Marla

Le Marla, aussi connu sous le nom de Yumin-Yula, est une religion polythéiste pratiquée principalement par les Maris, peuple de tradition finno-ougrienne.



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Religion polythéiste - Religion - République des Maris

Le Marla, aussi connu sous le nom de Yumin-Yula (Юмын й?ла), est une religion polythéiste pratiquée principalement par les Maris, peuple de tradition finno-ougrienne. Les hommes prient le plus souvent les divinités mâles et les femmes les divinités féminines.

Éléments du culte

Dieux et démons

La religion Marla compte 9 dieux principaux qui sont servis par 77 dieux secondaires ; voici les plus importants :

Les keremeths

On nomme kérémeths (à ne pas confondre ni avec le dieu Kérémeth, ni avec les lieux de cultes marla parfois aussi nommés ainsi) toute un série de demi-dieux, dont le plus célèbre se nomme Čumbulat (Чумбулат) ou Čumbylat (Чумбылат), qui est un guerrier légendaire guidant la nation marie.

Lieux de culte

Culte Marla au début du XXe siècle

Les lieux de culte permettant de adorer les divinités supérieures sont des clairières (ото) sacrées les kûsoto (кÿсото)  ; il y en avait à l'origine plusieurs catégories :

Idéalement, les oto devaient être localisés près d'une rivière ; contenir un épicéa, symbolisant la partie masculine, et un tilleul, symbolisant la partie masculine ; leur accès fut longtemps réservé aux hommes, certainement jusqu'au début du XXe siècle ; les femmes sont désormais acceptées, mais on leur demande de se couvrir d'un foulard lors des cérémonies.

Les lieux où sont priés les kérémeths (les esprits) se nomment de la même manière des kérémeths, et cela par une sorte de construction synecdotique signifiant le lieu où se trouve les esprits.

Un kart au début du XXe siècle

Clergé

Le clergé Marla a trois catégories de servants : les prêtres du haut-clergé s'appellent les karts, viennent ensuite les mushavés, puis les udshés ; les rites courants sont assurés par les yumlanes qui sont des vieillards ayant assez de connaissances pour accomplir les rites.

Pour former le clergé, il n'y a pas d'institutions analogues aux séminaires Chrétiens. Peut devenir kart toute personne désignée par sa communauté. Mais les critères de sélection habituellement retenus sont les suivants : Un bon kart doit avoir plus de 60 ans, il doit avoir honorablement vécu, il doit connaitre les rites marlas, il doit savoir bien parler.

Culte

Le culte Marla était jadis assez sanglant. Divers animaux étaient sacrifiés lors des cérémonies ; l'animal qui agréait le plus les dieux était un cheval blanc.

Contes et légendes

Čumbylat (Чумбылат)

Le demi-dieu le plus populaire parmi les Maris est sans aucun doute Čumbylat   (mhr) . La majorité des textes et des chroniques le décrivent comme un kugyza (un roi) mari qui aurait vécu au XIe siècle, et qui aurait réuni l'ensemble des Tchérémisses sous une même bannière. Il n'existe cependant aucun document original (traité, charte, pièce de monnaie, etc. ) attestant de son existence ; la première référence extérieure à Čumbylat est certainement celle faite par le voyageur allemand Adam Ölschläger (Adam Olearius ou Oleary; 1599 - 1671) dans ses relations de voyage, publiées en 1636 [1].

Certains disent que la légende Čumbylat se rapporterait en fait à l'empereur perse Cambyse, elle aurait alors été transmises aux Maris par l'intermédiaire des Tatares. En outre, les légendes concernant Čumbylat changent sur la forme d'un texte à l'autre, quoique le fond soit environ identique : Čumbylat avait été grand roi du XIe siècle qui combattit avec succès l'ensemble des ennemis de la nation marie. Il vécut très longtemps ; et un jour, sentant sa fin prochaine. Il demanda à ses sujets, quand le temps serait venu, de l'enterrer au sommet de la montagne qui se trouve au bord de la rivière Nemda et qui depuis porte son nom, le mont Čumbylat.

«Ne pleurez pas, » dit-il à se sujets désespérés, «si l'ennemi se présente à nouveau, il vous suffira de vous rendre au sommet du mont Čumbylat et de m'appeler. Je reviendrait alors du royaume de morts pour vous aider.» Le temps passa, et un jour un enfant jouait à la guerre : Il nomma Čumbylat plusieurs fois, et ce dernier vexé d'être dérangé de cette façon se promis de ne plus jamais aider les Maris.

