Pharmakos

Le pharmakos est un rite de purification beaucoup utilisé dans la Grèce antique. Pour combattre une calamité, une personne était choisie et traînée hors de la cité, où elle était quelquefois mise à mort.



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  • Dans la Grèce antique, le pharmakos était à l'origine un pauvre conçu pour... un glissement intéressant du pharmakos humain au terme de pharmakon remède.... (source : pagesperso-orange)
La coupe d'Hygie, où est recueilli le venin du serpent, est le symbole de la pharmacie dans de nombreux pays.

Le pharmakos (grec ancien : φαρμακός) est un rite de purification beaucoup utilisé dans la Grèce antique. Pour combattre une calamité, une personne était choisie et traînée hors de la cité, où elle était quelquefois mise à mort. Cette victime sacrificielle, innocente en elle-même, était censée, comme le bouc émissaire hébreu, se charger de l'ensemble des maux de la cité. Son expulsion devait permettre de purger la cité du mal qui la touchait, d'où l'ambiguïté du terme qui, au neutre (φάρμακον, pharmakon), pouvait signifier autant «remède», «drogue», que «poison» ou «venin».

Histoire

Jane Ellen Harrison écrit que, dans les Mystères d'Éleusis, «chaque homme prend avec lui son pharmakos, un jeune cochon» dans les rites de purification à Éleusis en Grèce antique[1].

René Girard en a fait l'un des fondements de sa théorie du bouc émissaire dans La violence et le sacré.

Interprétations philosophiques

Épicurisme

La philosophie morale d'Épicure a été résumée par Philodème de Gadara en quatre points, ce qu'on a nommé le tetrapharmakos, c'est-à-dire le «quadruple remède» :

«Le dieu n'est pas à craindre ; la mort ne donne pas le souci ; et alors que le bien est facile à contenir, le mal est facile à supporter.»

— Philodème de Gadara, Contre les sophistes, IV, 10-14.

Ludwig Wittgenstein

Wittgenstein aussi compare la philosophie à une thérapeutique (mais il ne s'agit plus ici d'une pharmaceutique, comme chez les Grecs).

D'après Marie Guillot[2] :

«Le langage soigne ses propres maux par les mots. La double nature du verbe, où gisent à la fois le mal et le remède, se lit par exemple dans la formule ambiguë de Wittgenstein : "La philosophie est un combat contre l'ensorcellement de notre intelligence par le moyen de notre langage. "[3]»

Cf. aussi le petit livre de Grahame Lock, Wittgenstein. Philosophie, logique, thérapeutique, partie VI, PUF, 1992.

Jacques Derrida

Au XXe siècle, Jacques Derrida a analysé dans La pharmacie de Platon[4] les significations opposées du terme pharmakos en Grèce antique, à partir d'une réflexion sur le Phèdre de Platon. En effet, dans ce dialogue, Platon compare l'écriture à une «drogue» (autre signification du mot pharmakos).

Notes et références

  1. (en) Jane Ellen Harrison, Prolegomena to the Study of Greek Religion, Princeton University Press, 1903 (réédité en 1991), ISBN 0691015147, p. 152.
  2. Cf. Guillot M., Wittgenstein, Freud, Austin : voix thérapeutique et parole performative, Revue de Métaphysique et de Morale 2004/2, n° 42, p. 259-277.
  3. Ludwig Wittgenstein, Philosophische Untersuchungen, édition bilingue : texte allemand édité par R. Rhees et G. E. M. Anscombe, avec une traduction anglaise de G. E. M. Anscombe sous le titre Philosophical Investigations, Oxford, Blackwell, 1953 (1958 pour la 2e édition)  ; § 109.
  4. Derrida, La pharmacie de Platon, repris dans La dissémination, Seuil (1972) et plus récemment dans la traduction L. Brisson du Phèdre de Platon, éd. de poche GF.

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