Croisade des enfants

La croisade des enfants est une expédition menée par des gens du peuple voulant partir en Terre sainte pour délivrer Jérusalem, à l'image des croisades de chevaliers.



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Histoire de Marseille - Millénarisme - Religion - Opération militaire des croisades

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La croisade des enfants par Gustave Doré

La croisade des enfants est une expédition menée par des gens du peuple voulant partir en Terre sainte pour délivrer Jérusalem, à l'image des croisades de chevaliers. Elle se situe en 1212 entre la quatrième et la cinquième croisade et se compose de deux cortèges qui partent simultanément d'Allemagne et de France.

Ces entreprises impressionnent par leur mobilisation et leur rayonnement spirituel mais ne rencontrent pas le succès : le cortège allemand se disperse à Gênes (Italie)  ; quant au cortège français, on en perd la trace après une entrevue avec Philippe Auguste à Paris[1]. Certains chroniqueurs affirment cependant que ce cortège serait allé jusqu'à Marseille[2].

D'autres croisades populaires, initiées sans l'appui des puissants et même fréquemment contre eux, ont existé comme par exemple la croisade des Pastoureaux en 1251 et 1320.

La «croisade des enfants», mouvement millénariste, prend son nom du latin «pueri», qui peut aussi signifier «les enfants de Dieu» ou «des hommes se trouvant en état de pauvreté[3]». Certains auteurs contemporains ont d'ailleurs mis l'accent sur la misère des pèlerins. Les participants de cette croisade seraient par conséquent en particulier des paysans pauvres, davantage que des «enfants».

Contexte

Les deux cortèges partent dans une période marquée par les échecs des deux précédentes croisades menées contre les musulmans.

En 1187, Saladin a repris l'essentiel du Royaume de Jérusalem aux croisés francs qui le tenaient depuis 1099. La troisième croisade (1189-1192) n'a pas réussi à reprendre Jérusalem aux musulmans. Quant à la quatrième croisade (1204), elle a été détournée sur Constantinople, ville néenmoins chrétienne. Suite à ces défaites, attribuées aux querelles royales ainsi qu'à la cupidité des puissants, certains pauvres d'Occident pensent qu'ils sont mieux désignés pour délivrer la Terre sainte, par leur pureté et leur humilité.

D'autre part, en 1208, le pape Innocent III lance un appel à la croisade contre les Albigeois, adeptes du catharisme dans le comté de Toulouse. De nombreux chevaliers et paysans du nord de la France répondent présent à l'appel pontifical, malgré la non-intervention de Philippe Auguste.

Enfin, au début de l'année 1212 des processions sont organisées dans l'Europe chrétienne pour soutenir les chevaliers engagés dans la péninsule Ibérique dans des combats contre les Sarrasins qui aboutiront à la bataille de Las Navas de Tolosa le 16 juillet 1212.

C'est par conséquent dans cette période où les croisades se multiplient qu'apparaissent deux jeunes personnages : Nicolas à Cologne en Allemagne et Étienne de Cloyes en France qui disent avoir reçu un message de Dieu les appelant à réunir une troupe pour libérer Jérusalem. Les deux jeunes chefs de la croisade pensaient qu'ils seraient conduits par Dieu à Jérusalem pacifiquement et que la mer Méditerranée s'ouvrirait pour leur laisser le passage jusqu'en Terre sainte.

Cortège allemand

Nicolas

Le cortège Allemand est conduit par un jeune berger, Nicolas, qui a entre 12 et 14 ans. Ce dernier s'adresse à la foule sur la place de Cologne et affirme qu'un ange est venu lui demander d'aller délivrer la Terre sainte des mains des musulmans. Bientôt toute la région connaît la présence de ce jeune garçon et en quelques jours Nicolas a rassemblé plusieurs milliers de personnes autour de lui. Il leur promet un miracle : la Méditerranée se fendra devant eux lorsqu'il s atteindront Gênes, leur permettant d'atteindre la Terre sainte à pied. Ceux qui l'entendent sont tellement fascinés par ses visions qu'ils ne le quittent plus, quoique personne ne connaisse son origine.

Itinéraire

Après avoir quitté Cologne, le cortège, d'environ vingt mille personnes, marche sous la conduite de Nicolas le long du Rhin. Il traverse les villes localisées le long du fleuve : Coblence, Mayence, Worms, Speyer... À chaque ville la foule des pèlerins augmente et bien peu abandonnent avant le passage des Alpes.

