustration de 1883
"Witch Hill" ou Le martyr de Salem ("The Salem Martyr" ; New York Historical Society), par Thomas Slatterwhite Noble

Durant l'hiver glacial de 1691/1692, Betty Parris et Abigail Williams, respectivement fille et nièce du révérend Samuel Parris, se mettent - dit-on - à agir d'une curieuse manière : elles parlent une langue inconnue, se cachent, traînent des pieds en marchant. Les médecins consultés ne parviennent pas à identifier le problème ; l'un d'eux conclut même à une possession satanique. Parris et les autres notables de la ville pressent Betty et Abigail, puis les autres jeunes filles atteintes de manière semblable, Ann Putnam, Betty Hubbard, Mercy Lewis, Susannah Sheldon, Mercy Short, et Mary Warren, de nommer ceux qui les ont maudites. Les jeunes filles se décident alors à donner des noms.

Les trois premières femmes accusées sont Sarah Good, Sarah Oslimite et Tituba. Sarah Good est une mendiante, fille déshéritée d'une aubergiste française qui s'était donné la mort lorsque Sarah était adolescente, une femme louche : elle murmure lorsque on lui donne de la nourriture. Sarah Oslimite est une vieille femme, alitée, qui a mérité la réprobation générale en captant l'héritage des enfants de son premier mari pour le remettre à son nouvel époux. Quant à Tituba, c'est l'esclave barbadienne (ou Ashantis) de Samuel Parris.

Les trois femmes sont officiellement accusées de sorcellerie le 1er mars 1692 et mises en prison. D'autres accusations suivent : Dorcas Good (la fillette de Sarah Good, âgée de 4 ans), Rebecca Nurse (une grand-mère malade et pieuse), Abigail Hobbs, Deliverance Hobbs, Martha Corey, ainsi qu'Elizabeth et John Proctor. Les prisons se remplissent progressivement et un nouveau problème surgit : sans forme légitime de gouvernement, les accusés ne peuvent être jugés. Ainsi, aucun procès n'a lieu avant la fin mai 1692, quand le gouverneur William Phips arrive et institue une Court of Oyer and Terminer (to «hear and determine», entendre et décider). Sarah Oslimite est déjà morte en prison sans avoir été jugée, Sarah Good a accouché d'une petite fille, plusieurs autres accusés sont malades. À peu près 80 personnes attendent leur procès dans les geôles.

Pendant l'été, la cour est en session une fois par mois. Une seule accusée est relâchée, après que les jeunes accusatrices se rétractent à son sujet. L'ensemble des procès se terminent par la condamnation à mort de l'accusé pour sorcellerie, aucun acquittement n'est prononcé. Seuls ceux qui plaident coupable et dénoncent d'autres suspects évitent l'exécution capitale. Elizabeth Proctor, et au moins une autre femme, bénéficient d'un sursis à exécution «parce qu'elles sont grosses» («for the belly», enceintes)  : bien que condamnées, elles ne seront pendues qu'après l'apparition de leur enfant. Une série de quatre exécutions a lieu au cours de l'été, avec la pendaison de 19 personnes, au nombre desquelles : un ministre du culte respecté, un ancien policier qui a refusé d'arrêter davantage de prétendues sorcières, et trois personnes disposant d'une certaine fortune. 6 des 19 victimes sont des hommes ; la majorité des autres sont de vieilles femmes misérables.

Une seule des mises à mort ne s'accomplit pas par pendaison. Giles Corey, un fermier âgé de 80 ans, refuse de se défendre en justice. La loi prévoit dans ce cas l'application d'une forme de torture dénommée peine forte et dure, consistant à empiler une à une de larges pierres sur la poitrine du prévenu, jusqu'à l'écrasement ; après trois jours d'atroces douleurs, Corey meurt en persistant dans son refus de se défendre. On a pu croire de manière erronée que Corey refusait de se défendre devant la cour pour éviter la confiscation de ses biens par l'État : en fait, les confiscations n'étaient pas systématiques et intervenaient le plus fréquemment avant le procès et la condamnation. On pense à présent que l'attitude de Corey s'explique par le caractère buté et procédurier du vieil homme, qui se savait condamné d'avance.

La terre souffre tout autant que les hommes. Les bêtes ne sont plus soignées, les récoltes sont laissées à l'abandon. Des accusés prennent la fuite vers New York ou au-delà pour échapper à l'arrestation. Les scieries sont vides, leurs propriétaires disparus ou perturbés, leurs employés badaudant devant les prisons, participant aux réunions communautaires, ou eux-mêmes arrêtés. Le commerce ralentit fortement.

Épilogue

Les procès en sorcellerie s'achèvent finalement en octobre 1692, les accusés sont progressivement mis en liberté jusqu'au printemps suivant. Officiellement, le gouverneur royal du Massachusetts, Sir William Phips, met un terme à la procédure après l'appel constitué par le clergé bostonien mené par Increase Mather. Ce dernier publie «Cases of Conscience Concerning Evil Spirits» (Cas de conscience regardant les esprits maléfiques) le 3 octobre 1692, ouvrage qui contient surtout la phrase suivante : «Il apparaît préférable que dix sorcières suspectées puissent échapper, plutôt qu'une personne innocente soit condamnée» (It were better that Ten Suspected Witches should escape, than that the Innocent Person should be Condemned).

L'affaire a eu un impact si profond qu'elle a contribué à diminuer l'influence de la foi puritaine sur le gouvernement de Nouvelle-Angleterre et a indirectement conduit aux principes fondateurs des États-Unis.

