Costume ecclésiastique

Cet article est consacré aux costumes en usage dans le clergé catholique.



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Religion
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StolonTuniqueTunicelle
Costume ecclésiastique
AnneauAumusseBarrette
CamauroCalotteCamailCeinture
CollaroCouleDouillette
FerraioloFrocMosette
RochetSopranaSoutane
Livres liturgiques
Missel romainBréviaireÉvangéliaire
ÉpistolierCollectaireAntiphonaire
GraduelMartyrologes
Rituel romainPsautierSacramentaire
Voir aussi
Liturgie catholiqueCalendrier liturgique
ParamentiqueCouleurs liturgiques
Costume ecclésiastiqueMobilier liturgique
Chant grégorien

Cet article est consacré aux costumes en usage dans le clergé catholique.

Les formes, coupes, appellations et coutumes liées au costume ecclésiastique ont fait l'objet de nombreux changement au cours des siècles.

La grande diversité observée jusqu'au début du XXe siècle a cependant toujours été associée, dans l'esprit des clercs, au souci de l'observance des coutumes (locales ou corporatives) adoptées, moins en référence au principe de tradition - qui, en la matière, a fréquemment de la peine à prouver son antiquité - qu'en référence au principe de discipline et de consensus qui fait l'unité des sociétés humaines et leur permet d'exister tant par leurs différences que par leur cohérence.

Cet article fait le plus fréquemment référence aux coutumes des XIXe et XXe siècles, avec quelques allusions à l'histoire ainsi qu'à l'étymologie. Il ne saurait en l'état suffire à une connaissance définitive des ornements décrits, de leur appellation et de l'histoire de leurs usages.

A

Aube

Du latin alba, blanche. C'est la longue robe de tissu blanc portée par les prêtres, les enfants de chœur, les premiers communiants.

Aumusse

Portée au Moyen Âge par tous, hommes et femmes, pour se protéger du froid, l'aumusse était une coiffure fréquemment utilisée par les prêtres et les chanoines.

«Les chanoines réguliers et séculiers du nord de l'Europe paraissent avoir fait spécifiquement usage de l'aumusse. Nous voyons, en 1242, les chanoines réguliers de Cantorbéry obtenir du pape Innocent IV la permission de se couvrir la tête, pendant l'office, à cause de la rigueur du climat [1]». A la seconde moitié du XIVe siècle[2], elle est devenue plus largemen, comme partie du costume de chœur, un insigne différentif des chanoines, concédé aussi aux bénéficiers de certains chapitres.

Sous Charlemagne, l'aumusse fut fourrée d'hermine; plus tard on la fit toute en fourrures. Les aumusses d'étoffe prirent alors le nom de chaperon; celles de fourrures gardèrent le nom d'aumusse. [3]

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Originairement, elle est une coiffure-capuchon de fourrure descendant de la tête sur les épaules, ou légèrement plus, ouverte en avant. Supplantée comme coiffure par la barrette, elle se mettait le plus souvent sur les épaules lorsque on pouvait se couvrir de la barrette ; on l'ôtait des épaules et on la mettait sur le bras gauche lorsque on devait se lever[4]. Presque disparue, elle était particulièrement répandue jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Elle se portait avec le surplis[5], soit toute l'année, soit l'été uniquement, au lieu de la chape chorale d'hiver.

Elle se porte toujours en hiver, dans certains chapitres cathédraux, au nord des Alpes, où elle a pris la forme d'une courte pélerine de fourrure, analogue à la mosette, agraphée sous le menton et pourvue d'un petit capuchon.

Sa coupe la plus ancienne, qui avait subsisté en Italie du Nord, est celle d'un capuchon descendant de la tête sur les épaules, mais l'usage de s'en coiffer semblait déjà abandonné à la fin du XIXe siècle[6].

La forme de Rome taille la fourrure en un triangle allongé, porté indifféremment sur le bras gauche quand on est debout et sur le dos quand on est assis, l'angle le plus aigu étant positionné sur l'épaule gauche.

L'aumusse de fourrures était uniquement en Vair (blanc nuancé de gris), en petit-gris, ou en fourrure noire ou brune, l'hermine ou les autres fourrures blanches n'étant pas admises car reconnues comme marques des dignités supérieures. De son bord inférieur pendaient fréquemment de petites queues de la même fourrure.

L'évêque peut, de plein droit, accorder l'aumusse aux chanoines qui n'ont pas d'insigne propre, mais avec une doublure noire, la doublure violette ne pouvant être concédée que par Rome. Il peut fixer par décret la façon de la porter, soit sur le bras gauche, soit sur les épaules[7]

Anneau

Certains dignitaires de l'Église catholique portent ce bijou (anneau pastoral) que les fidèles, en signe de respect, baisent au cours de certaines cérémonies. L'anneau est symbole de perfection et de fidélité.

Anneau cardinalice

Cet anneau est un insigne propre du cardinalat qui est remis à chaque nouveau cardinal par le pape en consistoire. Sa forme respectant les traditions consiste en un cercle d'or pourvu d'un saphir. Sous sa ligature sont gravées les armes du pape qui crée le cardinal.

Anneau doctoral

Les docteurs des universités pontificales légitimement créés ont le droit de porter l'anneau en dehors des fonctions liturgiques. Comparable à celui des évêques, avec une pierre précieuse, il est fréquemment gravé aux armes de l'université.

Anneau du pêcheur

L'anneau du pêcheur est un propre au Pontife romain. Il représente, dans un cartouche de forme ovale ou ronde, l'apôtre Pierre assis dans une barque à un aviron, jetant un filet. En exergue est gravé le nom du pape.

