Paradis

Du persan pairi daiza signifiant jardin clôturé, et du sanskrit "pardis", le paradis ou jardin d'Éden est un concept important présenté au début de la Bible, dans le livre de la Genèse.



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Définitions :

Le jardin d'Éden, volet gauche du triptyque Le Jardin des délices de Jérôme Bosch

Du persan pairi daiza signifiant jardin clôturé (Paradiso ou paradeiso en vieux-perse), et du sanskrit "pardis", le paradis ou jardin d'Éden est un concept important présenté au début de la Bible, dans le livre de la Genèse. Il a par conséquent un sens spécifique pour les religions abrahamiques. Dans un sens plus élargi, le concept de paradis est présent dans presque l'ensemble des religions. Il représente fréquemment le lieu final où les hommes seront récompensés de leur bon comportement. Les croyants parlent aussi du Royaume de Dieu qui sera manifesté à la fin du monde.

Ce terme est aussi entré dans le vocabulaire courant pour désigner certains concepts variés, à connotations positives.

Origine grecque

Xénophon raconte dans l'Anabase l'expédition des 10 000 et surtout qu'à Sardes en Asie Mineure Cyrus leur fait visiter son jardin. Les Grecs sont éblouis, ils ne connaissent rien d'identique et pour nommer cette splendeur Xénophon emploie le mot perse pour jardin entouré de murs : paradeiso, d'où vient paradis.

Origine perse

Quand un roi perse voulait honorer quelqu'un qui lui était cher, il le nommait «compagnon du jardin», et lui donnait le droit de marcher dans le jardin en sa compagnie. On trouve certainement un écho de cette pratique dans la Bible, où Dieu est décrit à l'image du roi : «ils entendirent le Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin au souffle du jour» (Gn 3 :8).

Selon le judaïsme

Le livre hébreu de la Genèse ne parle que du "Jardin d'Eden" (Gan'Eden). Traduction œcuménique de la Bible, livre de la Genèse :

2 :8 «Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l'orient, et il y plaça l'homme qu'il avait constitué. Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d'aspect attrayant et bon à manger, l'arbre de vie au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.»
3 :23 «Le Seigneur Dieu l'expulsa [Adam, le premier homme] du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été pris. Ayant chassé l'homme, il posta les chérubins à l'orient du jardin d'Eden avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de la vie.»

On trouve le mot hébreu Pardès, uniquement dans le sens de "verger", en trois occurrences de la Bible hébraïque : Cantique des Cantiques 4, 13, Ecclésiaste 2, 5 et Néhémie 2, 8.

Mais dans la Septante cela devient «un paradis en Éden», et ainsi de suite.

Dans la littérature de l'époque du Second Temple, le paradis est quelquefois assimilée à la troisième ciel. Par exemple dans la soi-disant Apocalypse de Moïse.

Selon le christianisme

Dans la religion chrétienne, il y a deux paradis : le paradis terrestre et le paradis céleste.

Le paradis terrestre

Le paradis terrestre[1], lieu créé par DieuAdam et Ève devaient vivre mais aussi leurs descendants. Le paradis terrestre, nommé aussi jardin des délices ou jardin d'Éden, est décrit dans la Bible dans le livre de la Genèse comme un jardin merveilleux où poussaient toutes sortes d'arbres et de plantes aux fruits délicieux, et où l'ensemble des animaux vivaient en harmonie sous la direction de l'homme. Les hommes pouvaient jouir librement du paradis, à une seule condition : ne pas manger du fruit d'un seul arbre, celui de la connaissance du bien et du mal. Cependant, le serpent, compris ensuite comme représentant Satan (voir apocal. 12 :9), tenta Adam et Ève et leur fit manger du fruit défendu, ce qui leur valut d'être chassé du paradis terrestre. Le serpent fut aussi maudit entre l'ensemble des animaux et fut privé de ses pattes.

La catholicisme reconnaît le caractère métaphorique de ce paradis, d'autres confessions essentielistes chrétiennes croient en sa réalité littérale.

Pour plus de détails, voir l'article péché originel.

Le paradis céleste

Selon l'idée commune, le paradis céleste est la demeure des âmes des justes après leur mort. Ce n'est pas un lieu matériel mais un lieu spirituel, où les justes connaîtront le bonheur éternel, parfait et illimité dans la contemplation de Dieu[2]. Le paradis terrestre était l'image du paradis céleste. Par opposition, les âmes des damnés vont en enfer.