Causes de l'hystérie

Plusieurs théories tentent d'expliquer pourquoi la communauté de Salem Village a explosé dans ce délire de sorcières et de perturbations démoniaques. La plus commune consiste à affirmer que les puritains, qui gouvernèrent la colonie de la baie du Massachusetts quasiment sans contrôle royal de 1630 à la promulgation de la Charte en 1692, traversèrent une période d'hallucinations massives et hystériques génèrées par la religion. La majorité des historiens modernes trouvent cette explication simpliste. D'autres théories s'appuient sur des analyses fondées sur des faits de maltraitance d'enfants, ou de divinations tournant mal, d'ergotisme (le mal des ardents du Moyen-Âge, génèré par l'ergot de seigle, qui contient une substance qu'on retrouve dans le LSD), de complot de la famille Putnam pour détruire la famille rivale Porter, ou encore s'élaborent sur le thème de l'écrasement social des femmes.

La communauté puritaine vivait dans l'angoisse. Après avoir perdu sa charte lors de la seconde révolution anglaise, elle ignorait toujours, au printemps 1692, de quoi son futur serait fait. En butte aux attaques incessantes des Amérindiens, elle ne pouvait compter sur le soutien anglais. Sa milice se recrutait seulement en son sein et sa population avait été décimée au cours du soulèvement général des Amérindiens de 1675-1676, la King Philip's War : en Nouvelle-Angleterre, un colon sur dix avait trouvé la mort dans les attaques amérindiennes. Bien que ces évènements fussent terminés, les raids et les coups de mains indiens se produisaient de temps à autres. La Nouvelle-Angleterre se transformait en une colonie marchande. Puritains et non-puritains s'enrichissaient, ce que les puritains considéraient comme un péché tout autant que comme une obligation. Au fur et à mesure que la classe des marchands s'élevait dans l'échelle sociale, le clergé déclinait.

Parmi les théories modernes, celle de Mary Beth Norton dans In The Devil's Snare (Dans le piège du Diable) est peut-être l'une des plus convaincantes. Mary Norton considère que l'ensemble des explications évoquées ci-dessus ont certainement joué un rôle important mais qu'il s'y ajoute la circonstance que Salem et le reste de la Nouvelle-Angleterre étaient harcelés par les attaques amérindiennes, ce qui a créé une atmosphère de peur qui contribua énormément au développement de l'hystérie. Mary Norton insiste sur le fait que la majorité des victimes d'accusations possédaient de forts liens personnels ou sociaux avec les attaques amérindiennes dans les quinze années qui précédèrent les événements. Les accusateurs faisaient souvent référence à un homme noir (a black man) , soutenaient l'existence de sabbats entre les sorcières prétendues et les Amérindiens, et décrivaient des tortures provenant directement des récits de captivité entre les mains des Amérindiens. Qui plus est , le clergé puritain assimilait fréquemment les Amérindiens aux démons, les associait aux sorciers et , au cours d'interminables sermons enflammés, fustigeait Satan et ses cohortes assiégeant les puritains, la sainte armée de Dieu. Le combat des Amérindiens devenait l'assaut des forces du mal essayant d'abattre la société puritaine, et il fallait s'attendre à des attaques du dedans autant que du dehors. Vers 1691, les puritains étaient mûrs pour l'hystérie magique.

Salem Village formait en lui-même un microcosme d'angoisse puritaine. La moitié du village était constituée de paysans qui approuvaient le révérend Samuel Parris dans ses efforts pour se séparer de la ville de Salem Town et instituer une cité à part entière ; l'autre moitié du village voulait rester dans le périmètre de Salem Town et de ses flux commerciaux et refusait de contribuer à l'entretien de Parris et de sa famille. D'autre part, de nombreux rescapés d'attaques amérindiennes dans le Maine et le New Hampshire étaient abrités chez des parents à Salem, apportant avec eux d'horribles récits.

Personnages

Clergé protestant

  • Révérend Francis Dane
  • Révérend Deodat Lawson
  • Révérend Samuel Willard
  • Msr De la haute ville

Président de la cour

Président de la Court of Oyer and Terminer

Juges assesseurs

Possédés

Ceux qui se plaignirent des faits de sorcellerie :

Accusés

Cette liste n'est pas exhaustive. Il y eut entre 150 et 300 accusés de sorcellerie enregistrés, et peut-être plus toujours qui ne furent pas emprisonnés :

  • Cne John Alden Jr.
  • Daniel Andrew
  • Sarah Bassett
  • Edward Bishop
  • Sarah Bishop
  • Mary Black
  • Dudley Bradstreet
  • John Bradstreet
  • Sarah Buckley
  • Richard Carrier
  • Candy, esclave de Salem
  • Mary Clarke
  • Sarah Easty Cloyce
  • Sarah Cole
  • Giles Corey
  • Mary Bassett DeRich
  • Ann Dolliver
  • Rebecca Eames
  • Mary English
  • Philip English
  • Abigail Faulkner
  • Ann Foster
  • Dorcas Hoar
  • Abigail Hobbs
  • Deliverance Hobbs
  • Elizabeth Howe
  • Mary Ireson
  • George Jacobs, Jr.
  • Margaret Jacobs
  • Elizabeth Johnson
  • Mary Lacey, Sr.
  • Mary Lacey (aussi possédée)
  • Sarah Oslimite
  • Lila Mantion (disparue avant sa condamnation)
  • Lady Phips, épouse du gouverneur Phips
  • Susannah Post
  • Elizabeth Bassett Proctor
  • Tituba
  • Job Tookey
  • Hezekiah Usher
  • Mary Withridge
  • Sarah Perkins

Exécutés

Décédés en prison

Adaptations

Pièce de théâtre

Films

Téléséries

Romans

Liens externes

Sources

Recherche sur Amazone (livres) :




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