Sous la plaque, sont gravés le nom du majordome de la Maison pontificale, qui l'a fait réaliser, des graveurs et du joaillier des palais apostoliques.

Anneau pastoral

L'anneau pastoral est porté à l'annulaire de la main droite par les évêques et les abbés. Il symbolise l'union de l'évêque à son Église spécifique et celle de l'abbé à son monastère.

Le chaton de l'anneau des évêques était fréquemment constitué jadis par une améthyste ovale entourée de brillants ; celui des abbés et des simples prélats qui y avaient droit (protonotaires apostoliques) ne comportait qu'une seule pierre.

Actuellement, il adopte des formes assez variées et ne comporte plus toujours de pierre précieuse.

Anneau pontifical

L'anneau utilisé dans les cérémonies pontificales (messe, vêpres, Salut, ... ) était orné d'une pierre plus grosse et était suffisamment large pour que le pontife puisse le passer par dessus les gants liturgiques, dont l'usage n'est plus obligatoire depuis la simplification des rites pontificaux consécutive au Concile Vatican II.

B

Barrette

La barrette est un bonnet rigide porté par les ecclésiastiques.

Sa forme, le plus souvent carrée, a varié selon les lieux et les époques. L'usage romain veut que la barrette portée au chœur ait trois cornes. Les usages français sont plus souples sur ce point et on voyait fréquemment des barrettes à quatre cornes. Tandis que la barrette des cardinaux est surmontée d'une simple ganse, celle des autres ecclésiastiques est quelquefois ornée d'une houppe, noire ou de couleur, selon la dignité de celui qui la porte.

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Elle est , la majorité du temps, de la même couleur que l'habit de chœur, c'est-à-dire de laine noire pour les prêtres, de soie violette pour les évêques et certains chanoines, de soie moirée violette pour les nonces apostoliques et de soie moirée rouge pour les cardinaux. Certains prélats de la famille pontificale portent, tandis que le reste de leur costume est violet, une barrette de soie noire ornée d'une houppe de couleur cramoisie. Les membres de quelques ordres religieux portent une barrette blanche.

Jadis portée pour célébrer la messe et l'office divin par les prêtres et les ministres sacrés mais aussi par l'ensemble des clercs y assistant au chœur, elle n'est plus prévue pour les célébrants par les rubriques du missel de 1969. Les prêtres qui célèbrent selon le rite tridentin de 1962 ne l'emploient plus toujours. Par contre, les prélats en usent toujours avec la tenue de chœur, conformément aux dispositions du Cérémonial des Évêques de 1984.

La barrette doctorale, portée en dehors du chœur par les docteurs des universités pontificales, est à quatre cornes, ornée d'une houppe de couleur qui fluctue selon la matière et les régions : cramoisie pour la théologie dogmatique, blanche pour la théologie morale et verte pour le droit canonique.

Bourdon

Le bourdon est un long bâton du pèlerin, il était surmonté d'un ornement en forme de pomme.

Bure

Le mot sert à désigner une étoffe de laine dont on se sert pour la confection des vêtements de certains ordres religieux. le vêtement lui-même, comme symbole de l'état religieux, est aussi nommé bure. "Revêtir la bure", c'est choisir l'état ecclésiastique ou monastique.

C

Cagoule

Ce manteau sans manches, dont le capuchon comporte des trous pour les yeux et la bouche, était porté par certains moines et par des pénitents.

Calotte

Jadis nommée submitrale, car elle se porte sous la mitre, c'est une petite coiffe ronde recouvrant la tonsure des clercs.

Elle est de la même couleur que le costume ecclésiastique, c'est-à-dire de laine ou de soie noire pour le prêtre et l'abbé régulier, de soie violette doublée de cramoisie pour l'évêque, de soie moirée rouge pour le cardinal, de soie moirée blanche pour le pape. Elle est , depuis longtemps, particulièrement rarement portée par les prêtres de rite romain, ce dernier ne donnant la possibilité son usage pour la célébration de la messe que dans des cas exceptionnels, en vertu d'un indult.

Camail

Terme courant jusqu'au XXe siècle, et toujours actuellement hors de France qui sert à désigner la mosette ou tout vêtement assimilé. Comme tel, il est susceptible d'être porté sur le surplis en hiver[8], ou, comme une épitoge, en été [9].

«Le camail est une sorte de collet que les évêques et les chanoines portent par-dessus le rochet, et même en habit de ville sur la soutane. Il couvre depuis le cou jusqu'au coude, et est de lacouleur de la robe ecclésiastique. C'est aux capuchons des moines que le camail doit son origine. Les chanoines et autres ecclésiastiques ne commencèrent à s'en servir au XVe siècle (... ). Lecoricile, provincial de Saltz- bourg, en 1386, prouve cependant qu'on en faisait usage en Allemagne avant ce temps-là, dans la mesure où il défend aux ecclésiastiques de paraitre dans les églises, en public sans un camail. Le concile de Bâle, en 1435 ne veut pas que les chanoines portent le camail à l'office. Le concile provincial de Reims, tenu à Soissons en 1456, et les conciles provinciaux de Sens, en 1460 et 1485, leur défendent aussi la même chose dans les mêmes termes. Mais enfin un autre concile provincial de Sens, tenu à Paris en 1528, leur permit de le porter; et depuis cette époque, l'ensemble des ecclésiastiques ont porté le camail dans I'église, à la r"serve de quelques clercs réguliers. L'histoire ancienne fait mention de chevaliers qui avaient une couverture de tête assez identique au camail des évêques, qu'on appelait cap de maille; serait-ce toujours une étymologie du mot camail ? Jadis les évêques assistaient aux actes ainsi qu'aux cérémonies qui n'avaient aucun caractère religieux, en camail et en rochet. Le camail de ces prélats se nomme aussi mozette [10]»

Aujourd'hui, le camail est par conséquent particulièrement comparable à la mosette, avec quelques variantes de tailles et d'utilisations[1].

