Damnation
La damnation, dans un sens religieux, veut dire un jugement défavorable mais aussi la punition ou châtiment qui en résulte, qu'il soit de la part de Dieu ou de la part de l'être humain, ou encore, dans une conception eschatologique, le jugement...
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La damnation, dans un sens religieux, veut dire un jugement défavorable (ou une condamnation) mais aussi la punition ou châtiment qui en résulte, qu'il soit de la part de Dieu ou de la part de l'être humain (envers lui-même), ou encore, dans une conception eschatologique, le jugement défavorable par Dieu lors du Jugement dernier mais aussi ses conséquences a priori éternelles (avec l'exception notable des annihilationnistes chrétiens qui conçoivent les choses différemment) : un jugement par lequel Dieu déclare que le péché est punissable par la mort. Il s'agit proprement d'un terme juridique ayant pour signification «sentence réprobatrice, jugement pénal, sentence».
En théologie chrétienne
Pour ce qui est du christianisme, dans les deux cas, la damnation par Dieu est irréversible. La Bible enseigne que l'entièreté de l'humanité est conçue pour la damnation (voir en particulier Romains 3 ; Romains 5 :16) ou, plus précisément, au châtiment. Dieu étant un juge parfait, sa justice requiert qu'il n'accorde de jugement favorable sur la vie des humains que si ceux-ci ont été parfaits en tous points dans leur vie sur terre. Comme selon la Bible pas un seul être humain ne rentre dans ces exigences, l'unique façon d'être déclaré juste devant Dieu est par la grâce, semblable à la grâce d'un juge ou de toute autorité de magistrat, par laquelle l'injustice est proprement ignorée, et la condamnation donne place au Salut. Le christianisme conçoit que ce Salut est accordé en vertu de l'amour de Dieu, attribut même de son identité, amour dont le Nouveau Testament affirme qu'il a été manifesté ou révélé en Jésus-Christ, en vertu de qui, par conséquent, la rédemption (c. -à-d. le rachat, troc ou échange) des péchés et de la condamnation est envisageable[1].
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- Car il n'y a pas de distinction : tous, en effet, ont péché et sont privés de la gloire de Jésus ; et c'est gratuitement qu'ils sont justifiés par sa grâce, au moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ — (Épître aux Romains, ch. 3 vv. 23-24)
Fondements bibliques
À cause du sens avec de fortes connotations eschatologiques que le terme «damnation» a prise, il est de moins en moins habituel de le trouver dans les traductions de la Bible en français. Il est d'ailleurs désuet dans les traductions protestantes les plus récentes.
- Dans L'Épître aux Romains (ch. 13, v. 2), il s'agit du terme grec κριμα (krima) ayant le sens de «châtiment» ou de «condamnation», condamnation qui couvre sur ceux qui résistent à l'ordonnance de magistrature faite par Dieu. Cette sentence de condamnation ne vient pas du magistrat, mais de Dieu, à l'autorité duquel résistance est faite.
- Dans la Première Épître aux Corinthiens (ch. 11, v. 29), le même terme est repris ; évoquant le jugement, il veut dire aussi «condamnation», dans le sens d'une exposition à des jugements temporels (c. -à-d. ici-bas et non dans l'au-delà) sévères de la part de Dieu, comme le verset suivant l'explique.
- Dans L'Épître aux Romains (ch. 14, v. 23), le terme prend une forme verbale, κατακρινω (katakrinô), qui évoque toujours plus fort le vocabulaire juridique («juger à l'encontre / en défaveur de», «juger comme digne de châtiment»). L'expression veut dire ici «condamné» par sa propre conscience autant que par la Parole de Dieu. L'apôtre Paul montre dans ce passage que de nombreuses choses qui sont légales ne sont pas opportunes ou indiquées ; et qu'en utilisant sa liberté chrétienne la question ne devrait pas se résumer à se demander si telle ou telle chose est légale, mais devrait aussi provoquer de se demander si on peut faire la chose en question sans porter atteinte aux intérêts spirituels d'un frère ou d'une sœur chrétienne. «Celui qui a des doutes» (v. 23), c. -à-d. celui qui n'est pas au clair dans sa conscience quant aux «viandes» (il s'agit des viandes sacrifiées aux idoles païennes, dont un chrétien pourrait se demander s'il est permis qu'il les mange), une telle personne violera sa propre conscience s'il/elle mange, et en mangeant il/elle est condamné (e) ; ainsi par conséquent, on ne devrait pas utiliser sa liberté pour conduire quelqu'un qui est «faible» à amener sur lui/elle cette condamnation.
Fondements eschatologiques
Apparue au Xe siècle dans Épître de Saint Étienne, la damnation [prononcez da-na-sjɔ̃] (de damner du latin damnare signifiant blâmer) sert à désigner l'état de quelqu'un ou de quelque chose qui est condamné aux tourments de l'enfer.
L'exemple le plus connu du thème de la damnation est developpé dans l'opéra de Hector Berlioz La Damnation de Faust.
Écrite en 1846 selon l'œuvre de Gœthe, La Damnation de Faust est un récit symbolique autour du pouvoir et de la beauté. Faust se damne en donnant son âme au diable Méphistophélès en échange de la jeunesse. À la fin, devenu centenaire, Faust se repent, congédie Méphistophélès et trouve le pardon divin (à la fin de la "Damnation de Faust", au terme d'une chevauchée de cauchemar, Faust est conduit par Méphisto en Enfer, où l'accueille un chœur des divinités infernales, alors que l'âme de Marguerite est reçue au Ciel par un chœur d'anges - "elle a énormément aimé, Seigneur - viens, Marguerite, viens, viens, viens !").
Notes et références
- ↑ Les théologies chrétiennes divergent plus ou moins largement sur ce point : dans le catholicisme, la rédemption est à la fois le résultat de ce qu'a réalisé Dieu par Jésus-Christ, et de ce que réalise l'homme durant sa vie (ses œuvres), c'est à dire ses bonnes actions. Le protestantisme insiste, par contre, sur la notion de Salut par la grâce seulement, dépendant par conséquent exclusivement de ce que Dieu a réalisé par Jésus-Christ, une action ponctuelle (Justification) et imméritée que Dieu accorde éternellement et de façon irréversible non sur les critères des actions humaines mais seulement de la foi (en particulier le choix de la régénération ou nouvelle naissance — spécifiquement emphatisé chez les évangéliques, mais également chez les catholiques charismatiques), objectant par exemple que la foi seule d'Abraham, père des croyants, avait suffi pour qu'il soit déclaré juste par Dieu (Genèse 15 :6), et en particulier que «c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu ; ce n'est pas le fruit d'œuvres que vous auriez accomplies. Personne n'a par conséquent de raison de se vanter.» (Épître aux païens , ch. 2 vv. 8-9)
Voir aussi
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