Lors de leur passage à Coblence, la chronique d'un religieux tiré d'un témoignage d'un des survivants de la croisade raconte que le ciel s'embrasa et que Nicolas prit cela comme un encouragement envoyé par Dieu pour qu'ils continuent leur croisade. De récentes recherches ont été menées au Planétarium de Bochum où la configuration du ciel de 1212 a été reproduite. Les astronomes ont cherché si entre 1202 et 1220 un passage de comètes ou une supernova avait eu lieu mais les résultats furent négatifs. La réponse se trouve sûrement dans la naissance d'une aurore boréale fréquemment décrite à l'époque comme un symbole du Saint-Esprit.

Comme les «croisés» sont en particulier des pauvres hommes, la situation pendant leur marche est misérable. La majorité des partisans n'ont pas de chaussures, ils n'ont apporté ni à manger, ni à boire. Grâce aux nombreux ruisseaux devant lesquels le cortège passe, ils ont la possibilité d'assouvir leur soif. Mais en ce qui concerne la nourriture, tout le cortège est dépendant de la générosité des habitants des villages qu'ils traversent.

De nombreux habitants se sentent honorés par le passage du cortège devant leur village, mais il ne leur est pas permis d'y entrer par peur des maladies. Les habitants leur donnent quand même le plus de nourriture envisageable, mais cette année là, les moissons n'ont pas été particulièrement fructueuses. Même les plus grandes villes ont des difficultés à nourrir cette troupe de vingt mille hommes. La faim et la maladie font déjà des ravages tandis que le cortège n'a pas encore quitté l'Allemagne.

Arrivés à Bâle, ils quittent le Rhin et continuent leur chemin en direction des Alpes. Après avoir traversé Berne, le cortège passe les Alpes au col du Mont-Cenis.

Mais le nombre de décès augmente fortement lors du passages des Alpes. Cette traversée est d'une durée extrêmement longue, parce que le cortège doit escalader les chemins pierreux sans chaussures. Le besoin en nourriture augmente par conséquent alors que la quantité baisse. Il y a de plus en plus d'épidémies et de morts de fatigue ou de froid. Plusieurs d'entre eux perdent aussi la vie à cause de mauvaises conditions météorologiques, d'avalanches ou de chutes de pierres.

Au final, lors du passage des Alpes plus des trois quarts des croisés meurent et ils ne sont que 7 000 à leur arrivée en Italie, de l'autre côté. Cette traversée a par conséquent coûté la vie à à peu près 13 000 hommes, femmes et enfants.

Fin de la croisade

Lorsque les «croisés» atteignent Gênes, ils s'attendent à ce que la mer se fende devant eux comme comme cela avait été promis par Nicolas. Mais malgré toutes leurs prières, le miracle ne se produit pas. L'entrain des pèlerins disparaît tout d'un coup. A ce moment-là plusieurs d'entre eux, ayant perdu tout espoir concernant la réussite de leur croisade, tentent de retourner chez eux. Cela veut dire affronter à nouveau la traversée des Alpes. La majorité abandonnent sur le chemin du retour et sont engagés comme travailleurs mal payés, d'autres meurent de maladie et de faim. Ceux qui parviennent à revenir en Allemagne sont accueillis avec des moqueries.

Nicolas, qui n'a pas encore abandonné, est toujours accompagné par un millier de partisans. Il traverse Pise, une centaine de pèlerins parviennent à s'embarquer sur deux bateaux pour la Terre sainte. On ne sait pas s'ils ont pu y arriver. Avec les mille «croisés» qui lui restent Nicolas continue à marcher à travers l'Italie. Le cortège se disperse de plus en plus, ceux qui ne restent pas dans les villes ou villages meurent de maladies ou sont tués par des bandits. Enfin la plupart de femmes sont commercialisées à des maisons closes et les hommes sont commercialisés comme esclaves.

Ce qui arrive alors à Nicolas est incertain. La majorité des chroniques ne l'évoquent pas. Quelques-uns disent qu'il a atteint la Terre sainte, y a combattu au cours de la 5e croisade et qu'il est ensuite retourné à Cologne comme homme riche. Mais ceci n'est sans doute qu'une légende.