Ceinture

Portée par dessus la soutane, en costume de chœur ou en costume de cérémonie, c'est une bande de soie ou de matière soyeuse, fermée à la taille sur le côté gauche, retombant en deux pans descendant au-dessous du genou.

En France, où elle était portée au quotidien, c'était une longue bande nouée à gauche, un peu en arrière.

Sa couleur dépend de la dignité de celui qui la porte, rouge de soie moirée pour les cardinaux, violette de soie moirée pour les nonces, violette de soie lisse pour les évêques et les prélats ou noire de soie lisse pour les prêtres. Ces derniers n'y ont habituellement droit que s'ils ont une charge de curés, doyens ou vicaires généraux. Celle du pape est de soie moirée blanche avec des franges dorées. Les armes papales sont brodées en couleur en bas du pan.

La ceinture utilisée au chœur se terminait par une houppe au bout de chaque pan, noire, violette ou dorée pour les cardinaux et le pape. Abolie en 1969, elle est remplacée par la ceinture ordinaire qui se termine par des franges de soie.

Dans les ordres religieux ou monastiques, la ceinture est aussi de chanvre ou de cuir noir (bénédictins et cisterciens) ou blanc (chartreux).

Chape

Utilisée pour certaines cérémonies, surtout les processions, la chape est une sorte de grande cape sans manches, fermée devant par une agrafe, fréquemment décorée de broderies et d'incrustations.

On peut distinguer :

Chape chorale

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La chape chorale fut, à l'origine, employée par la majorité des communautés séculières vouées au chant de l'office[11], pour se protéger du froid et couvrir les vêtements ordinaires[12]. Dès le Moyen-Age, elle a été adoptée par les chanoines réguliers comme habit de chœur. Comme telle, elle leur fut empruntée par certains ordres mendiants : dominicains, carmes, trinitaires, mercédaires, servites, etc.

Chape curiale

Vêtement réservé à la cour pontificale pour certaines fonctions, comme jadis les chapelles papales, les consistoires, les processions, les cavalcades et les réunions des collèges dont elle était un privilège, la chape est le signe différentif de certains fonctionnaires de la curie romaine en présence du pape.

Chape prélatice ou cappa magna

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Grand manteau de chœur, descendant aux pieds et fermé par devant, comportant une queue de longueur variable selon la dignité, recouvert sur les épaules et la poitrine d'un chaperon, double par derrière et qui finit en capuchon boutonné derrière le cou, avec une fente sous le chaperon pour y passer les mains[13].

La Cappa Magna est de soie moirée rouge pour les cardinaux et de laine violette pour les évêques. Pour ces derniers le chaperon est de soie lisse cramoisie. Avant les réformes de 1969, elle était portée l'hiver avec un chaperon d'hermine. En temps de pénitence et de deuil, les cardinaux prenaient la Cappa violette avec chaperon rouge, les évêques gardaient leur Cappa habituelle.

Portée sur le rochet et la croix pectorale, signe éminent de juridiction, elle est aujourd'hui réservée à l'évêque résidentiel dans son diocèse ou au cardinal en dehors de Rome, pour les occasions exceptionnelles. Elle est par conséquent exclue pour les évêques titulaires, même s'ils sont à la tête d'une administration apostolique ou d'une prélature personnelle. Selon les anciennes normes, elle était aussi portée par les cardinaux et certains prélats, à Rome, en différentes occasions.

Chapeau

Les ecclésiastiques peuvent porter un chapeau.

Le chapeau courant des évêques est noir doublé de vert, un cordon ou une passementerie verts terminés par des glands verts, faisant le tour de la coiffe. Il peut toujours être porté. [16]. Avant la réforme, le chapeau courant des patriarches par droit et des primats et archevêques par coutume était orné d'un cordon ou d'une passementerie vert et or.
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Les cardinaux utilisaient trois autres chapeaux, un de couleur noire et de la forme usuelle du chapeau romain, orné d'une torsade et de glands rouges et or, pour servir en costume de ville, qui peut toujours être porté[19], un chapeau de même forme, de velours rouge comme celui du pape, avec une tresse et des glands d'or, qui était porté avec le rochet et la mosette pour sortir de l'église en cérémonie, et un immense chapeau de paille fine recouverte de soie rouge qui servait surtout aux processions dans un but utilitaire pour se protéger du soleil.

Collaro

Petite pièce de laine ou de soie attachée au col blanc, permettant de couvrir le cou à l'échancrure de la soutane.

La couleur du collaro fluctue le plus souvent avec celle de la soutane de chœur du clerc qui les porte. Il conserve la même couleur avec les costumes de cérémonie ou quotidiens. Néanmoins ceux qui portent la soutane violette à titre de livrée épiscopale doivent avoir le collaro noir.

Coule

L'antique pænula, planeta, casula, a évolué dans deux directions. Elle est d'une part à l'origine de la chasuble liturgique et d'autre part à l'origine du vêtement de chœur des moines, qui n'est autre qu'une ample chasuble dont les pans cousus ont constitué les manches. Le capuchon qui y est attaché, (en latin cuculla), lui a donné son nom de coule ou cuculle. Ce vêtement particulièrement ample, fréquemment plissé ainsi qu'à longues manches, est porté par les moines pour se rendre à l'office ainsi qu'aux exercices de la vie communautaire (chapitre, réfectoire en hiver, quelquefois scriptorium). La coule est noire pour les bénédictins et blanche pour les cisterciens et certaines communautés bénédictines méridionales (Olivétains).

