Éveil spirituel

La notion d'éveil spirituel appartient essentiellement au langage New Age, quoiqu'elle exprime un phénomène ancien dans l'histoire des religions.



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La notion d'éveil spirituel appartient essentiellement au langage New Age, quoiqu'elle exprime un phénomène ancien dans l'histoire des religions (voir, pour le bouddhisme, Bodhi). Le terme est une traduction de l'expression anglaise spiritual awakening souvent utilisée dans la littérature spirituelle moderne d'Amérique du Nord[1].

Cette notion évoque l'émergence d'une conscience nouvelle dans l'existence d'un être humain. L'éveil spirituel, qui ne pourrait par nature être complètement défini par les mots, est associé à d'autres concepts comme la réalisation du Soi, l'illumination, l'extase mystique, la connaissance spirituelle, le ravissement de la conscience qui s'ouvre à une réalité transcendantale, ou encore le sentiment de communion avec l'Univers ou avec la divinité (voir, pour le christianisme, la Lectio divina).

L'éveil spirituel dans l'approche des sciences sociales

Le sociologue n'aborde pas la notion de la manière dont le fait l'initié d'une école philosophique ou spirituelle. Généralement (il existe quelques exceptions en sociologie comme Edgar Morin, René Barbier[2] ou Éric Forgues[3], sociologues qui témoignent de leurs propres expériences spirituelles en utilisant cette expression), la formule utilisée pour désigner ce concept est état modifié de conscience. Certains, comme Danièle Hervieu-Léger, parlent de "la plus haute conscience de soi"[4].

La notion d'éveil spirituel dans les traditions religieuses

L'éveil spirituel, tel qu'il est défini dans certains courants mystiques de l'hindouisme (Moksha, Samadhi) mais aussi du Bouddhisme (Bodhi, Satori) ou du Christianisme (voir la Conversion religieuse), représente l'aboutissement d'un engagement personnel sur une voie spirituelle. Une ascèse physique, morale, intellectuelle, conduit le pratiquant à une émancipation radicale (ataraxie, apatheia) propice à l'éveil spirituel : cependant, ce dernier peut aussi survenir brutalement (courant Zen Rinzai, révélations d'ordre mystique).

C'est en effet l'expérience renouvelée du monde ou des vérités supérieures qui s'offre alors à la conscience libérée, qui mérite le nom d'éveil spirituel. Cette expérience bouleversante est fréquemment décrit dans différentes traditions (hindouiste, chrétienne, surtout) comme une "seconde naissance".

La notion hors du cadre religieux

Jiddu Krishnamurti est certainement le penseur moderne qui a le plus commun la notion hors du cadre religieux, par le fait même qu'il se disait opposé à la religion[5].

Dans son essai de 1784, Qu'est-ce que les Lumières ?, Emmanuel Kant évoque une émancipation comparable à celle que décrit Krishnamurti : "Les Lumières, c'est la sortie de l'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable. L'état de tutelle est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle lorsque la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. "

L'éveil spirituel se rapporte alors à la fin de l'asservissement commun à une vision erronée, aux conditionnements et automatismes de la condition humaine. Il existe une ressemblance avec l'allégorie de la caverne de Platon.

Le concept d'éveil spirituel est aussi présent dans l'ésotérisme.

Voir aussi

Citations

Liens externes

Références

  1. The Sixties Spiritual Awakening : American Religion Moving from Modern to Postmodern, par Robert S. Ellwood
  2. http ://www. barbier-rd. nom. fr/MorinConnaissance. html Dans lequel il évoque "l'accomplissement de soi" ou "l'avènement de la liberté radicale" et "l'éveil de l'intelligence" au sens de Jiddu Krishnamurti
  3. http ://manuscritdepot. com/a. eric-forgues. 1. htm Le nouvel âge vu par la presse écrite francophone au Québec. Éric Forgues, sociologue, chercheur à l'Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques. Depuis 1998, il mène des recherches sur le développement communautaire, la santé et le bien-être, le développement régional et durable. Il a enseigné à l'Université de Moncton en sociologie et en études environnementales
  4. Le Pèlerin et le converti Danièle Hervieu Léger
  5. "L'éveil de l'intelligence" et Se libérer du connu Krishnamurti

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