Dans l'Évangile selon Luc, chapitre 23 verset 42, le bon larron, crucifié à côté de Jésus lui demande :

«Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras inaugurer ton règne.»
Jésus lui répondit :
«Amen je te le déclare : actuellement, avec moi, tu seras dans le paradis.»[3]


Remarque : D'autres traductions rendent ce texte ainsi :

«Je te le dis actuellement que tu seras avec moi au paradis»

s'appuyant sur le fait que Jésus n'a été ressuscité que trois jours après et non le jour même de sa mort. Qui plus est , après sa résurrection, Jésus déclare à Marie Madeleine :

«Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.» (Jean 20 :17)

Cela laisse supposer que la promesse de Jésus faite au malfaiteur ne sera accomplie que le jour de la Résurrection comme annoncée par Jésus lui-même en Jean 5.  28-29.

Selon le protestantisme

La pensée libérale protestante envisage plutôt la conception du ciel dans le sens d'un «service de Dieu au bénéfice d'un progrès moral universel».

Dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

La définition du paradis, pour l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours ou Église mormone, est fondée sur le chapitre 76 de Doctrine et Alliances, et sur 1 Corinthiens, dans la Bible, version du roi Jacques.

L'au-delà est dans un premier temps divisé en deux parties jusqu'au Jugement dernier; il est ensuite divisé en quatre niveaux, dont trois sont qualifiés de degrés de gloire qui, à titre d'illustration, sont comparés à des corps célestes.

Avant le Jugement dernier, les esprits, scindés de leur corps physique au moment du décès, vont soit au paradis, soit vers la prison des esprits selon leurs mérites acquis dans la vie.  :

Après la résurrection et le jugement dernier, les gens sont envoyés dans l'un des quatre niveaux :

Les saints des derniers jours ne croient pas en la notion du péché originel, mais pensent être des enfants innocents à travers l'expiation. Donc, l'ensemble des enfants qui meurent avant l'âge de responsabilité hériteront de cette gloire. Les hommes et les femmes qui ont contracté le mariage céleste sont acceptables, sous la tutelle de Dieu le Père, à devenir des dieux et de déesses comme co-héritiers avec Jésus-Christ.

Dieu le Père ne vient pas dans le royaume terrestre, mais Jésus-Christ les visite et le Saint-Esprit est avec eux.

Selon l'islam

Le Coran emploie le plus fréquemment le mot jardin (arabe : janna ????), au singulier ou au pluriel pour désigner le paradis. À onze reprises, l'expression «jardin d'Éden» est employée (ʿadn ???, Éden). On trouve aussi à deux reprises le mot «paradis» (firdaws ?????, pl. farādīs ??????, venant du persan pārādīs ???????, jardin ; vignoble) [4].

Le Coran en donne aussi des descriptions :

«Et quant à ceux qui ont cru et fait de bonnes œuvres, bientôt Nous les ferons entrer aux Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux. Ils y demeureront éternellement. Il y aura là pour eux des épouses purifiées. Et Nous les ferons entrer sous un ombrage épais[5]»

On y trouve des fleuves comme dans le paradis terrestre de la Genèse, mais il n'y coule pas uniquement de l'eau :

«Il y aura là des fleuves dont l'eau est incorruptible, des fleuves de lait au goût indélébile, des fleuves de vin, délices pour ceux qui en boivent, des fleuves de miel purifié. Ils y trouveront aussi toutes sortes de fruits et le pardon de leur Seigneur[6]»

Il y a des vierges éternelles :

«Là, il y aura des vertueuses et des belles.

Lequel par conséquent des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?
Des houris cloîtrées dans les tentes,
Lequel par conséquent des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?
qu'avant eux aucun homme ou djinn n'a déflorées.
Lequel par conséquent des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?
Ils seront accoudés sur des coussins verts et des tapis épais et jolis.

Lequel par conséquent des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous[7] ?»

Et des éphèbes :

«Parmi eux circuleront des garçons éternellement jeunes,

avec des coupes, des aiguières et un verre (rempli) d'une liqueur de source
qui ne leur provoquera ni maux de tête ni étourdissement;
et des fruits de leur choix,
et toute chair d'oiseau qu'ils désireront.
Et ils auront des houris aux yeux, grands et beaux,
pareilles à des perles en coquille

en récompense pour ce qu'ils faisaient[8]

On peut y boire du vin car il n'enivre pas :

«On leur permet de boire un nectar pur, cacquis,

laissant un arrière-goût de musc. Que ceux qui la convoitent entrent en compétition (pour l'acquérir)
Il est mélangé à la boisson de Tasnîm,

source dont les rapprochés boivent[9]

«Certes, ceux qui ont cru et accompli des actes pieux, voilà les meilleures des créatures, leur récompense sera auprès de Dieu, les jardins d'Eden sous lesquels coulent des fleuves. Ils y demeureront pour l'éternité, Dieu les agrée et eux L'agréent, voilà pour quiconque craint son Seigneur.» Sourate 98. La preuve (Al-Bayyinah). Verset 7-8