Voir aussi Cuccule

Croix pectorale

Croix de métal précieux, suspendue par une chaîne en habit de ville ou par un cordon de tissu, rouge et or pour les cardinaux, vert et or pour les évêque, à la messe et au chœur.

D

Douillette

Douillette est le nom donné au pardessus long revêtu en costume de ville sur la soutane.

De coupe croisée, fermée par plusieurs boutons, elle descend jusqu'aux pieds. Elle est la majorité du temps de couleur noire, sauf pour le pape et certains instituts religieux, qui la portent blanche.

F

Froc

Ample manteau à longues manches revêtus par les moines pour se rendre à l'office. Le terme est fréquemment l'équivalent populaire de la coule
Le terme «défroqué» est utilisé de manière péjorative pour qualifier un religieux qui a quitté les ordres.

M

Manteau

Le manteau, ou tabarro, est une grande cape de laine doublée de soie, agrémentée, sur les épaules, d'une pèlerine ouverte par devant et d'un col de velours rabattu et attaché au cou par des brandebourgs, portée l'hiver par les ecclésiastiques sur la soutane.

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Ce manteau a toujours été noir pour les clercs inférieurs et les prêtres.

Avant 1969, le manteau des évêques était violet, celui des Patriarches, Primats et Archevêques orné en outre sur son bord et celui de la pèlerine d'un filetage d'or, avec des brandebourgs violets et or. Le manteau des cardinaux était rouge, avec filetage d'or et brandebourgs rouges et or. Pendant les temps de pénitence et de deuil, les évêques portaient un manteau entièrement noir, les Patriarches, Primats et Archevêques, le même fileté d'or, les cardinaux portaient un manteau violet, doublé de rouge, avec filetage d'or. En tous temps, dans les occasions peu formelles, ces prélats pouvaient aussi faire usage du manteau noir. Le tabarro était indifféremment porté en ville sur l'abito piano ou avec l'habit de chœur. L'instruction Ut sive sollicite du 31 mars 1969 portant modification des vêtements prélatices a maintenu l'usage du tabarro mais en disposant qu'il devait être de couleur noire et seulement porté avec l'habit de ville[20]. Certains prélats continuent néanmoins à faire usage du tabarro rouge ou violet avec l'habit de chœur pour se protéger du froid.

Le manteau du pape est resté comparable à celui porté jusque là par les cardinaux, seul le col, dressé selon le modèle "officier", s'en distinguant : rouge, ornementé, mais aussi sa pèlerine, d'une bordure rouge et or et fermé par des brandebourgs rouge et or.

Manteau de cérémonie

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Le manteau de cérémonie ou ferraiolo est un grand manteau de laine ou de soie légères sans manche, en forme de cape, attaché au col par deux rubans, porté par les clercs pour les circonstances solennelles en dehors de la liturgie.

Revêtu directement sur la soutane, il est de laine noire pour les prêtres, de soie lisse violette pour les évêques et les prélats supérieurs, de soie moirée violette pour les nonces ou de soie moirée rouge pour les cardinaux.

Avant la réforme de 1969, dans les temps de pénitence et de deuil, les cardinaux prenaient le ferraiolo violet doublé de rouge et les évêques le ferraiolo de soie noire.

Les familiers de l'évêque le portaient au chœur au cours de la messe pontificale.

Manteau de chœur

Appelé aussi Mantellone, c'est un ample manteau sans manche, agrafé au cou, ouvert en avant, fendu sur les côtés pour laisser passer les bras et descendant jusqu'aux pieds. Deux bandes longues et étroites pendent en arrière et représentent les manches.

C'est l'habit de chœur de certains prélats de la Curie romaine mais aussi des chanoines de certains chapitres.

Mantelet

Appelé aussi Mantelletta, c'est un ample manteau sans manche, agrafé au cou, ouvert en avant, fendu sur les côtés pour laisser passer les bras et descendant jusqu'aux genoux. Il n'est pas signe de juridiction et , au contraire, il recouvre presque entièrement le rochet qui, lui, est signe de juridiction.

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Il est porté, aujourd'hui, les prélats supérieurs de la Curie romaine qui n'ont pas la dignité épiscopale, certains clercs de la Rote romaine, du Tribunal suprême de la Signature apostolique ou de la Chambre apostolique et les protonotaires apostoliques de numero participantium

Jusqu'à la réforme des vêtements prélatices[21], les protonotaires titulaires ou honoraires portaient le mantelet noir. Ceux qui en avaient les privilèges durante munere (au cours de la durée de leurs fonctions), tels les vicaires généraux ou capitulaires, portaient le même mantelet noir. Les Prélats Domestiques n'appartenant à aucun collège romain (actuellement nommés Prélats Honoraires de Sa Sainteté) usaient du mantelet violet doublé de cramoisi sur le rochet.

Le «Cérémonial des Evêques» de 1984 a généralisé l'usage de la mosette seule dans l'ensemble des situations pour les évêques et les cardinaux, mais l'ancien usage, jusqu'aux réformes consécutives au concile Vatican II, voulait que le mantelet de couleur violette doublé de cramosi (ou noir doublé de violet pendant les temps de deuil et de pénitence et la vacance du Siège pontifical) soit revêtu, dans le chœur, par dessus le rochet, par les évêques titulaires, ou par les évêques résidentiels se trouvant en dehors de leur diocèse, en lieu et place de la mosette ou de la cappa magna. Les cardinaux portaient le mantelet rouge (ou violet doublé de rouge pendant les temps de deuil et de pénitence et la vacance du Siège pontifical, ou même en soie moirée decouleur de rose sèche pour Gaudete et Lætare) sous la mosette, à Rome, en présence du Pape, masquant ainsi leur rochet par égard pour sa juridiction. Les cardinaux avaient le mantelet de laine en hiver et de soie moirée en été.

