Liberté religieuse dans la République islamique d'Iran

La constitution de la république islamique d'Iran de 1979 reconnaît certaines minorités religieuses : les chrétiens, juifs et zoroastriens, qui disposent de sièges réservés au parlement.



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La constitution de la république islamique d'Iran de 1979 reconnaît certaines minorités religieuses (gens du livre)  : les chrétiens, juifs et zoroastriens, qui disposent de sièges réservés au parlement. La minorité sabéenne avec quelques centaines de fidèles, et les plus de 300 000 Baha'is, durement persécutés sous l'ensemble des régimes iraniens, n'ont jamais été reconnus comme minorité religieuse. Les musulmans sunnites, minoritaires en Iran, ne disposent pas non plus de sièges réservés.

Données sur les minorités religieuses

Dans le "International Religious Freedom Report 2003" du gouvernement des États-Unis, il est écrit que [1] :

Considérations générales

On peut lire dans la constitution iranienne [2] ces douzième et treizièmes principes : «La religion officielle de l'Iran est l'Islam de confession Dja'farite duodécimain et ce principe est éternellement immuable ; et les autres confessions islamiques, soit Hanéfite, Châfeîte, Mâlekite, Hanbalite et Zeydi sont entièrement respectées ; et les adeptes de ces confessions sont libres d'accomplir leurs rites confessionnels conformément à leur "figh" ; leur éducation et leur instruction religieuses mais aussi leur statut personnel (mariage, divorce, succession, testament) et le contentieux judiciaire qui peut en découler, sont officiellement reconnus. Dans chaque région où les adeptes de chacune de ces confessions seraient majoritaires, les règlements locaux seront, dans les limites des compétences des Conseils, conformes à cette confession, tout en préservant les droits des adeptes des autres confessions. (... ) Les Iraniens zoroastriens, juifs et chrétiens sont reconnus comme les seules minorités religieuses qui, dans les limites de la Loi, sont libres d'accomplir leurs rites religieux et , quant au statut personnel ainsi qu'à l'éducation religieuse, agissent en conformité avec leur liturgie.»

Selon l'article 14 de la Constitution et conformément au verset du Coran [3] «Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et droiture ceux qui n'ont pas lutté contre vous à cause de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos logements», le gouvernement se doit par conséquent de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu'ils ne conspirent pas contre l'islam ou la république islamique d'Iran[4], [5]. Les représentants des minorités religieuses officiellement reconnues ont confirmé que l'enseignement de leur religion était assuré et respecté tant dans les écoles publiques que dans les écoles propres aux minorités[6]. Cependant, peu après la révolution iranienne, le gouvernement a créé un bureau des minorités (religieuses) pour les surveiller (et de les contrôler). En 1993, le Majles (parlement) adopte une loi rendant obligatoire la mention de la religion sur les cartes d'identité, ce qui permet au gouvernement de contrôler plus aisément les minorités. Une des conséquences est l'éviction des chrétiens des services publics, des écoles, de l'armée et d'autres institutions de l'État. Selon le rapport de Abdelfattah Amor, «Outre le non-accès aux postes gouvernementaux, il apparaît que les minorités ne peuvent accéder professionnellement à l'armée ainsi qu'à la justice et seraient limitées dans leur plan de carrière dans le reste de l'administration, sauf cas exceptionnels.»[6]

D'après le rapport intérimaire du représentant spécial soumis à l'assemblée générale de l'ONU le 10 août 2001, (A/56/278)  : «il est clair que les sunnites sont victimes de différentes formes de discrimination, en particulier quand ils appartiennent en même temps à une minorité ethnique - cependant, on a récemment fait savoir que le harcèlement de religieux sunnites kurdes de la part du Tribunal Religieux Spécial avait pris fin ; la communauté bahaïe continue d'être victime de discrimination, surtout dans les domaines de l'enseignement, de l'emploi, des voyages, du logement et des activités culturelles.»[7] [8]

Le Code pénal iranien ne contient aucune disposition spécifique se rapportant à l'apostasie, mais quand les juges doivent se prononcer sur des cas ne faisant l'objet d'aucun article du Code pénal, ils sont tenus d'appliquer leurs connaissance de la loi islamique... et selon la tradition islamique l'apostasie d'un musulman peut être punie de la peine de mort [9] et certains musulmans s'étant convertis à d'autres religions sont par conséquent eux aussi soumis à des pressions et des atteintes à leur vie.