Cortège français

Les faits historiques : de Vendôme à Saint-Denis

Plusieurs chroniques[4] évoquent un déplacement massif de pueri (enfants ou pauvres, selon la traduction) dans le Bassin Parisien jusqu'à Saint-Denis en mai-juin 1212. Seul l'un d'entre eux, l'Anonyme de Laon[5], mentionne le nom de leur leader, Etienne : il provient du village de Cloyes-sur-le-Loir, localisé au sud de Paris dans l'Orléanais, non loin de Vendôme, où certainement il aurait lancé son appel à la croisade. Tout ce qu'on sait de lui est qu'il est jeune et berger. Selon cette même chronique, il aurait vu le Christ, déguisé en pèlerin, qui lui aurait donné une lettre à remettre au roi de France, Philippe Auguste.

Cependant, selon le médiéviste américain G. Dickson, Etienne ne serait pas à l'origine du cortège, il ne serait devenu le leader qu'au bout d'un moment[6].

Nous savons assurément que le cortège réuni autour d'Etienne, 30 000 personnes selon les chroniqueurs (chiffre certainement trop élevé), s'est retrouvé à Saint-Denis pour voir Philippe Auguste. Ce dernier a demandé le conseil des maîtres d'école de Paris. Nous ignorons si le roi a personnellement rencontré Etienne. Par contre, il n'a pas donné sa bénédiction à cette croisade. Suite à cela, nous n'avons plus trace du cortège de pueri français : aucune source française contemporaine ne mentionne une tentative pour se rendre en Terre sainte[7]. Ils se sont certainement dispersés sur ordre du roi.

Mythe et reconstitution

Seul un chroniqueur non contemporain des faits, Albéric, moine à l'abbaye des Trois-Fontaines, raconte ce qui serait arrivé à ce cortège après la décision de Philippe Auguste. Mais ce récit est fortement remis en cause par les historiens.

Récit initial

Les croisés partent pour Tours tout en suivant le courant de la Loire, traversant Bourges et Nevers jusqu'à ce qu'ils arrivent à Lyon. À partir de là, les croisés passent le long du Rhône jusqu'à Avignon.

Dans cette ville, les pèlerins rencontrent des troupes de croisés en train de se diriger vers l'Occitanie, le «pays des hérétiques», pour renforcer les armées du duc Simon de Montfort et de l'abbé Amalrich de Citeaux qui essaient depuis 1209 de décimer les cathares par le «feu et l'épée». C'est à ce moment-là que les pèlerins prennent conscience de la différence qu'il y a entre eux et ces soldats armés de la tête aux pieds.

D'Avignon, les croisés passent par le delta du Rhône pour arriver enfin à Marseille. Si le cortège français n'eut pas à affronter des obstacles naturels meurtriers, les famines, maladies et épidémies ont fait ici aussi augmenter le nombre de décès. Arrivé à Marseille, les survivants de cet immense pèlerinage espèrent voir le miracle qui allait ouvrir les eaux de la Méditerranée. Mais il ne se produira pas. Néanmoins ils ne considérèrent pas leur «guide» Étienne comme un charlatan et continuèrent leur prière.

Après quelques jours d'attente, entre désespoir et malheur, deux commerçants de Marseille proposent leur aide aux pèlerins : ils sont prêts à affréter sept bateaux pour atteindre la Terre sainte. Comme Hugues Ferreus et Guillaume de Posqueres possèdent des sièges commerciaux à Acre, mais aussi leur propre flotte, et ont bonne réputation à Marseille, les marchands gagnent la confiance d'Étienne et de ses partisans qui interprètent cette promesse comme un signe envoyé par Dieu.

À la fin du mois d'août les bateaux se dirigent avec 7 000 croisés à bord vers Jérusalem. Mais les deux commerçants n'ont pas l'intention de les amener jusqu'à la Terre sainte ; ils ont prévu une autre destination. Arrivés en pleine mer, les jeunes croisés sont enfermés dans les cales par les marins qui s'avérèrent être des marchands d'esclaves.

Les survivants de la longue route jusqu'à Marseille doivent toujours supporter l'enfer sur les bateaux des commerçants : ils sont tout le temps entassés comme des bêtes sous le pont, où il ne reste presque plus d'air pour respirer. Comme les bateaux sont tous surchargés, une alimentation suffisante ne peut pas être garantie. La puanteur provenant des excréments devient insupportable, les infections et les épidémies se propagent parmi les pèlerins comme la peur de leur futur. Une fois de plus la faim et la maladie font des ravages dans les rangs des croisés.