Les Protonotaires Apostoliques "supra numerum" et les Prélats Honoraires doivent désormais porter au chœur un simple surplis sur la soutane violette

Le costume de chœur des chapelains de certains ordres chevaleresques comporte quelquefois le mantelet[22].

Mosette ou Mozette

La mosette (mosette) est une courte pèlerine descendant jusqu'à la ceinture et boutonnée par devant, sans capuche depuis 1984[23] ; elle forme une des pièces de l'habit de chœur des cardinaux et des évêques et fréquemment aussi des chanoines. Elle est signe du pouvoir de juridiction. Les protonotaires apostoliques et autres prélats romains n'ont pas droit à la mosette. Elle se porte sur le rochet, et n'est pas utilisée pour l'administration des sacrements.

Le pape porte une mosette de velours rouge bordée d'hermine blanche en hiver, de soie blanche bordée d'hermine au cours du temps pascal ou de soie rouge, en été. La mosette des cardinaux est rouge, celle des évêques violette doublée et filetée de cramoisi. Depuis les réformes de 1969, elle peut être portée par l'ensemble des évêques en tous lieux, mêmes par les évêques titulaires, le mantelet étant aboli pour eux. En effet, l'ensemble des évêques détiennent collégialement un pouvoir de juridiction dans l'Église.

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Jadis, pendant les temps de l'avent et du carême, aux Quatre-Temps, aux vigiles des fêtes solennelles, aux offices funèbres et durant la vacance du Siège pontifical, en signe de pénitence ou de deuil, les cardinaux portaient la mosette violette doublée, filetée et boutonnée de cramoisi et les évêques une mosette noire avec doublure, filetage et boutons violets. Les cardinaux avaient la mosette de laine en hiver et de soie moirée en été. Ils avaient en outre une mosette en soie moirée de couleur de rose sèche qu'ils utilisaient les dimanches de Gaudete et Læatare. [24].

La couleur de celles portées par les chapitres de chanoines fluctue selon les privilèges du chapitre ou ses statuts. Ainsi, quelques chapitres portent une mosette violette ou rouge (St-Maurice-d'Agaune), et la majorité une mosette noire, avec ornements et boutons de couleur rouge, violette, etc. Si le chapitre n'avait pas la concession du rochet, il la portait quelquefois sur le surplis.

Les statuts synodaux des diocèses prescrivaient quelquefois le port de la mosette par certains dignitaires, tels les vicaires forains (doyens), ou alors les curés ou certains bénéficiers. Là aussi, les couleurs variaient selon les diocèses.

Les chapelains des ordres chevaleresques portent la mosette de leur ordre : violette ou noire filetée de violet avec la croix de Malte blanche pour l'ordre de Malte, blanche, avec la croix de Jérusalem rouge pour l'ordre du Saint-Sépulcre, de soie moirée rouge avec la croix de l'ordre pour l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare de Savoie, violette ou bleue avec la croix constantinienne pour l'ordre Constantinien de Saint-Georges, etc.

Les aumôniers militaires de l'armée de terre, en France, portent une mosette noire, filetée et boutonnée d'orangé, ceux de la marine, filetée et boutonnée de bleu.

Aujourd'hui, l'aumusse, le camail et la mosette sont particulièrement identiques, avec quelques variantes de tailles et d'utilisations[2].

R

Rabat

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Pièce d'étoffe empesée cachant l'échancrure du col de la soutane.

En particulier habituel en France jusque dans les années 1920, le rabat a en premier lieu été, au XVIIe siècle, entièrement blanc, puis fait de deux pièces de tissu noir, bordées de blanc ou de perles. Sa disparition est liée à celle du gallicanisme qui n'avait plus lieu d'être après la séparation de la société civile de la religieuse. En effet, le rabat passait pour un symbole du gallicanisme même si l'ensemble des prêtres qui le portaient n'étaient pas gallicans.

Les membres de certaines congrégations portent le rabat blanc, comme les Frères des Écoles chrétiennes ou bleu, tels les Frères de Saint Gabriel.

Rochet

Vêtement de chœur, signe de juridiction ordinaire, porté par les évêques, les cardinaux et certains prélats (les prélats supérieurs de la Curie romaine qui n'ont pas la dignité épiscopale, certains clercs de la Rote romaine, du Tribunal suprême de la Signature apostolique ou de la Chambre apostolique et les protonotaires apostoliques de numero participantium) sous la mosette, la cappa magna ou le mantelet. Il est l'habit ordinaire des chanoines réguliers. Les chanoines des chapitres cathédraux ou collégiaux le portent aussi au chœur, par indult, sous la mosette.

Le rochet a presque la même forme que l'aube : mêmes manches, même corps mais s'arrêtant à la hauteur des genoux. L'extrémité des manches est le plus souvent ornée de dentelles laissant apparaître une étoffe de la couleur des manches de la soutane : noire, violette, cramoisie ou rouge. Avant les réformes liturgiques consécutives au Concile Vatican II, ceux qui portaient le rochet au chœur devaient le garder sous l'aube à la messe. D'autre part, les prélats non revêtus de la dignité épiscopale ou cardinalice ne pouvaient porter directement l'étole sur le rochet seul, ce dernier étant un signe de juridiction. Ils devaient en premier lieu enfiler un surplis ou une cotta sur le rochet avant de mettre l'étole. En outre, quand un prélat, même évêque ou cardinal, portait la chape sur le rochet, il devait revêtir l'amict positionné autour du cou par dessus.

Jadis, les évêques issus des ordres religieux ne portaient pas le rochet.

S

Soprana

La soprana est le vêtement de dessus des séminaristes.