Musulmans sunnites

L'état iranien, officiellement chiite, exerce un favoritisme à l'égard de la grande majorité chiite de sa population, et a par conséquent tendance à défavoriser les sunnites, qui en représentent à peu près 10 %[6].

Les sunnites en Iran se trouvent le plus souvent parmi les populations baloutches et kurdes. Le centre International pour le développement des politiques de migration (ICMPD), dans son rapport 2005, cite par exemple le cas de leaders politiques et/ou religieux ayant été assassinés. Ces assassinats impliqueraient la participation de l'État ou au moins de membres d'organisation paramilitaires comme les Basij[10]. L'emprisonnement des personnalités sunnites demandant l'égalité est aussi un des moyens de pression utilisé par le gouvernement[10].

Zoroastriens

Article détaillé : Zoroastriens en Iran.

On estime actuellement le nombre des zoroastriens entre 32 et 45 000 en Iran, essentiellement concentrés à Téhéran, Kerman et Yazd. Pendant l'époque qajare, il existait des discriminations énormes contre les zoroastriens. Au milieu du XIXe siècle, plusieurs milliers de zoroastriens sont partis d'Iran pour l'Inde afin de perfectionner leur statut économique et social, dans un mouvement qui rappelle celui des Parsis. Nombre d'entre eux ont réussi à faire fortune en Inde et ont dépensé une partie de ces fortunes à perfectionner les conditions des communautés zoroastriennes en Iran. L'emphase qui a été faite par les Pahlavis sur l'héritage préislamique de l'Iran a aussi aidé les zoroastriens à atteindre une position plus respectée dans la société. Nombre d'entre eux ont, durant l'époque pahlavi, émigré vers Téhéran depuis Kerman ou Yazd et se sont enrichis en exerçant la profession de commerçants ou d'agents immobiliers.

Comme les chrétiens et les juifs, les zoroastriens sont reconnus comme minorité religieuse par la Constitution de 1979. Ils ont le droit d'élire un représentant au Majles, et , comme les autres minorités acceptées légalement, peuvent prétendre à un emploi dans le gouvernement. Quoique les zoroastriens aient certainement rencontré des cas spécifiques d'injustice et de violations de leur droits, ils n'ont pas été persécutés à cause de leurs croyances religieuses.

Juifs

Article détaillé : Juifs d'Iran.
Un juif d'Iran en train de prier dans une synagogue de Shiraz en 1999.

La communauté juive en Iran est parmi les plus vieilles du monde. Ses membres descendent des juifs qui sont restés dans la région après la captivité de Babylone, lorsque les souverains achéménides du premier empire perse ont permis aux Juifs de retourner à Jérusalem. La constitution de 1979 reconnaît les Juifs comme une minorité religieuse et leur accorde un siège réservé au Parlement. Comme les chrétiens, les juifs n'ont pas été persécutés[11]. Cependant, au contraire des chrétiens, ils ont toujours été regardés avec suspicion par le gouvernement de la république islamique, certainement parce que le gouvernement est intensément hostile à l'État d'Israël. On estime en 1988 à 50 000 le nombre de Juifs présents en Iran, tandis qu'ils étaient 85 000 en 1978.

De nombreux juifs iraniens ont de la famille en Israël (par exemple, Moshe Katsav, président de l'État d'Israël, est venant de Yazd et à peu près 45 000 juifs iraniens ont émigré en Israël entre 1945 et 1977). Ils continuent d'avoir des contacts entre eux eux. Depuis 1979, quelques situations ont été constatées dans lesquelles le gouvernement iranien accuse des juifs d'espionnage et des exécutions ont eu lieu. Ces cas ont fait augmenter le sentiment d'insécurité parmi les juifs d'Iran, et ont poussé certains à émigrer (surtout aux États-Unis).