Après deux jours à bord de la flotte des marchands, une tempête éclate sur la mer et projette deux des bateaux aux écueils de l'île San Pietro juste avant la côte sud-ouest de la Sardaigne. L'ensemble des passagers et l'équipage trouvent la mort. Une chapelle est l'unique témoignage qui reste de leur passage sur l'île. Les cinq autres bateaux survivent au grand orage et se dirigent vers la côte algérienne à Bougie. Dans ce port et plus tard à Alexandrie, les croisés français sont commercialisés comme esclaves aux arabes. 400 d'entre eux furent vendus à un calife qui les traita bien et leur laissa la liberté religieuse, les autres n'eurent pas cette chance et énormément périrent en refusant d'abjurer la foi chrétienne.

Authenticité du récit

Toute cette histoire a par conséquent été rédigée au plus tôt 30 ans après les faits, par Albéric des Trois-Fontaines, mais plus certainement entre 1260 et 1295, si on en croit P. Rædts[8]. Le point le plus faible de cette histoire est le postulat d'un déplacement massif des 30 000 enfants de Saint-Denis à Marseille. Or, aucune source contemporaine du sud de la Loire n'en fait état, ce qui est fort improbable, un tel événement aurait laissé des traces.

C'est néenmoins cette histoire mythifiée qui est parvenue jusqu'à nous, surtout à travers des romans, tel celui de Marcel Schwob. L'apparition de ce mythe et son parcours sont particulièrement bien expliqués par G. Dickson[9].

Bilan

Les croisades des enfants sont des évènements tragiques. Les pèlerins n'ont jamais atteint leur destination, la Terre sainte. Elle échoue comme les deux croisades précédentes (3e et 4e). On ne sait ni le nombre de personnes impliquées, ni le nombre de morts. La simultanéité des deux croisades, partant de l'Allemagne et de la France est particulièrement troublante, car on ne connaît pas de lien entre leurs origines. C'est aussi dû au manque de sources et de témoins oculaires. C'est pourquoi ce cortège tombe de plus en plus dans l'oubli.

Cette histoire a inspiré à Marcel Schwob l'un de ses livres les plus connus, La Croisade des enfants (1895). Elle a aussi inspiré Thea Beckman, une écrivaine Néerlandaise, pour son ouvrage "Kruistocht in spijkerbrœk" (Croisade en jeans) et Minerve (2006) de David Turgeon, un auteur de bande dessinée québécois.

Une croisade d'enfants est aussi peut être à l'origine de la légende du Joueur de flûte de Hamelin.

Point de vue de l'Église

Il y a eu dès le début une forte polarisation des opinions dans les régions traversées par les croisades des enfants. Au départ les adeptes des croisades les interprètent comme un «miracle divin». Mais après leur échec, les personnes qui désapprouvaient ces idées de cortège sont majoritaires. Elles considèrent les pèlerins comme des escrocs. Il existe cependant peu de chroniques contemporaines.

Dans les textes qui furent écrits plus tard, on peut observer deux prises de positions bien différentes : les membres de communauté religieuse ayant choisi de vivre dans la pauvreté vantent le mérite de ces jeunes enfants ayant une foi inébranlable ; documents émanant des ordres ascétiques et mendiants sont fréquemment interprétées comme des appels à la noblesse et au clergé : «regardez ce que ces pauvres paysans font et nous, nous dormons !»

Pour les conservateurs, cardinaux et évêques, le ton est tout autre, selon eux l'insouciance de ces jeunes gens est difficilement compréhensible et ils critiquent ce mouvement qui n'avait aucune chance de réussir. Il est par conséquent complexe de trouver des témoignages neutres sur cet évènement oublié.

Sources historiques

Il existe peu de témoignages sur cet évènement oublié. Un survivant de la croisade allemande raconta son histoire à un religieux. C'est une des seules chroniques qui existent sur cet évènement avec celle d'un religieux qui décrit l'arrivée des jeunes français à Marseille et leur capture par des marchands d'esclaves.

Bibliographie

Filmographie

Liens externes

Notes et références

  1. Peter Rædts, La croisade des enfants a-t-elle eu lieu? in Les Croisades, Seuil, Paris, 1988, p.  58
  2. Chronique d'Albéric des Trois-Fontaines, rédigée plusieurs décennies après les faits
  3. Philippe Ariès, L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien régime, Seuil, Paris, 1973, p.  43
  4. Chronique du moins cistercien d Mortemer, Chronique du moine de l'abbaye de Jumièges, chhonique de Jean le Long
  5. cf. Dickson, The children's Crusade, 2008, p. 64.
  6. G. Dickson, "La genèse de la croisade des enfants", in Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, n°153, 1995.
  7. P. Rædts, p. 58
  8. Rædts, p. 59.
  9. Dickson 2008, trois derniers chapitres
  10. Notice sur Imbd

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