Précisément de la même forme que le mantellone, elle se portait en ville et au chœur où elle était complétée par la cotta. En principe elle était violette, comme leur soutane aurait dû l'être, le violet étant la couleur convenant au séminaire diocésain.

Soutane

De l'italien sottana qui veut dire «vêtement de dessous» comparé aux habits liturgiques.

Longue robe boutonnée sur le devant, portée au chœur lors des offices, sous les vêtements liturgiques, par l'ensemble des clercs, les enfants de chœur et quelquefois par certains chantres laïcs et bedeaux ; elle est aussi portée par les clercs, en dehors des églises, comme vêtement ordinaire de dessus. La nature de son étoffe, sa couleur et celle de ses parements dépendent de l'état du clerc qui la porte et des circonstances. Elle est blanche pour le pape et les chanoines réguliers, rouge pour les cardinaux, violette doublée et filetée de cramoisi pour les évêques et les prélats de rang supérieur, et le plus souvent noire pour les prêtres et les autres clercs.

Vêtements de cardinal; de haut en bas :camail rouge, croix apostolique, rochet de dentelle blanche, bas de la soutane rouge; au pied du mannequin de gauche à droite : barrette en miniature, calotte, mitre (mitra simplex) et étole.

Au chœur, les évêques et les cardinaux portent la soutane de couleur avec la mosette sur le rochet. Les prélats supérieurs portent, selon leur rang, la soutane de couleur avec le mantelet sur le rochet ou uniquement avec le surplis. En plus de la croix pectorale et de l'anneau pastoral, les évêques et les cardinaux utilisent une ceinture, une calotte, un collaro et des bas. Ces accessoires sont de soie violette pour les évêques, rouges pour les cardinaux. Les prélats qui ont droit au chœur à la soutane violette portent aussi un collaro et une ceinture violets mais n'ont pas droit à la calotte violette et font usage de bas noirs. Cardinaux, évêques et prélats portent en outre la barrette qui est de soie rouge pour les cardinaux, de soie violette pour les évêques, de soie noire à houppe cramoisie pour les prélats supérieurs de la Curie romaine qui n'ont pas la dignité épiscopale, certains clercs de la Rote romaine, du Tribunal suprême de la Signature apostolique ou de la Chambre apostolique et les protonotaires apostoliques de numero participantium, enfin de soie entièrement noire pour les protonotaires apostoliques "supra numerum" et les Prélats de Sa Sainteté. La calotte, la barrette et la ceinture sont en soie moirée pour les cardinaux et pour les évêques ayant rang de nonce apostolique.

Jadis, pendant les temps de l'avent et du carême, aux Quatre-Temps, aux vigiles des fêtes solennelles, aux offices funèbres et durant la vacance du Siège pontifical, les cardinaux utilisaient des vêtements violets à doublure, filetage et boutons cramoisis et les évêques des vêtements noirs à doublure, filetage et boutons violets. Les cardinaux portaient, les dimanches de Gaudete et Læatare, une soutane de soie moirée couleur de rose sèche doublée et filetée de violet [25].

D'autre part, les soutanes rouges et violettes des cardinaux étaient de laine l'hiver et de soie moirée l'été.

Les religieux élevés à l'épiscopat ou créés cardinaux conservaient la couleur propre à leur ordre : les dominicains, les camaldules, les chartreux le blanc, les augustins et les bénédictins le noir, les capucins le marron, les franciscains de l'Observance le gris, cendré ou perle.

À la ville, cardinaux et évêques ont revêtu jusqu'en 1969 comme tenue quotidienne et revêtent toujours actuellement comme tenue de cérémonie une soutane filetée (appelée abito piano en italien, car créée par Pie IX vers 1850), noire avec une doublure, un liseré et des boutons de couleur cramoisie pour les évêques et rouge pour les cardinaux. Avec cette tenue, les évêques et les cardinaux portent le collaro et la ceinture, les bas et la calotte violette ou rouge. Ils peuvent compléter cette tenue par le chapeau noir dit "Saturno" à cordons et glands verts pour les évêques et rouges et or pour les cardinaux. Ils jettent un manteau de laine noire, dit "tabarro", sur leurs épaules quand il fait froid, à moins qu'ils ne prennent la douillette, et peuvent ajouter des gants de cuir noir ordinaires.

A la ville aussi, les prélats non revêtus de la dignité épiscopale ont toujours porté en dehors des occasions spécifiques la soutane noire des prêtres peut-être accompagnée du collaro violet. Pour les sorties officielles, les prélats supérieurs de la Curie romaine qui n'ont pas la dignité épiscopale, certains clercs de la Rote romaine, du Tribunal suprême de la Signature apostolique ou de la Chambre apostolique, les Protonotaires Apostoliques et les Prélats de Sa Sainteté prennent la soutane filetée des évêques (mais sans pélerine comme c'était envisageable jusque là) avec collaro et ceinture violets, bas noirs, les Chapelains de Sa Sainteté la soutane noire avec une doublure, un liseré et des boutons de couleur violette, le collaro et la ceinture violets, les bas noirs. Ils peuvent porter le "Saturno" à cordons et glands amaranthes pour les prélats supérieurs et violets pour les Prélats et Chapelains de Sa Sainteté mais aussi le "tabarro" noir et des gants de ville.

La soutane filetée est à la fois l'habit de ville et l'habit de chœur des Chapelains de Sa Sainteté (portée avec le surplis) lesquels ont perdu en 1969 le droit d'user au chœur de la soutane entièrement violette avec le manteau de chœur dit "mantellone". Ils portent alors une barrette entièrement noire.