Le néoconservateur iranien Amir Taheri, ancien collaborateur du Shah a prétendu que l'Iran voudrait faire porter une étoile jaune aux Juifs iraniens. La nouvelle fit la couverture du quotidien canadien The National Post sous le titre le IVe Reich, quoiqu'elle fut fausse et démentie par les intéressés eux-mêmes. [12]

Chrétiens

Article détaillé : Chrétiens d'Iran.

En 2004 un député arménien d'Iran estimait la communauté chrétienne forte d'environ 100 000 personnes sur 70 millions d'habitants. La persécution des minorités chrétiennes en Iran ne forme pas une série de faits isolés ou une résultante de préjudices individuels, mais plutôt une politique d'état. Cette politique d'État s'impose fréquemment de manière intrusive sous de multiples facettes. Elle affecte autant les individus que l'Église dans son ensemble[13].

D'après Jacques Leclerc, «La Société biblique a reçu l'ordre de ne plus mentionner Jésus comme Fils de Dieu ou comme Seigneur, mais tout simplement comme prophète ; cette société a fini par être dissoute par les autorités iraniennes. Puis, ces dernières ont fermé l'ensemble des librairies chrétiennes du pays, et interdit l'importation et l'impression de bibles, de nouveaux testaments et de littérature chrétienne en langue farsi.»[5] Qui plus est , Leclerc précise qu'une des conséquences de l'inscription de la religion sur la carte d'identité a permis d'évincer les chrétiens des services publics, des écoles, de l'armée et d'autres administrations.

La loi iranienne exige que l'ensemble des chrétiens se conforment aux codes vestimentaires, à la prohibition de l'alcool ainsi qu'à la séparation des genres en public. Les chrétiens vivent mal ces mesures qui empiètent sur leurs traditions religieuses. Qui plus est , l'administration des écoles a toujours été une source de tension et de vexation entre les Arméniens et le gouvernement de la république islamique. Le ministère de l'éducation insiste pour que les directeurs des écoles soient des musulmans, que l'ensemble des cours soient donnés en persan, que l'ensemble des classes de littérature arménienne aient reçu une approbation de l'administration et que l'ensemble des étudiantes observent le port du hijab en classe.

Baha'ïs

Article détaillé : Bahaïsme.

La communauté bahaïe compte plus de 300 000 membres en Iran[14]. Contrairement aux minorités religieuses des gens du livre, les bahaïs ne sont pas reconnus par la constitution iranienne et ne disposent pas de sièges réservés au Parlement. L'État iranien a confisqué des propriétés appartenant à des bahaïs; et certains membres de la communauté sont l'objet d'attaques de la part d'assaillants non-identifiés[15]. Les cimetières et sites sacrés de la communauté sont régulièrement vandalisés et détruits, comme le montre l'exemple de la destruction de la tombe de Mollah Mohammad-‘Alí Bārfurushi avec l'approbation des autorités iraniennes [14]. Il arrive aussi que des Baha'ïs soient emprisonnés à cause de leur foi. Zabihullah Mahrami, par exemple, a été condamné à la prison à perpétuité sur la base de sa seule foi[14].

L'existence d'un mémorandum secret, nommé "Mémorandum Golpaygani" [16], fut rendue publique par le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'homme, M. Galindo Pohl en 1993 [17]. Dans ce rapport confidentiel sur la "question baha'ie", élaboré par le Conseil suprême de la révolution culturelle islamique, signé par le Guide suprême de la révolution islamique Ali Khamenei et daté du 25 février 1991, sont énumérées des mesures à appliquer pour "étouffer" la communauté baha'ie.

Au début de l'année 2003, le gouvernement a fait passer une loi étendant le paiement des Qissas et Diya aux minorités religieuses. Les Baha'ïs ont cependant été exclus de cette mesure car ils ne sont pas une minorité reconnue par le gouvernement.