Selon les spiritualités modernes

Selon l'ésotérisme

D'après les ésotéristes modernes, à savoir le théosophisme d'Helena Blavatsky, l'anthroposophie de Rudolf Steiner, Omraam Mikhaël Aïvanhov et tant d'autres, réincarnationnistes, il y a, après la mort du corps physique, survivance de certains corps subtils, puis enfer et paradis, enfin réincarnation. Aïvanhov écrit : à la mort, «vous quittez les différents corps dont vous devez vous libérer les uns après les autres : en premier lieu le corps physique, puis, quelque temps après, une semaine ou deux, le corps éthérique ; ensuite, le corps astral, et , là, c'est bien plus long, parce que, dans le plan astral, sont entassés les passions, les convoitises, l'ensemble des sentiments inférieurs. Et c'est cela l'Enfer : le plan astral et le mental inférieur [le corps mental] où on doit rester quelque temps pour se purifier. Par la suite, vous vous libérez du corps mental, et c'est là que débute le Paradis, avec le premier ciel, le deuxième ciel, le troisième ciel... La tradition rapporte qu'il y en a sept. Ce n'est qu'après s'être totalement dépouillé qu'on entre nu dans le septième ciel ;'tout nu'c'est-à-dire purifié, sans entraves. Et c'est le retour de l'homme sur la Terre, l'apparition de l'enfant. Il s'habille dans un premier temps de ses corps subtils (âtmique, bouddhique, causal), puis de ses corps mental, astral, éthériquee, et enfin du corps physique» (L'homme à la conquête de sa destinée, Éditions Prosveta, 1981, p. 161-162).

Selon les philosophies spiritualistes

D'après les œuvres d'Emanuel Swedenborg et d'Allan Kardec, plus une personne progresse et développe ses qualités durant sa vie terrestre, plus le monde qui l'accueille dans l'au-delà est évolué[10].

Notes et références

  1. L'expression "paradis terrestre" n'existe pas dans le texte hébreu de la Genèse. C'est un titre de chapitre rajouté dans certaines éditions (comme celle de la Vulgate), pour rendre le texte original plus facile à lire. Le texte original de la Genèse est écrit sans aucune tête de chapitre (voir par exemple la Bible de Jérusalem) et ne mentionne par conséquent aucun "paradis terrestre".
  2. Cette idée d'une éternité passée à contempler Dieu n'apparaît néenmoins dans aucun passage Bible.
  3. Traduction officielle de l'Église catholique romaine pour la liturgie.
  4. Coran, La caverne XVIII; 107 et Les croyants XXIII ; 11
  5. Coran, Les femmes, IV; 57
  6. Coran, Muhammad, XLVII; 15
  7. Coran, Le Miséricordieux, LV ; 70-77
  8. Coran, L'inéluctable, LVI ; 17-24
  9. Coran, Les fraudeurs, LXXXIII ; 25-28
  10. "La vie dans les mondes supérieurs est déjà une récompense, car on y est exempt des maux et des vicissitudes auxquels on est en butte ici-bas. Les corps, moins matériels, presque fluidiques, n'y sont sujets ni aux maladies, ni aux infirmités, ni aux mêmes besoins. Les mauvais Esprits en étant exclus, les hommes y vivent en paix, sans autre soin que celui de leur avancement par le travail de l'intelligence. Là, règnent la véritable fraternité, parce qu'il n'y a pas d'égoïsme ; la véritable égalité, parce qu'il n'y a pas d'orgueil ; la véritable liberté, parce qu'il n'y a pas de désordres à réprimer, ni d'ambitieux cherchant à opprimer le faible. Comparés à la terre, ces mondes sont de véritables paradis ; ce sont les étapes de la route du progrès qui conduit à l'état définitif. La terre étant un monde nférieur conçu pour l'épuration des Esprits imparfaits, c'est pourquoi le mal y domine jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu d'en faire le séjour des Esprits plus avancés. C'est ainsi que l'Esprit, progressant graduellement à mesure qu'il se développe, arrive à l'apogée de la félicité ; mais, avant d'avoir atteint le point culminant de la perfection, il jouit d'un bonheur relatif à son avancement. Tel l'enfant goûte les plaisirs du premier âge, plus tard ceux de la jeunesse, et finalement ceux plus solides de l'âge mûr. " Allan Kardec, Le Ciel et l'Enfer, Chapitre 3, paragraphe 11.

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

Dante et Béatrice au paradis par Gustave Doré

Recherche sur Amazone (livres) :




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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/04/2010.
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