La soutane filetée des évêques et des cardinaux est fréquemment portée avec une pèlerine aussi agrémentée de soie cramoisie ou rouge, ouverte sur le devant et cousue au col. A la création de l'abito piano, elle était aussi pourvue de surmanches boutonnées descendant des épaules jusqu'au coude. Ces surmanches ont été supprimées par la réforme de 1969. Elles réapparaissent néanmoins actuellement sur les soutanes du Souverain Pontife, lequel n'est pas lié par les décisions prises par ses prédécesseurs pour les différents prélats. Ce type de soutane, qui était fréquemment portée jadis, entièrement noire, par certains dignitaires (Vicaires Généraux, Supérieurs de séminaires, ... ), s'appelait alors une «simarre». C'était, à l'origine, un habit d'intérieur. C'est paradoxalement et progressivement devenu un vêtement plus solennel que la soutane classique.

Dans les occasions spécifiquement solennelles, l'ensemble des clercs peuvent porter sur l'abito piano le Manteau de cérémonie, ou ferraiolo en laine noire pour les prêtres, en soie lisse noire pour les Chapelains et Prélats de Sa Sainteté, en soie lisse violette pour les prélats supérieurs et évêques, en soie moirée violette pour les nonces apostoliques ou en soie moirée rouge pour les cardinaux. Avant 1969, les cardinaux portaient un "ferraiolo" violet doublé de rouge et les évêques un ferraiolo de soie noire pour les temps de pénitence et de deuil. Le pape n'a jamais porté le ferraiolo.

Actuellement, la tenue de l'ensemble des jours des évêques et cardinaux est la soutane noire avec la croix pectorale et l'anneau et , s'ils le jugent utile, la ceinture, le collaro et la calotte de couleur. Les bas sont toujours noirs. Les prélats qui ne sont pas évêques peuvent continuer comme par le passé à porter la soutane noire accompagnée à leur guise du collaro et de la ceinture violets.

Le violet forme la livrée épiscopale. Ainsi cette couleur est-elle assignée aux maîtres de cérémonie des cathédrales, au caudataire de l'évêque et , en principe, au séminaire diocésain. Les employés des basiliques (chantres, sacristains, massiers, acolytes, etc. ) l'ont en privilège propre. Les porteurs de la livrée épiscopale n'ont néanmoins pas droit au collaro ainsi qu'aux bas violets. Ils portent quelquefois la ceinture violette.

Le clergé des pays tropicaux porte, en ville, la soutane blanche avec filetage et boutonnage noir, violet, cramoisi ou rouge. Pour les jours ordinaires, il peut aussi revêtir une soutane blanche sans filetage et de tissu particulièrement léger.

En France, le port de la soutane devient, dans certains diocèses, obligatoire sur le lieu de la résidence à partir du XVIIe siècle. Le concile de Trente avait prescrit aux clercs un habit «bienséant», sans en préciser la forme ni la couleur[26]. François de Harlay impose la soutane sur le lieu de résidence en 1673, le port de l'«habit court» à la française ou de la soutanelle étant réservé aux voyages. À Rome et en Italie, on est nettement moins strict sur ce point. On se contente d'imposer un habit noir, la soutane étant cependant obligatoire pour la célébration de la messe.

Au cours de la Révolution française le port de l'habit ecclésiastique est supprimé par l'Assemblée nationale le 6 avril 1792 sur la demande de l'évêque constitutionnel du Cher, et au lendemain de la chute de la monarchie, l'Assemblée interdit de nouveau le port du costume clérical, ne le donnant la possibilité qu'aux prêtres assermentés, dans l'exercice de leur fonction et dans l'arrondissement où ils exercent.

Les Articles organiques du concordat de 1801 reprennent l'interdiction de 1792 : l'article 41 proscrit le port de la soutane en dehors des cérémonies du culte et impose l'habit noir à la française, avec, pour les évêques, des bas violets et la croix pectorale. Le décret du 17 nivôse an XII autorise les ecclésiastiques à porter «les habits convenables à leur état suivant les anciens règlements et les usages de l'Église», mais uniquement dans le lieu de leur juridiction. En dehors, l'habit noir à la française reste habituellement obligatoire. En 1844, Monseigneur Affre rend obligatoire la soutane sur le territoire de la paroisse, la soutanelle et la redingote, noire -et non plus simplement de couleur modeste comme requis dans son ordonnance de 1840 - pouvant être portées en dehors de la paroisse.

C'est Monseigneur Sibour qui généralise le port de la soutane à Paris, en 1852.

À Rome, sous Pie IX, l'habit court est toujours le costume de ville et des audiences papales. C'est lui qui supprime cet habit d'audience pour les cardinaux, lui substituant la soutane filetée, l'abito piano.

Le schéma du Ier concile du Vatican (1870) sur la vie des prêtres reprend simplement les règles sobres du concile de Trente et n'impose qu'un habit ecclésiastique dont la forme est laissée au jugement des Ordinaires.

Aujourd'hui, le droit canonique demande aux clercs de porter un habit ecclésiastique convenable[27], selon les règles établies par la conférence des évêques et les coutumes légitimes des lieux. C'est fréquemment un costume sobre accompagné d'une chemise ou d'un plastron surmontés d'un col romain imité de celui de la soutane.

Surplis

Du latin super pelliceum, c'est-à-dire qui se porte par dessus le pelliceum ou tunique de peau.

Aube raccourcie s'arrêtant à la hauteur des genoux avec de larges manches. Pour les clercs ordonnés, il doit être en toile de lin.