Point de vue du département d'État des États-Unis

«S'agissant de la liberté de religion, la situation qui était déjà mauvaise s'est toujours dégradée pendant l'année. Les discours et les actions du gouvernement ont contribué à créer un climat de peur pour tous ceux qui ne pratiquent pas l'islam chiite ja'afar (duodécimain). Les médias contrôlés par le gouvernement, surtout la presse et la radio, ont intensifié leurs campagnes négatives contre les minorités religieuses et surtout les baha'is après l'élection en juin 2005 du président Mahmoud Ahmadinejad.
Des rapports font état de mesures d'emprisonnement, de harcèlement, d'intimidation et de discrimination fondées sur la croyance religieuse. Les zoroastriens, les juifs et les chrétiens sont les seules minorités religieuses officiellement reconnues mais même des membres de ces groupes ont fait l'objet de mesures d'emprisonnement, de harcèlement, d'intimidation et de discrimination fondées sur leur croyance.
Le 22 novembre 2005, des personnes non identifiées ont tué un homme qui s'était converti au christianisme plus de 10 ans plus tôt. Sa mort aurait été suivie par des menaces et des mesures de répression contre d'autres chrétiens et 10 d'entre eux ont été arrêtés. Le gouvernement considère que les baha'is sont un groupe islamique hérétique dont l'orientation politique est opposée à la révolution islamique et il continue à interdire aux baha'is d'enseigner et de pratiquer leur culte (les baha'is ne se considèrent pas comme des musulmans mais comme un groupe indépendant ayant son origine dans la tradition islamique chiite).
Les restrictions du gouvernement contre les groupes musulmans soufis et leurs lieux de culte se sont aussi accrues pendant l'année et les soufis dénoncent le harcèlement constant et les mesures d'intimidation de leurs dirigeants religieux par les services du renseignement et de sécurité. Quoique la législation concernant le soufisme ne soit pas claire, selon certains rapports, le gouvernement aurait demandé l'interdiction de la pratique du soufisme.» [18]

Références

  1. (en) US State Department : International Religious Freedom Report 2003
  2. (fr) Constitution Iranienne, principes généraux 12 et 13
  3. Sourate LX ; 8
  4. (fr) Principe 19 de la loi principale de l'Iran, Juripolis. com
  5. (fr) L'aménagement linguistique dans le monde, Jacques Leclerc, CIRAL (Centre international de recherche en aménagement linguistique), Université Laval (consulté le 21 août 2006)
  6. (fr) Rapport présenté par Abdelfattah Amor, Commission des droits de l'homme des Nations Unies, 9 février 1996 (réf. E/CN. 4/1996/95/Add. 2) (consulté le 4/11/2006)
  7. (fr) Rapport annuel, Human rights Internet, 2001
  8. (fr) IRAN Le nouveau gouvernement se désintéresse de la question des droits humains, Amnesty International, 16/02/2006
  9. (fr) Article d'Amnesty International sur deux chrétiens persécutés
  10. (en) [pdf] Evaluation report on april 2005 home office report on Iran, ICMPD, août 2005 (consulté le 15/10/2006)
  11. (en) Juifs en Iran, Country studies Iran, Bibliothèque du congrès américain, décembre 1987 (consulté le 1/09/2006)
  12. «Fascisme, islam et grossiers amalgames» par Stefan Durand, Le Monde diplomatique, novembre 2006, page 11
  13. (en) The Persecution of Christians in Iran
  14. (en) [pdf] «Update on the Situation of the Bahá'ís in Iran and Egypt», The Bahai World, Bahai. org, p. 136
  15. (en) Rapport Iran 2005 Amnesty International
  16. (en) Mémorandum Golpaygani sur la "question baha'ie" photocopie et traduction en anglais
  17. (en) UN Doc. E/CN. 4/1993/41, Commission on Human Rights, 49th session, 28 January 1993, Final report on the situation of human rights in the Islamic Republic of Iran by the Special Representative of the Commission on Human Rights, Mr. Reynaldo Galindo Pohl, paragraph 310.
  18. Résumé analytique du Rapport 2006 sur la liberté de religion dans le monde, sur le site officiel du Département d'État.

Voir aussi


 
Liberté religieuse en Asie


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