Jadis, un culte à Čumbylat était organisé autour d'une pierre géante qui se trouvait à l'emplacement présumé de sa tombe, à la sortie du village de Čumbylatova. Cette pierre mesurait 35 pieds de haut et avait 110 pieds de large. Elle fut brisée en 1830 par les gendarmes russes à la demande du missionnaire orthodoxe Pokrovskii dans l'objectif d'affaiblir la foi tchérémisse. Le mont Čumbylat fut ensuite enclos et la population marie fut expulsée de la région. Des cérémonies marla, théoriquement interdites, continuèrent cependant de s'y dérouler discrètement jusqu'en 1991 ; ainsi qu'à partir de cette date, le mont Čumbylat fut réouvert au culte. En 1993, une réunion universelle de karts venus de l'ensemble des pays mariophones, la première autorisée depuis plus de 150 ans, s'y déroula.

Pourquoi les Maris doivent aussi adorer Kérémeth?

Il y a longtemps, les humains commencèrent à se répandre sur la terre ; ils se divisèrent en ethnies; se posa alors pour eux la question de savoir quelle religion pratiquer. Yuma décida alors de s'en occuper : Il fit dire aux différentes ethnies qui peuplaient la terre d'envoyer un Ancêtre en tel lieu et date, il leur attribuerait alors une religion. Mais Kérémeth chercha à saboter l'œuvre de Yuma…

L'Ancêtre-des-Maris se mit en route. En chemin, Kérémeth se présenta à lui sous forme humaine. Kérémeth et l'Ancêtre-des-Maris s'entretinrent alors de différentes choses ; et la discussion dura tellement longtemps que l'Ancêtre-des-Maris arriva en retard au lieu de rendez-vous fixé par Yuma.

Là, il rencontra un autre Ancêtre, qui lui dit que Yuma avait déjà attribué les croyances disponibles aux autres peuples de la terre. Et cet autre Ancêtre ajouta : «Pour te punir de ton retard, puisque tu adores papoter avec Kérémeth, tu devras aussi le vénérer.»

«Alors prosterne-toi devant moi» dit Kérémeth, apparaissant soudainement à l'Ancêtre-des-Maris sous la forme d'un canard descendu d'un bouleau. «Tu as bien entendu ; c'est Yuma lui-même t'as ordonné de me vénérer !» Et c'est depuis ce jour que le peuple mari doit aussi adorer le dieu Kérémeth.

Croyances diverses

Jadis, les Maris croyaient que les morts venaient tourmenter les vivants. Pour les en empêcher, ils leurs perçaient alors les pieds et le cœur.

Les principales Fêtes

Les fêtes respectant les traditions marlas étaient principalement liées aux cycles agraires. Différents événements (Révolution soviétique, industrialisation, russification du Mari-El) contribuèrent à les modifier profondément. Quoi qu'il en soit, voici les principales.

Mouvements cultuels

Plusieurs mouvements cultuels traversèrent la religion marla. Certains de ceux-ci professèrent des idées assez différents des croyances respectant les traditions maries. Mais aucun ne se transforma en une religion scindés ou exclusive.

Le Kugu Sorta (кугу сорта)

L'un des plus anciens de ces mouvements fut le Kugu-Sorta, le Grand Chandelier, parce qu'une chandelle occupait une place centrale dans ses cérémonies.

Le Kugu Sorta se proposait de purifier la religion Marla de tout ce qui, selon ses adhérents, la défigurait. Mais sa principale innovation fut l'introduction du monothéisme avec Ûmo (Yuma) comme dieux unique. De nombreuses exigences morales furent aussi introduites, telles la propreté, le respect de la nature, l'amour fraternel, la tolérance et le travail, mais aussi le rejet de l'alcool, du tabac, du café et du thé. Le Kugu Sorta rejetait les propitiations. Ses membres s'engageaient à ne faire appel à la médecine qu'en cas d'obligation absolue. Le port de vêtements colorés était reconnu comme un pêché. Et, certainement pour la première fois dans l'histoire de la religion Marla, les femmes furent admises aux cérémonies.

L'origine de ce mouvement est obscure, certaines sources laisseraient à penser qu'il fut prêché dès les années 1770. Mais quoi qu'il en soit, le Kugu Sorta ne prit vraiment son essor que cent ans plus tard, à la fin des dans les années 1870, à l'intérieur d'une communauté marie alors extrêmement appauvrie et menacée dans son existence par l'avancée de populations russophones ; son principal prédicateur fut un ancien militaire russe du nom d'André Alexeev Iakmanov (Андрей Алексеев Якманов). Vers la fin de l'année 1887, un groupe de 37 responsables pétitionnèrent le Tsar pour demander l'officialisation du mouvement... mais, ces pétitionnaires étaient officiellement orthodoxes et l'empire russe interdisait l'apostasie. Aussi, la pétition fut refusée et huit parmi les pétitionnaires principaux furent exilés en Sibérie.