Le surplis était, avant les réformes liturgiques des années 1960, le vêtement de chœur commun de l'ensemble des clercs (en dehors des réguliers, des prélats et des évêques) et de ceux qui les remplacent (laïcs servants), seul le prêtre, le diacre et le sous-diacre revêtant l'aube pour la messe. Il servait aussi à ces derniers pour l'administration des Sacrements. Les chanoines et prélats non revêtus de la dignité épiscopale autorisés à porter le rochet au chœur devaient passer le surplis par dessus ce dernier avant de revêtir l'étole pour administrer les sacrements.

Les rubriques du missel de 1969 et le Cérémonial des Evêques de 1984 prévoient désormais le port de l'aube par tous ceux qui participent à la liturgie, sans cependant exclure d'autres solutions, faisant implicitement référence au surplis porté sur la soutane, par exemple, pour les servants remplissant les offices d'acolyte ou de lecteur. Les prêtres et les diacres peuvent aussi toujours revêtir le surplis avec l'étole pour l'administration des sacrements mais dans certains pays comme la France, ils utilisent presque toujours l'aube, tant que l'usage de porter la soutane, même à l'église, s'est perdu. Avant la réforme liturgique des années 1960, le surplis était aussi porté aux vêpres sous la chape. Les rubriques actuelles prévoient le port de l'aube pour le prêtre et le diacre aux vêpres. Sous le pluvial, les moines remplacent le surplis par l'aube avec cordon.

Références

  1. Dictionnaire d'archéologie sacrée, contentant, par ordre alphabétique, des notions...  : sur les antiquitiés et les arts ecclésiastiques... Volume 1 ; Jean Jacques Bourassé, Theophilus (Presbyter. ) Éd. J. P. Migne, 1851; p. 394
  2. Épigraphie de Notre-Dame de Noyon, Ernest Laurain; Société archéologique, historique et scientifique de Noyon, 1941; p. 34
  3. Encyclopédie catholique, répertoire universel et raisonné des sciences, des lettres, des arts et des métiers, formant une bibliothèque universelle, avec la biographie des hommes célèbres : ornée de plus de 3000 gravures dans le texte et refermant le résumé de plus de dix mille ouvrages, Jean Baptiste Glaire, Joseph-Alexis Walsh (vicomte), Joseph Chantrel, Orse (abbé), Edouard Alletz; Éditeur P. Desbarres, 1841, p. 53
  4. Léon Gromier, Commentaire du Cæremoniale Episcoporum, p. 176, Paris, 1959
  5. Léon Gromier, Commentaire du Cæremoniale Episcoporum, p. 176, Paris, 1959 ; Ce qui est logique puisque le rochet ne peut être porté par les chanoines qu'en vertu d'un indult papal
  6. Xavier Barbier de Montault, Le costume et les usages ecclésiastiques selon la tradition romaine T. Ier, p. 317
  7. décret de la sacrée congrégation du Concile, in Neriton. 12 juillet 1760
  8. Cf. par exemple Cæremoniale Parisiense Martin Sonnet, Paris 1662, p. 661
  9. Cf. par exemple Cæremoniale Parisiense Martin Sonnet, Paris 1662, p. 29
  10. Encyclopédie catholique : répertoire universel et raisonné des sciences, des lettres, des arts et des métiers, formant une bibliothèque universelle. Volume 5, publiée par la Société de l'encyclopédie catholique, sous la direction de M. l'abbé Glaire... de M. le Vte Walsh, et d'un comité d'orthodoxie; Glaire, Jean-Baptiste (1798-1879), Walsh, Joseph-Alexis (1785-1860), Alletz, Édouard (1798-1850), Préfacier; Éditeur : Parent-Desbarres (Paris) ; 1839-1848; p. 142
  11. Léon Gromier, Commentaire du Cæremoniale Episcoporum, p. 50, Paris, 1959
  12. Léon Gromier, Commentaire du Cæremoniale Episcoporum, p. 49, Paris, 1959
  13. Léon Gromier, Commentaire du Cæremoniale Episcoporum, p48 et sv, Paris, 1959
  14. Xavier Barbier de Montault, Le costume et les usages ecclésiastiques selon la tradition romaine. Disponible en PDF sur ce lien
  15. Léon Gromier, Commentaire du Cæremoniale Episcoporum, p22 et sv, Paris, 1959
  16. Secrétairerie d'État, instruction, "Ut sive sollicite" n. 61 Acta Apostolicæ Sedis (1969)
    Cæremoniale Episcoporum, 1984, n. 1203
  17. Secrétairerie d'État, instruction, "Ut sive sollicite" n. 61 Acta Apostolicæ Sedis (1969)
  18. Accordé pour la première fois par Innocent IV au Ier concile de Lyon en 1245
  19. Secrétairerie d'État, instruction, "Ut sive sollicite" n. 61 Acta Apostolicæ Sedis (1969)
    Cæremoniale Episcoporum, 1984, n. 1203
  20. Secrétairerie d'État, instruction, Ut sive sollicite n. 61 Acta Apostolicæ Sedis (1969)
  21. Secrétairerie d'État, instruction, "Ut sive sollicite" n. 61 Acta Apostolicæ Sedis (1969)
  22. A titre d'exemple, certains chapelains de l'Ordre constantinien de Saint-Georges portent un mantelet bleu doublé de rouge avec la croix constantinienne brodée sur le côté gauche à hauteur de la poitrine.
  23. Cæremoniale episcoporum, 1984, n. 1199
  24. Xavier Barbier de Montault, Le costume et les usages ecclésiastiques selon la tradition romaine T. Ier, p. 335. Disponible en PDF sur ce lien.
  25. Xavier Barbier de Montault, Le costume et les usages ecclésiastiques selon la tradition romaine T. Ier, p. 275. Disponible en PDF sur ce lien.
  26. Conc. Triden. session XIV, ch. VI
  27. Code de droit canonique, 1983, can. 284


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