Ce mouvement religieux eut une forte influence sur la population marie de la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Il eut surtout un rôle dans les années 20 et 30, lors de la mobilisation des paysans contre la collectivisation des terres. Puis ensuite, il s'étiola pour presque disparaitre dans les années soixante. Le Kugu Sorta fut ensuite revivifié, et même presque-refondé, par M. Iouri Androganov en 1995.

Aujourd'hui, quoique le Kugu-Sorta respectant les traditions ne soit plus guère pratiqué parmi les Maris, le mot lui-même est devenu prestigieux. Plusieurs festivals portent ce nom.

Le mouvement Ošmarij-Čimarij (Ошмарий-Чимарий)

En 1991 une nouvelle organisation cultuelle marie du nom d'Ošmarij-Čimarij qui pourrait se traduire par «Maris immaculés - Maris authentiques» se fit enregistrer à Moscou. Qui se donna pour but d'organiser la religion Marla et de la faire reconnaitre par les différentes instances du pouvoir russe.

Cette organisation, qui existe toujours, est dirigée par un synode, le Shnui Kangash, qui dirige le mouvement entre les congrès et qui est présidé par un dirigeant dénommé l'Onavui. Le premier de ces onavui fut Alexandre Yuzykain (Александр Михайлович Юзыкайн, 12 mars 1928 - 17 décembre 1996)  ; suite à élections qui se déroulèrent au printemps de 1994, il fut remplacé par M. Alex Izergovich Yakimov.

Cette organisation possède aujourd'hui une chênaie dans les faubourgs d'Iochkar-Ola où elle célèbre le culte Marla à sa façon. Elle a son propre livre de prière et possède son propre réseau de karts. La vision globale du mouvement Ošmarij-Čimarij fluctue selon les populations ; ainsi, un examen des sites internet et des journaux consacrés à ce mouvement sert à déduire que…

Historique

Des origines jusqu'à la Révolution d'Octobre

La religion Marla est certainement l'une des plus anciennes religions pratiquées sans interruption par les humains ; ses origines remontent au Néolithique.

Sous le régime soviétique

Des années 1920 jusqu'au début des années 1970 à peu près, le culte Marla fut l'objet de diverses tracasseries de la part du pouvoir soviétique : Les lieux de culte localisés près des villes furent toujours bétonnés (un tel lieux de culte localisé juste à la sortie d'Ioshkar-Ola fut, par exemple, transformé en une mini-centrale électrique)  ; à la campagne, les chênes sacrés furent toujours coupés. En outre, la loi soviétique exigeait que les cultes se fissent à l'intérieur d'édifices consacrés ; or, le culte Marla se pratique dans des clairières. Les cérémonies devaient alors être spécifiquement discrètes pour ne pas attirer l'attention des autorités.

Situation actuelle

Actuellement, l'attitude des autorités envers le culte Marla est ambivalente : d'un côté, les prêtres marlas se voient régulièrement empêchés de quitter le territoire national et se retrouvent régulièrement enfermés dans des asiles psychiatriques [2] ; d'un autre côté, les officiels (presque tous russophones) de la république du Mari El assistent parfois aux cérémonies Marla principales.

Les cultes respectant les traditions de la Russie doivent se faire enregistrer pour bénéficier d'avantages divers (restitution des lieux de cultes confisqués au temps du communisme, reconnaissance officielle, etc. ). Mais cette démarche est assez compliquée pour la religion Marla. L'administration du Mari El est presque totalement russifiée et reste assez hostile à cette religion. Aussi, cette démarche d'enregistrement est compliquée pour les karts les plus âgés qui parlent peu (ou absolument pas) la langue russe ; elle est aussi compliquée pour les prêtres ruraux, le plus souvent particulièrement pauvres, qui ne peuvent se permettre les nombreux trajets nécessaires jusqu'à Ioshkar-Ola. En outre, l'administration du Mari El «rechigne» à considérer les bois sacrés comme des lieux de cultes ; car cela l'obligerait à restituer des centaines d'hectares de forêts au culte Marla.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Relations de l'ambasade d'Holstein en Moscovie et en Perse
  2. Vladimir Kozlov, a Mari-El activist, illegally held inside Russia at The Mad Finn

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"Sister Marla Marie Lucas,"

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